Algérie

Agriculture: Renforcer les connaissances pour maîtriser les phénomènes climatiques


«La question de la sécurité alimentaire ne peut se résumer à une simple augmentation des rendements. Même s'il s'agit d'un levier important, cela ne suffit pas. On se rend compte aujourd'hui que produire est susceptible d'être menacé par un ensemble de paramètres.Si on augmente les rendements et on les maitrise pendant une année, et qu'une autre année la production est menacée par un phénomène comme la sécheresse et les calamités naturelles, si on n'a pas de stocks on ne peut pas résister aux années d'après», a déclaré hier le professeur Ali Daoudi, agroéconomiste et enseignant-chercheur à l'Ecole supérieure d'agronomie, sur les ondes de la radio nationale Chaine 3.
Selon lui, la question de la sécurité alimentaire devrait être prise en charge par «un ensemble d'éléments qui intègrent à la fois la maitrise de la production agricole mais également tout ce qui est en amont et en aval, et tout ce qui est partenariat international».
L'intervenant estime que «les crises sont multiples». Mais pour «s'y préparer», il faut «anticiper» en «analysant leur origine».
«Les crises peuvent être d'origine climatique. Elles peuvent être aussi économiques. Parfois il s'agit d'excès de production, et donc cela perturbe tout le fonctionnement agricole s'il n'y a pas de régulation pour mettre de l'ordre dans le système de production. Si nous ne disposons pas d'une analyse complète de tout ce qui peut perturber le système alimentaire, nous risquons justement de subir des perturbations non attendues», ajoute l'intervenant.
«Pour résumer, la sécurité alimentaire c'est produire, se donner les moyens de stocker, de stabiliser la production dans le temps, de réguler la production et le marché. C'est donc un ensemble de leviers qu'il faut maitriser. Et maitriser dans le temps long», affirme encore M. Daoudi.
L'expert rappelle que «l'humanité est marquée par les famines». «Ces dernières décennies, nous avons l'impression que les disponibilités alimentaires doivent être naturelles. Et bien, elles ne découlent pas d'elles-mêmes. C'est l'effort collectif de tout un système d'acteurs qui contribuent à l'approvisionnement du marché. S'il y a un grain de sable dans le système, et bien il y a des perturbations. Il faut, justement, des gens qui veillent, et c'est le rôle de l'Etat, à ce que le système fonctionne correctement et anticipent les crises multiples», poursuit Daoudi.
Ce dernier rappelle que «ces dernières années, on se rend compte de crises qui autrefois n'étaient pas considérées. La pandémie Covid-19 est un exemple, et les perturbations qu'elle a provoquées, notamment sur la chaine logistique à l'international, n'étaient pas intégrées dans les équations des stratèges».
«Nous évoluons dans un monde de plus en plus complexe. Cette complexité est aussi source d'incertitude qui nous appelle à être vigilants et à mettre en place une politique beaucoup plus flexible dans le système alimentaire résilient à l'ensemble des crises», ajoute Ali Daoudi.
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