Algérie

Ahmed Ben Bella


Ahmed Ben Bella
Au quatrième anniversaire de la disparition du premier Président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, nul ne devrait occulter qu'en dépit de sa prise de fonction à la tête d'un pays au sortir d'une colonisation de 132 années, et accédant à l'Indépendance nationale, au terme de sept ans et demi d'une guerre de Libération, dont il a été un des acteurs historiques, à bien des égards, exemplaire, l'Algérie s'est trouvée dans une situation dramatique. Sans parler des ruines occasionnées par les armes de destruction massive et des dizaines de milliers dans sans-logis, d'invalides, de veuves et d'orphelins de guerre, la désarticulation d'une économie d'ailleurs embryonnaire et étroitement dépendante, l'absence de cadres à tous les postes administratifs et techniques auxquels les Algériens n'avaient pas accès jusque-là, au taux d'analphabétisme comptant parmi le plus élevé du monde, et enfin un chômage, total ou partiel, affectant des millions de personnes, caractérisaient principalement les défis auxquels le président Ahmed Ben Bella devait faire face. Pour lui, l'Algérie indépendante est née dans la douleur suivie de l'insurrection de la Kabylie, de la Guerre des sables avec le Maroc et enfin la naissance d'une opposition interne. La guerre contre le colonialisme français est finie mais la toute jeune République algérienne ne connaît pas pour autant des lendemains enchanteurs que voulait bien promettre le Message de Novembre 54. Dès la signature des Accords d'Evian, tout juste libéré et rentré au pays, Ahmed Ben Bella veut faire du " passé table rase". Pour faire face à ces problèmes, il a fallu que Ben Bella engage une lutte âpre contre le sous-développement pour pouvoir répondre aux aspirations des masses populaires. Il a agi avec méthodes, suivant un programme réfléchi mettant en ?uvre les ressources matérielles et humaines du pays. Sa rigueur doctrinale a conduit à la solution des difficultés sensibles sur un certain nombre de secteurs. Dans sa démarche sérieuse, il a évité de faire dans l'improvisation et de jeter une lumière sur la nature réelle des problèmes posés en optant pour une politique claire et la mise en ?uvre d'une étape cohérente. Il a su faire valoir une politique sociale et économique à la hauteur de la situation dont il a hérité. Aujourd'hui, le peuple algérien est là en tant que témoin crédible de cette expérience (1962-1965) d'un homme qui a tous les traits d'un militant révolutionnaire courageux en Algérie, dans le Continent africain et ailleurs à travers le monde.Certes, l'expérience n'a pu durer, mais elle aura été un exemple. Et c'est l'essentiel, elle apporte à présent un cinglant démenti à une vision erronée sur le passage du défunt à la tête de l'Etat algérien et dont le symbole, mieux la volonté, ont reposé sur des conditions objectives, c'est-à-dire l'instauration et l'existence d'une société algérienne nettement différenciée avec les présupposés qui sont l'extension de la misère et de la pauvreté. Ahmed Ben Bella, en dépit des critiques infondées que lui ont lancé ses adversaires politiques d'hier et d'aujourd'hui, a toujours réuni admirablement l'ensemble des traits caractéristiques d'un chef d'Etat et du peuple algérien. Il a retenu dès l'indépendance du pays la volonté de servir la nation qui, pour lui, n'a qu'une seule raison d'être : lui favoriser la justice et le progrès social. Sainement dénué de toute ambition, Ben Bella n'avait qu'une seule obsession : son peuple et le Tiers-Monde qui doivent sortir du sous-développement et parvenir à une harmonie sociale et spirituelle. Par un seul moyen, le travail. En comptant d'abord sur soi-même, avant de solliciter l'aide des autres.


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