Algérie

Agriculture



Les labours de l?espoir Depuis plusieurs années, céréales et fourrages trouvent beaucoup d?adeptes chez les fellahs. Cette agriculture, dite extensive, ne nécessite que quelques jours de travail soutenus- essentiellement lors des labours- semailles et à la moisson ou au fanage des foins. L?exceptionnelle pluviométrie enregistrée, notamment durant le printemps dernier, aura été à l?origine de l?exceptionnelle moisson que viennent d?engranger les fellahs de la région. Avec une augmentation très sensible par rapport à l?année dernière, cette campagne aura permis d?engranger pas moins de 700 000 quintaux, toutes céréales confondues. Cette région n?a pourtant pas du tout la vocation céréalière, en raison des énormes disponibilités en eau d?irrigation qu?alimentent des nappes, dont la principale caractéristique est leur capacité de renouvellement que facilite la présence d?une géologie particulièrement permissive. Toutefois, cette incursion des céréales, notamment dans la région du plateau, ne constitue en réalité pas qu?une simple rotation culturale, comme le recommandent à la fois les normes agronomiques et le bon sens paysan. Car, lorsque les superficies emblavées dépassent de loin toutes les espérances, il y a bien un phénomène nouveau qui se met progressivement en place. Connue pour ses maraîchages où la pastèque, la pomme de terre et le chou-fleur se taillent la part du lion, l?agriculture mostaganémoise se tourne de plus en plus vers les grandes cultures. Depuis plusieurs années, céréales et fourrages trouvent beaucoup d?adeptes chez les fellahs. En effet, cette agriculture, dite extensive, ne nécessite que quelques jours de travail soutenus- essentiellement lors des labours- semailles et à la moisson ou au fanage des foins-, ce qui libère ceux qui la pratique de toutes autres contraintes. Mais, très souvent, les résultats ne sont que le reflet des efforts consentis. Les années de sécheresse ou de faible pluviométrie, les rendements ne restituent même pas les frais consentis. La région étant généralement très mal arrosée, il se trouve que les rendements sont souvent dérisoires, voir totalement indigents. Ceci n?aura pas été le cas durant la dernière campagne. Cycle végétatif parfait Bénéficiant d?une très bonne pluviométrie, notamment durant la période la plus sensible pour les céréales durant les phases d?épiaison de formation des grains, les champs de blé, d?orge et d?avoine n?auront aucune peine à accomplir un cycle végétatif parfait. Malgré l?apparition de quelques maladies fongiques printanières, les épis n?auront eu aucune peine à gorger leurs grains. Si bien qu?à la fin du printemps, lorsque les céréales entament la dernière ligne droite qui mène vers les moissons, les fellahs, dont la plupart se recrutent parmi les déçus de la pomme de terre, commenceront à se frotter les mains. Il est vrai que pendant que les chanceux qui avaient réussi à planter de la pomme de terre commençaient à se faire de réels soucis, suite aux attaques répétées de la gelée noire et du mildiou, les nouveaux céréaliers lorgnaient calmement du côté des moissonneuses batteuses. Car il est indéniable que la plupart des fellahs qui s?étaient préparés à semer de la patate, n?auront d?autre alternative que d?emblaver. Echaudés par la rareté de la semence et les pratiques spéculatives de certains opérateurs, ceux qui avaient déjà fortement investi dans la préparation des champs -en injectant, après de profonds labours, des quantités insoupçonnables de fumier et d?engrais-, n?auront que le choix d?une céréale ou d?un fourrage pour sauver un tant soit peu la mise. Cette reconversion leur aura été doublement salutaire. D?abord pour les rendements qui, par endroits, auront dépassé les 30 quintaux/hectare et ensuite, par les retombées sur la salubrité des champs mis en culture. Il est actuellement admis que rien ne remplace une céréale ou un fourrage dans une rotation culturale. Ces plantes dites nettoyantes, ont l?avantage de rompre les cycles des prédateurs et autres ennemis des cultures, qui ont la fâcheuse et ruineuse manie de s?acclimater et de se sédentariser dans les parcelles où aucune rotation de culture n?est effectuée. Une pratique malheureusement très en vogue dans la région, où certains paysans n?hésitent pas à reconduire indéfiniment la même culture ou une plante de la même famille, sur une seule parcelle. Cependant, les rendements de la dernière campagne expliquent sans doute l?engouement pour les céréales que l?on constate depuis les dernières pluies qui auront incité les agriculteurs à labourer la moindre parcelle. Malgré des prix endogènes largement inférieurs à ceux du marché international, le blé et l?orge sont en train de gagner de nouvelles terres.


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