Algérie

Ah, les danseurs de la République!



Ah, les danseurs de la République!
Les Algériens vaquent à leurs occupations sans se soucier de la prochaine électionSoutenir un candidat n'a jamais signifié, nulle part dans ce monde, nier aux autres le droit de s'exprimer, pourquoi faudrait-il qu'il en soit autrement dans l'Algérie de 2014.Parfois, à force de trop bien vouloir faire, on finit par tout rater. C'est l'impression qui se dégage des propos de certains dont le discours n'arrive pas à se hisser au niveau minimum démocratique nécessaire en cette période si délicate au climat si tendu.A l'occasion de l'élection de 2014, d'aucuns soutiennent le 4e mandat de Bouteflika alors que d'autres s'y opposent. Dans un pays qui se dit démocratique, cela n'a rien d'étonnant et ne devrait pas. Les partis activent dans la transparence et dans le champ des libertés constitutionnelles alors que les individus ont, eux aussi, leur domaine d'expression et leur terrain de libertés que la loi fondamentale leur reconnaît de manière explicite, que la démocratie leur concède sans détour et que l'histoire de l'humanité ne leur a jamais niés.Soutenir un candidat n'a jamais signifié, nulle part dans ce monde, nier aux autres le droit à s'exprimer, pourquoi faudrait-il qu'il en soit autrement dans l'Algérie de 2014. Nous ne sommes plus dans les années 1960 et le monde n'est plus qu'une petite «dechra» découverte et éclairée. Les gens nous regardent et nous entendent et, pour ne rien nous cacher encore, ils se tordent de rire lorsqu'ils nous voient piétiner les b.a.-ba de la déontologie, de la politesse, du savoir-vivre et de la civilisation. Quant à la démocratie, n'en parlons pas!Il n'y a rien, absolument rien, qui permet d'empêcher les Algériens de s'exprimer. Lorsqu'ils restent dans les limites de la décence, lorsqu'ils ne diffament pas, lorsqu'ils ne portent pas atteinte aux personnes ou aux biens, ils ont bien cette liberté de dire ce qu'ils pensent surtout qu'ils sont ceux-là mêmes qui sont visés par la campagne électorale. Or, aller au vote, c'est s'exprimer aussi et l'on ne peut, au nom d'aucun principe ni au nom d'aucune loi, demander aux gens de s'exprimer et de ne pas s'exprimer en même temps.Ces individus-là qui veulent empêcher les citoyens de s'exprimer, ont-ils au moins compris que l'on ne peut pas avoir une seule et même idée dans un pays, ni un seul avis, ni même une seule tendance' Comment se fait-il qu'ils demandent alors aux gens de ne pas avoir d'avis différent' Les excès de zèle ne servent pas le pays. Ils le poussent, plutôt, vers l'impasse. Les crises d'appartenance ne devraient en aucun cas servir de justification à certains dépassements de la part de qui que ce soit, car soutenir un candidat, fut-il le président sortant, ne donne pas le droit de s'en prendre aux autres.Certains en viennent à reprocher aux autres de vouloir dire ce qu'ils pensent. Ils leur reprochent de ne pas partager leur point de vue. S'ils continuent ainsi, ils leur reprocheront même d'être Algériens, de respirer l'air algérien et de profiter du soleil algérien. C'est ce qui se dégage sans ambiguïté des propos que l'on a eus à entendre ou à lire ces jours, alors que la campagne électorale n'a même pas commencé.A un moment où les Algériens s'inquiètent de la tournure des choses, certains parvenus marquent un point d'honneur à jouer à qui balancera le plus d'huile sur le feu. Les pyromanes, comme on les appelle, ne sont pas les bienvenus chez nous. Surtout pas maintenant.A bien regarder, ce sont ceux-là même qui ont toujours été les premiers à applaudir, puis qui ont appris avec le temps à danser de toute leur arrogance avant de prendre le statut définitif et irrévocable de «danseurs de la République».




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