Ah ! Le cinéma !

Le terroriste qui s'est rendu aux autorités en compagnie de sa famille de 12 personnes a tenu à lancer un message aux jeunes :«Sortez couverts !»
Ouf ! Je suis rassuré ! La situation revient enfin à la «normale». Louh n'a jamais visé Ouyahia dans sa déclaration de Sétif, nous dit-on. Le RND a ordonné à ses militants d'arrêter sur-le-champ les bisbilles avec leurs «confrères militants» des autres partis de la coalition-alliance. J'aime ces ambiances de franches retrouvailles. Ces débordements amoureux. Ces épanchements confraternels où c'est à peine si l'on remarque que les chignons ont été fortement crêpés quelques heures auparavant. Non ! Les coiffeurs sont intervenus à temps. Les coupes remises en place. Les brushings refaits au poil près. Bienvenue au pays des bisounours retrouvés. J'en entendrais presque la bande son de «La mélodie du bonheur» en fond. Plus j'y pense, plus je me dis que ce doit être le climat. Que vient faire le climat dans tout ça ' A la vérité, je ne vois pas d'autres explications à ces brusques sautes d'humeur, suivies d'assauts d'amabilité et de mamours encore plus forts. On se dispute et on se rabiboche au rythme des ondées méditerranéennes. Et surtout des orages qui caractérisent notre région. Presque au signal ! Tu as l'impression qu'un coach, ou un scénariste, ou un réalisateur, ou les trois à la fois, assis sur sa chaise, dans la partie non éclairée du studio dit «Action» pour lancer la castagne. Puis dit «coupez» pour stopper net le massacre. Pour, enfin, crier à nouveau dans son mégaphone «on tourne ! Et là, vous me la faites façon La Belle au bois dormant qui se réveille sous l'effet magique du baiser de son prince charmant». Par-dessus tout, ce que j'apprécie dans ce genre de «superproductions», c'est le professionnalisme des acteurs. Quand on leur demande de jouer les méchants qui s'étripent, c'est criant de vérité. Et lorsqu'au contraire, on leur enjoint de s'embrasser fougueusement, c'est à en verser des larmes d'émotion tellement la scène est poignante. Ah ! Le cinéma ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.