Algérie

Agriculture : un inspecteur dans les champs de patates


Les cultures ont été entièrement dévastées par les multiples gelées ayant sévi dans la région à la faveur de la vague de froid.La situation catastrophique que vivent les producteurs de pomme de terre de la région de Mostaganem semble enfin prise au sérieux par le ministère de l'Agriculture qui vient de dépêcher un inspecteur. Arrivé lundi dans la région, ce dernier s'est de suite rendu chez des fellahs dont les cultures ont été entièrement dévastées par les multiples gelées ayant sévi dans la région à la faveur de la vague de froid qui s'est abattue sur le pays durant les deux premières semaines de février. L'arrivée de cet inspecteur, dépêché spécialement sur les lieux par Rachid Benaïssa, le ministre de l'Agriculture, devra se rendre compte de la gravité des dégâts causés aux champs de pomme de terre mais également évaluer leurs impacts à très courts termes sur l'approvisionnement du marché, à seulement quelques semaines du début présumé de la campagne de la récolte.
Car, au vu de la gravité des dégâts, la saison risque de se réduire à sa plus simple expression. Mis à part les quelques dizaines d'hectares de Hassi Mamèche et des Kraïmia, il est plus qu'improbable que dans les autres zones de production, surtout celles situées à l'intérieur des terres, l'état de catastrophe naturelle que réclament les fellahs ne soit pas de trop.
Cultures précoces
On a appris que, dès la reprise de ce dimanche, des fellahs, connus pour leur très forte implication dans la filière pomme de terre, se sont rendus de leur propre initiative chez le directeur des services agricoles afin de lui délivrer le message de détresse qui est celui de l'ensemble de la profession. Car il faudra bien que l'autorité publique prenne conscience de la profondeur du sinistre, dont les implications sont aussi multiples que désastreuses. La première concerne d'abord l'approvisionnement du marché qui devra se passer - définitivement ou temporairement - des milliers d'hectares de Mostaganem et de l'ensemble des wilayas côtières dont les productions ont été totalement ou partiellement dévastées.
Ce seront très probablement des centaines de milliers de tonnes de patates qu'il faudra trouver pour couvrir les besoins du marché durant les deux prochains mois. Car, dans les régions tardives, ainsi que dans le grand sud, les semis étant effectués plus tardivement, les champs seront épargnés par le gel. Ce que les producteurs de la façade maritime ne font plus depuis que les semis de saison sont effectués dès le début du mois de novembre. Si bien que, durant les hivers doux, les récoltes peuvent même être classées parmi les primeurs. C'est ce qui aurait dû se passer ces derniers jours puisque les fellahs, ayant semé en novembre, notamment ceux de la première semaine, auraient dû commencer à récolter dès le début de mars.
À 100 jours d'âge, des variétés bouclent leur cycle biologique normal. Comme dans la majorité des cas, la tubérisation commence à partir du 60ème jour; il était aisé de prévoir la première récolte dès le 95ème jour. Il se trouve que les gelées sont arrivées au moment où les cultures les plus précoces entamaient leur phase de tubérisation. Si bien que, sur ces plantes dont le feuillage et les tiges ont été ravagées par la pourriture, les tubercules sont restés figés au stage de 70 jours.
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