Il était l’une des grandes figures de l’indépendance algérienne. Ahmed Ben Bella est décédé à l’âge de 95 ans.
Maghnia, sa ville natale, est sous le choc, titre «El Watan» l’un des principaux quotidiens algériens. Son fils préféré est décédé à son domicile d’Alger à l’âge de 95 ans des suites d’une longue maladie, a indiqué l'agence de presse officielle APS citant ses proches. A jamais dans l’Histoire de son pays pour avoir été le premier président de l’Algérie indépendante de 1963 à 1965, Ahmed Ben Bella a vécu plusieurs vies. La première, avant-guerre, a été marqué par des études à l’école française de Tlemcen, proche de la frontière marocaine. Il entame une carrière de footballeur et évolue même dans les rangs de l’Olympique de Marseille quand la seconde guerre mondiale l’envoie sous les drapeaux au sein du 5e régiment de tirailleurs marocains de l’armée française. Ses faits de gloire militaire lui vaudront d’être promu adjudant et d’être décoré par le général Charles de Gaulle en 1944.
Marqué par les massacres du 8 mai 1945 à Sétif notamment, il adhère au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques et s’engage dans la lutte pour l’indépendance parfois par des actions violentes comme l’attaque de la poste d’Oran en avril 1949. Arrêté en mai 1950, puis condamné à sept ans de prison, il parvient à s’évader en 1952 et à gagner le Caire. En 1954, l'insurrection contre la présence française éclate en Algérie et Ben Bella figure parmi les neuf chefs dits historiques de cette rébellion menée par le Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA). Devenu responsable des relations extérieures du Front de libération nationale (FLN), Ben Bella est à nouveau arrêté après l'interception de son avion par l'armée française en novembre1956.
Emprisonné après un coup d'Etat
Emprisonné pendant plus de cinq ans, Ben Bella retrouve la liberté en 1962. Il est désigné président du Conseil en septembre, quelques mois après la signature des accords d’Evian qui scelle l’indépendance de l’Algérie. En septembre 1963, il est élu président de l’Algérie indépendante, grâce à l'appui du colonel Houari Boumédiène, qui l'a aidé à écarter ses rivaux du FLN. Il dit souhaiter construire une Algérie de type socialiste sur le modèle de Nasser en Egypte et sortir de la misère des millions de ses concitoyens. Mais on retiendra également de ses trois années au pouvoir l'emprisonnement des opposants et la répression dans le sang d'insurrections en Kabylie. Renversé en juin 1965 par son ancien allié, ministre de la Défense, Ben Bella est emprisonné jusqu'à la mort de Boumédiène en 1978. En juillet 1979, une dépêche lapidaire de l'APS indique que «les mesures concernant M. Ben Bella ont été levées». Il est pourtant assigné à résidence à M'Sila, à 300 km au sud d'Alger, et ne peut recevoir la visite de journalistes ou d'étrangers et finit par s’exiler, en France puis en Suisse.
Fondateur en 1982 du Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA), il revient en Algérie en 1990 et participe en 2009 à la prestation de serment du président Abdelaziz Bouteflika. Membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont l’objectif est de mobiliser les opinions publiques sur le sort réservé à la population palestinienne, aux côtés de personnalités comme Stéphane Hessel et Raymond Aubrac, décédé ce jour, il avait été admis «à deux reprises, il y a plus d'un mois, à l'hôpital militaire d'Ain Naadja à Alger, suite à un malaise», précisait l'agence APS mercredi.
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Posté Le : 14/04/2012
Posté par : aladhimi
Ecrit par : Yannick Vely, avec Reuters
Source : Parismatch.11/02/2012