Agroalimentaire: Des mesures au profit des investisseurs

Qualifiées de «filières stratégiques» par les pouvoirs publics, «les industries agroalimentaires ont réalisé 500 millions de dollars d'exportations en 2022 et sont en attente d'une loi qui assurera à leurs investisseurs potentiels l'accès au foncier et des prêts bancaires à des taux bonifiés».Ces propos ont été tenus hier au Centre International des Conférences, Abdelatif Rahal, par le Secrétaire Général du ministère de l'Industrie qui a procédé à l'ouverture de la 2ème édition d'«Agropack Expo», le Salon International de l'Agroalimentaire et de l'Emballage. «Cet événement économique professionnel dédié à tous les acteurs de l'industrie de l'agroalimentaire et de l'emballage est une opportunité pour échanger et s'informer sur l'actualité du secteur, aussi pour promouvoir et encourager la production nationale et la valoriser à l'exportation », affirme Com Event, son organisateur. Ce sont, indique-t-il, « plus de 130 exposants », des investisseurs nationaux dans un large éventail d'industries agroalimentaires, de la transformation, l'étiquetage, l'emballage, les différents types de machines industrielles et de la maintenance, qui exposent depuis hier leur savoir-faire et leurs produits sur une grande surface du CIC tout au long de laquelle le SG du ministère de l'Industrie a marqué des haltes pour s'entretenir avec plusieurs d'entre eux. Des investisseurs turcs, des représentants des douanes algériennes et des banques nationales et étrangères, participent eux aussi à cette manifestation qui dure jusqu'à demain, mercredi et à laquelle ont été invités « des visiteurs nationaux et internationaux ». L'opportunité est ainsi donnée pour, soutient l'organisateur, s'enquérir sur la situation du secteur « dont les matières premières, les machines, des nouvelles technologies de l'industrie agroalimentaire et de l'emballage, dans le but de la promouvoir, d'encourager les investissements, créer des partenariats et développer la qualité du produit national afin d'accroître et de diversifier les sources de revenus ». Le SG du ministère de l'Industrie l'affirme en notant que «les industries agroalimentaires sont stratégiques et très importantes parce que ce sont des filières qui influent sur l'ensemble des activités commerciales et de transformation de la production nationale que les plus hautes autorités du pays encouragent pour inonder le marché local et promouvoir les exportations ». Il a recommandé entre autres de « prendre attache avec les producteurs parce que ce sont eux qui exportent, on doit encourager toute action dans ce sens, de la production et la transformation tout autant que celles de l'emballage». Pour lui «la transformation des produits permet d'exporter, et d'amortir le coût des devises sorties pour l'achat des matières premières de l'étranger ». Il a affirmé ainsi que « le marché africain est important pour nous, on peut placer nos produits ». Il a fait savoir que les industries agroalimentaires emploient plus de 1.000 personnes et ont réussi à exporter en 2022 pour 500 millions de dollars. Entre autres produits à l'exportation «vers de nombreux pays africains, des pâtes, des produits laitiers, même l'eau (minérale) », a-t-il indiqué. Il a fait part de la décision du ministère de l'Industrie de «regrouper tous les professionnels du secteur pour les écouter, prendre leurs doléances (...), parce qu'on essaie de créer toutes les conditions nécessaires pour développer ces filières ». Il a souligné que «l'Etat accorde la priorité aux projets de ces industries pour absorber toute la production agricole, il y va de la sécurité alimentaire de notre pays et de la couverture de tous les besoins des citoyens ». Le responsable du ministère de l'Industrie a fait savoir à cet effet qu' «il y a près de 1.000 projets très importants dans ces filières, au niveau de toutes les wilayas du pays, leur étude est en cours, on doit leur accorder des facilitations dans tous les domaines ». Il a relevé toutefois, que « la transformation doit se développer parce que jusqu'à aujourd'hui, on n'en fait pas beaucoup, par exemple pour la pomme de terre, on la transforme que pour des chips alors qu'il est possible d'en tirer plusieurs dérivés ». Le ministère de l'Industrie est en train, a-t-il dit, « de préparer un projet de loi pour permettre aux investisseurs potentiels de ce secteur d'accéder au foncier et de bénéficier de prêts bancaires à des taux d'intérêts bonifiés, la priorité est donnée aux projets stratégiques et aux exportateurs, des projets qui prennent en compte l'intérêt de l'économie nationale».
Pour beaucoup de professionnels des industries agroalimentaires, «le secteur connaîtra son essor et les exportations seront plus importantes et plus larges lorsque les produits alimentaires ne seront plus subventionnés».