Algérie

AGRICULTURE Où vont les financements bancaires accordés '



Où vont les financements bancaires accordés aux différents opérateurs du secteur de l'agriculture et de la pêche '
Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Ce questionnement, les membres de la Commission de l'agriculture, de la pêche et de la protection de l'environnement de l'Assemblée populaire nationale (APN) qui ont reçu hier en audition le président-directeur général de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) l'ont clairement formulé. Réagissant aux montants avancés par le P-dg de la Badr, Boualem Djebbar, plusieurs centaines de milliards de dinars de crédits d'exploitation et d'investissement octroyés aux agriculteurs et industriels, notamment sous forme bonifiée, au-delà des autres financements impliquant la banque en matière de régulation des produits de large consommation, soutien à la création d'entreprises (dispositifs Ansej et Cnac...), leasing (mécanisation), pêche et aquaculture, des députés de plusieurs régions du pays se sont ainsi interrogés sur le sort de ces sommes considérables. Outre les difficultés liées notamment aux lenteurs dans le traitement des dossiers de crédits, aux contraintes administratives et autres aléas, plusieurs députés ont relevé que les dispositifs de bonification (Rfig, Etahadi...) développés par la Badr ne sont pas opérationnels dans plusieurs wilayas et que les financements annoncés ne bénéficient pas à tous (notamment à El Oued). En d'autres termes, les chiffres avancés sont loin de correspondre à la réalité du terrain, outre une préoccupation parlementaire portant sur l'impact réel de ces financements sur la réduction de la facture d'importation. Des interrogations auxquelles le P-dg de la Badr a répondu soit pour leur apporter des précisions techniques (relativement à la latitude d'action de la banque en matière de financement, les conditions et modalités de bonification....) ou pour les éluder dans la mesure où elles dépassent les prérogatives de la banque. Certes, Boualem Djebbar reconnaît que les dispositifs de bonification ne sont pas fonctionnels dans toutes les wilayas du pays, le maillage bancaire reste à parfaire pour satisfaire à toutes les demandes, des problèmes d'ordre juridique se posent parfois (absence de documents attestant de la propriété...) et que le processus de concession des terres agricoles commence à peine à prendre forme... Néanmoins, il relève un certain manque de demandes de crédits (notamment à El Oued) comme il estime que les dysfonctionnements administratifs ne peuvent freiner la dynamique de financement et qu'une démarche de facilitation, de souplesse en matière de traitement des dossiers, remboursement des crédits... est à l'œuvre au niveau de sa banque. Et ce dans la mesure où la Badr «sait où vont les financements accordés» et opère un suivi efficient, relèvera Boualem Djebbar. Ce dernier n'a pas manqué par ailleurs, d'assurer, avec forces chiffres, que la facture d'importation, céréalière et autres, enregistre une certaine tendance baissière grâce notamment aux mesures et dispositifs de soutien concédés. Dans ce contexte, Boualem Djebbar indique que la Badr compte consacrer à moyen terme 200 milliards de dinars sous forme de crédits d'investissement aux nouvelles exploitations agricoles et un montant similaire pour les exploitations en concession, ainsi que 100 milliards de crédits d'exploitation. D'autre part, le P-dg de la Badr, qui a rappelé que les dettes de 34 300 agriculteurs et éleveurs ont été effacées pour un montant de 21, 3 milliards de dinars, a indiqué que des transformateurs ont pu bénéficier également de 1,7 milliard de dinars de facilitations financières. Par ailleurs, l'hôte de l'APN a indiqué que quelque 7 000 dossiers sont en cours de mobilisation au niveau du Fonds de garantie agricole, lancé récemment, pour une valeur prévisionnelle de 3 milliards de dinars.
C. B.
Une pléthore de textes régit l'agriculture
Une pléthore de textes législatifs et réglementaires régissent le secteur de l'agriculture. Selon le président de la commission spécialisée de l'APN, Mohamed-Chérif Ould-Hocine, ce secteur est régi par 657 textes dont des lois, des ordonnances et des décrets présidentiels et exécutifs. Ce qui soulève des difficultés d'assimilation et de compréhension pour les députés. Néanmoins, la commission s'attelle à réunir ces textes en un seul corpus, dans un souci de vulgarisation, selon M. Ould Hocine.


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