Algérie

Agriculture, développement rural et pêche


Sauf imprévu, le ministre de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche Abdelkader Boughazi devrait être aujourd'hui samedi, en visite de travail et d'inspection dans la wilaya d'Annaba. Cette énième tournée d'un ministre en charge de ce secteur concerne, outre celle du chef-lieu à travers la construction navale, les communes El Bouni, El Hadjar, Berrahal, Tréat, El Eulma et Chorfa. Elles figurent dans le lot des plus importantes étapes de sa tournée sur le territoire de la wilaya.Elles regroupent des exploitants agricoles, transformateurs de produits de la terre, éleveurs ou pêcheurs. C'est également là qu'est implanté le complexe de constructions navales. Comme lors des visites des précédents ministres, il sera question de prise de décisions en termes de mise à disposition de moyens humains, matériels et financiers pour le développement de la production agricole. Telle est, en tout cas, l'interprétation à accorder au programme de cette visite. Comme de tradition, cette visite sera ponctuée par une rencontre avec l'ensemble des acteurs directs et indirects du secteur au siège de la wilaya. Il sera également question de culture de tomate industrielle, pêche du corail à la lumière de la dernière décision de reprise de cette activité, de thon et d'élevage ovin et bovin. Au contact du premier responsable du secteur, agriculteurs, transformateurs agro-alimentaires, éleveurs, pêcheurs et spécialistes de la construction navale feront état des difficultés qu'ils rencontrent. Ce sont des appréhensions maintes fois ressassées. Une dizaine de ministre et hauts cadres de ce secteur les ont entendues, enregistrées et discutées en milieu restreint ou lors des séminairesnationaux et régionaux. Elles persistent encore. Les moyens investis jusqu'ici par l'Etat semblent être insuffisants pour juguler un tant soit peu la pression sur les acteurs du terrain. Pression de l'administration aussi qui reste confinée à une gestion bureaucratique. Selon des agriculteurs interrogés, cette situation est préjudiciable au développement agricole et à toutes les filières. Nos interlocuteurs ont estimé qu'avec l'impact de la crise économique et malgré les chiffres enregistrés en termes d'amélioration de production, il reste encore beaucoup à faire. Ce que confirme le terrain où depuis le début des années 2000, l'on persiste à faire du sur-place. Et ce n'est pas les 400 quintaux/ha de récolte de tomate industrielle, une performance réalisée par le transformateur Amor Ben Amor qui nous contredira. Les prévisions fixées étaient de 1.000 quintaux/ha. «Nous tardons à mettre en ?uvre le programme de réorganisation institutionnelle du secteur, à faire la promotion des filières porteuses pour diversifier les chances des agriculteurs et des spécialistes de l'agro- alimentaire à se lancer dans l'exportation, à promouvoir les filières conventionnelles pour sécuriser l'alimentation et à réduire les importations. Ces filières sont aussi nécessaires pour améliorer le quotidien des populations. «Pourquoi ne pas instituer une récompense à tout agriculteur qui arriverait à exporter sa production», a suggéré un ancien agriculteur à Oued El Aneb ' D'autres ont cité des contraintes posées à chaque visite ministérielle et restées sans réponse. Il en est ainsi des problèmes d'aménagements pastoraux, hydro- agricoles, de mécanisation insuffisante de l'agriculture, celle de la filière de la tomate industrielle... «Les efforts consentis pas l'Etat d'une part et par les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs d'autre part, nous ont permis de mieux évoluer avec des chiffres de production à la hausse. Ces chiffres apparaissent mieux dans la filière tomate industrielle où la production a atteint des chiffres records», a affirmé un des transformateurs agroalimentaires de la région. Ce qui n'est pas de l'avis de beaucoupd'agriculteurs. Ils ont souligné que, l'on aurait pu faire mieux en termes de développement du secteur agricole et rural avec la création de plusieurs dizaines de milliers d'emplois. Il y a de nombreuses autres appréhensions. Exprimées par M. Aboud, le secrétaire général du syndicat des commerçants en activité au Marché d'Intérêt National (MIN) à El Bouni (marchés de gros), elles sont toujours d'actualité. Il s'agit de l'introduction sur le marché local et régional de produits agricoles d'origine inconnue. La même personne a soutenu que : «Ces produits sont introduits au marché de gros sans factures, et donc, sans contrôle sanitaire, pour être ensuite commercialisés sur le marché local. Ce qui engendre des répercussions négatives, à la fois, au plan économique et sanitaire». Ce syndicaliste avait également dénoncé la fuite en avant du ministère de l'Agriculture. Selon lui, le ministère a «dévié d'un de ses plus importants rôles. Celui de la lutte contre la contrebande et le commerce parallèle et surtout d'agent régulateur des prix dans le strict respect de la loi de l'offre et de la demande.»
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)