Agriculture : Le «feu bactérien» gagne des vergers d'Oran

« Erwinia amylovora » ou le feu bactérien, l'une des plus dangereuses maladies des arbres fruitiers, commence sérieusement à menacer les arbres de la wilaya d'Oran.

Après l'apparition des parasites responsables de cette maladie au niveau de quelques exploitations agricoles de la région, la direction des services agricoles a accentué ses actions de sensibilisation envers les agriculteurs. En effet, après la contamination d'une vingtaine d'arbres fruitiers à Oran par le feu bactérien, les vergers de la wilaya d'Oran et de toute la zone sont menacés par le feu bactérien, une maladie redoutable sur rosacées à pépins (poirier, pommier, néflier, cognassier…).

L'Institut national de la protection des végétaux (INPV) de Misserghine lance un appel aux agriculteurs pour se rapprocher de ses services afin de les orienter et les informer sur les méthodes de prévention et de protection, surtout que le traitement chimique n'a pas donné les résultats escomptés au niveau de plusieurs régions, ce qui est à l'origine de la propagation de cette maladie à l'Ouest et ou Centre du pays.

Ainsi, les campagnes de sensibilisation ont été menées invitant les agriculteurs à respecter les mesures préventives. La direction de l'agriculture a mobilisé des agents de l'inspection phytosanitaire pour sensibiliser les fellahs.

La maladie se propage à l'aide des insectes, des oiseaux, du vent, de la pluie et de l'homme par le transport de greffons malades. C'est ainsi que les services agricoles informent les apiculteurs que le transfert des niches d'une région infectée à une autre région peut être à l'origine de la propagation de la maladie. Dans le même cadre, les services concernés ont entamé une opération de recensement des zones touchées par ce parasite. Cette bactériose représente une très grande menace pour l'arboriculture, en raison de sa très haute virulence: elle peut affecter un arbre fruitier en production durant plusieurs saisons. La maladie est reconnue suite au noircissement et dessèchement des floraux ou des pousses tendres (printemps et été) qui se recourbent en crosse.

Les feuilles des parties atteintes semblent brûlées par le feu. A la différence d'autres maladies, les organes (fleurs, feuilles, fruits) infectés et desséchés restent attachés à l'arbre. «Il ne faut pas toucher les plantes atteintes sans raison, lorsque l'on soupçonne une contamination, il faut cesser de travailler sur la plante et désinfecter mains, bottes, chaussures, vêtements et outils (couteaux, brucelles ou sécateurs) et annoncer la contamination », dira un spécialiste. Si l'infection se trouve à ses débuts, les mesures à prendre sont: inspecter tous les arbres d'une manière régulière et identifier et repérer ceux présentant des symptômes, couper à l'aide d'un sécateur tranchant tous les rameaux présentant les symptômes à 20 cm en dessous du niveau de l'attaque afin d'éviter l'extension de la maladie aux branches principales de l'arbre, au moment de la coupe des rameaux, désinfecter les sécateurs par trempage des lames dans une solution appropriée, ramasser les branches et les rameaux coupés dans un sac puis les brûler dans un endroit approprié, éliminer toutes les fleurs secondaires, les ramasser dans un sac et les brûler, suivre les arbres identifiés pour l'apparition d'éventuels symptômes. Si l'infection est avancée (attaque ayant atteint les branches principales de l'arbre), les arbres attaqués doivent être arrachés et brûlés.