Algérie

Ahmed Arab : le pionnier du grand Chabab



Ahmed Arab : le pionnier du grand Chabab
Dans quelques jours (mardi à 16 heures), le CR Belouizdad disputera sa 9e finale de la coupe d'Algérie, la première contre l'ES Sétif à ce stade de la compétition.
L'occasion est propice pour plonger dans le passé glorieux de ce club, pour évoquer un homme qui a grandement contribué, avec tous les autres, à l'écriture d'une des plus belles pages de l'histoire du football algérien.
Pour ceux qui n'étaient pas encore nés à l'époque du «Grand Chabab», au milieu des années 1960, le nom d'Ahmed Arab ne dit pas grand-chose. Et pourtant ! Il a été l'un des artisans des succès du CRB lors des premières années de l'indépendance. L'intéressé évoque ce passé «chargé d'émotions et au cours duquel le Chabab était un monument du football algérien».
Natif du quartier, il commence à user ses crampons sur le tuff comme gardien de but au début des années 1950, sous les couleurs du Widal de Belcourt. Il est retenu dans la sélection d'Afrique du Nord. Lors d'un tournoi en France, il est remarqué par des clubs français. C'est le début d'une carrière qui le mènera successivement à Riom (1953), Brive (1956-1957) et enfin Limoges (1960) comme inter (milieu de terrain). Au lendemain du recouvrement de l'indépendance, les dirigeants du Chabab le sollicitent. Il a accepté la proposition et devient joueur-entraîneur de ce qui allait devenir le grand CRB. Une année après sa prise de fonction, le CRB est champion d'Algérie, à l'occasion du premier championnat national (1964). Il se souvient de «cette période magique où, grâce au talent magnifique de joueurs de classe, le CRB a rayonné pendant de nombreuses années. C'était le temps où il y avait une communion entre dirigeants, entraîneurs, joueurs, arbitres, supporters' tous mus par le même sentiment, celui du beau football. On ne parlait même pas de fair-play tant les gens étaient corrects. Les temps ont bien changé».
Que lui inspire ce passé par rapport au présent ' «Nous avons vécu des moments inoubliables. Le CRB a remporté deux finales consécutives (1968, 1969, 1970). L'équipe était au summum de son art ! Après, je suis parti avant de revenir lors de la première année de la réforme et le CRB a encore gagné la coupe face à l'USM Alger. C'était une autre génération avec les Tlemçani, Kouici, Talbi, Hamai, Bellili' qui ont fait le bonheur du Chabab à cette époque.» Que lui inspire la finale CRB-ESS ' «C'est une belle affiche et je souhaite que les jeunes des deux équipes soient à la hauteur de la légende de leur club respectif. A notre époque, les matches CRB-ESS étaient tous des finales, même en championnat. Le spectacle était garanti. Il y avait tellement de liens entre le CRB et l'ESS que de nombreux joueurs sétifiens ont rejoint le CRB par la suite. Nous étions des amis sur et en-dehors du terrain. Les dirigeants de l'époque étaient des pères pour nous. Ils nous ont éduqués et inculqué les notions de respect et de correction. Tout cela est parti. Les clubs ne se soucient plus de la situation de leurs anciens joueurs. Comme si le passé n'avait jamais existé. C'est ce qui me désole le plus. La considération ne leur dit plus rien. Dommage. Je souhaite que la finale soit une grande fête et que les deux équipes honorent leur passé glorieux», conclut l'homme qui a réussi sa carrière de joueur et d'entraîneur.




Les hommes ♥
arab - alger, Algérie

15/07/2014 - 205315

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