Nous n'avions pas le droit de manquer ce rendez-vous combien important pour l'économie de la région et surtout la survie de tous les artisans bijoutiers d'Ath-Yenni », soutient le P/APC, Ismaïl Deghoul. Le défi a été pour ainsi dire relevé tant il vrai que cette 10e édition a connu un franc succès dès son ouverture jeudi dernier. Une édition qui a vu la participation de pas moins de 64 artisans bijoutiers d'Ath-Yenni, un de Tamanrasset ainsi que 20 autres artisans dans différents métiers de l'artisanat (couture, broderie, tannerie, vannerie et autres). Cette 10e édition augure en principe un avenir prospère pour la bijouterie d'Ath-Yenni avec, comme annoncé par le directeur du tourisme de wilaya, la réalisation d'un centre de l'artisanat de bijouterie au chef-lieu d'Ath-Yenni qui servira de lieu d'approvisionnement et de commercialisation. Autre espoir pour la promotion et la relance de ce métier, l'ouverture, dès la rentrée professionnelle prochaine, d'une section bijouterie au niveau du CFPA d'Ath-Yenni. « Pour nous, la bijouterie est un gène qui est transmis de génération en génération », souligne un bijoutier. Comme en témoignent d'ailleurs ces 420 artisans entre formel (140) et informel (près de 300) qui activent dans le domaine, soit 11 % de la population de la commune. Dénotant de ce fait de l'importance de cette activité « nourricière » pour bon nombre de familles d'Ath-Yenni. Si bien qu'aujourd'hui, le métier ne se conjugue plus qu'au masculin immortalisé par cette chanson du défunt Samy El Djazairi « Ahadad El Fetta » (forgeron de l'argent) mais aussi au féminin puisqu'aujourd'hui, comme le dira Kaci Chouichi, président de l'association des bijoutiers d'Ath-Yenni, il y a de plus en plus de femmes qui exercent ce métier à temps plein alors que par le passé, elles aidaient juste les hommes dans la finition du bijou. Et pourtant, ce métier a failli disparaître. « Ces femmes et ces hommes ont bravé l'interdit et surtout cassé la peur et la terreur durant les années noires du terrorisme en organisant la première édition de cette fête en 1994 alors que la région était interdite aux visiteurs et où la plupart des gens faisaient profil bas », rappelle M. Chouichi. Pour lui, cette fête est très importante pour l'économie de la région. « En terme commercial, elle est d'un meilleur apport que tous les salons, y compris le Salon international d'Alger ». C'est justement dans cet esprit que l'APC a tenu à remettre sur les rails cette fête du bijou. Une pérennité sur laquelle a aussi insisté le P/APW, M. Haroun. Il a surtout mis l'accent sur la préservation de tous les métiers de l'artisanat de la région à l'image du tapis d'Aït Hichem, de la poterie de Maatkas et bien évidemment du bijou d'Ath-Yenni. Outre le côté festif, il est aussi prévu deux tables rondes qui porteront sur l'histoire du bijou d'Ath-Yenni du XVIe siècle à nos jours pour la première, et les contraintes et difficultés rencontrées par les bijoutiers pour la seconde. Une chose est certaine, la fête du bijou est là pour attester que Ahadad el Fetta restera à jamais un artiste.
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Posté Le : 17/08/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachid Hammoutène
Source : www.horizons-dz.com