Algérie

Agriculture



Agriculture
Quoi que la qualité du sol soit identique entre le Maroc oriental et l'extrême Ouest algérien, la production agricole chérifienne est supérieure à la nôtre. Le secret : le travail effectif de la terre et le contrôle sévère de l'administration marocaine.Si l'on se fie à la direction régionale de l'agriculture, ces cinq dernières années, le secteur agricole dans la région d'Oujda s'est développé de façon exponentielle : des chiffres font état de 14 projets d'agrégation lancés sur un total de 41 programmés à l'horizon 2020. Une vision à long terme qui fait nourrir une partie du royaume et une autre en Europe, par le biais des exportations. A titre d'exemple, en 2013-2014, le Maroc a produit 2,2 millions de tonnes d'agrumes. Pour la culture maraîchère (pommes de terre, haricots, artichauts et tomates), la production est de 614,370 millions de dirhams et assure 19,6% de la valeur de production au niveau de l'Oriental.Ahmed Darrab, le secrétaire général de l'association des producteurs d'agrumes du Maroc l'explique, entre autres, par «l'entrée en production de nouvelles plantations» et des aides étatiques concrétisées sur le terrain. «Des projets immenses dans les filières des agrumes, du lait, du sucre, des pommes de terre et dans la production et la valorisation des olives, des céréales et de la volaille sont concrétisés. Ce ne sont pas moins de 53 projets individuels et de coopération entre l'Etat et le privé qui ont été initiés. Ils couvrent 10196 hectares», précise notre source.A cela s'ajoutent la réalisation de quatre nouvelles stations de conditionnement et le renouvellement de neuf autres, sachant que la région compte au total 20 stations. «La montée en puissance de l'agriculture dans la région de l'Oriental suppose aussi l'existence en aval d'industries de transformation pour mieux valoriser les produits, de préférence localement. C'est ce qui explique la décision du ministère de doter la région d'une agropole située à Berkane. Le site s'étendra sur une superficie de 19,5 hectares. Sur 63 lots de terrains, une trentaine a déjà trouvé preneur, deux unités sont déjà opérationnelles et trois en cours de réalisation».A l'opposé, les agriculteurs de Maghnia, Bab El Assa et Béni Boussaïd, pour ne citer que ceux-là, estiment que «Déjà, avant de parler de production de quoi que ce soit, il faut évoquer le problème du gasoil. Ce carburant qui est indispensable dans notre activité, est rarissime. On est approvisionné en deçà de nos besoins. L'électrification rurale est un autre problème. Quant à la production, on a nos mains expertes et notre amour pour la terre, sauf que le secteur n'est pas vraiment organisé.A défaut de chambres froides en nombre suffisant et de marchés de gros, le fellah travaille selon des prévisions ne répondant à aucun critère scientifique ou économique à proprement parler. Un exemple, si un agriculteur met tout son argent et ses efforts dans la culture des pastèques et des melons et que l'année est mauvaise, le fellah se retrouve livré à lui-même. Perdant toutes ses économies, l'année d'après, il optera pour une autre culture, ce qui déséquilibre le marché?Autre chose et pas des moindres, nous sommes soumis à un passavant, autrement dit, on ne peut acheminer nos produits d'une daïra à une autre sans passer par la douane pour obtenir l'autorisation de circuler. Une procédure administrative qui ralentit notre activité et nous met dans une situation de suspects». Et dire que l'Etat, au début des années 2000, a créé le FNDRA, un fonds consistant à aider et subventionner les agriculteurs pour, espérait-on, produire plus et mieux.Et ce n'est pas moins de 600 milliards de centimes qui ont été débloqués pour ce programme dans la wilaya de Tlemcen qui possède 124 000 hectares de terres emblavées. Tout cela pour qu'une dizaine d'années plus tard, la pomme de terre est écoulée à 100 DA le kilogramme. Echec d'une politique sans véritable étude, ni contrôle. Pourtant, la plaine de Maghnia et son périmètre irrigué ont cette réputation de terres fertiles ayant obtenu, dans les années 1990, le titre de la 1ère région dans la production de la pomme de terre.Quant aux vergers d'agrumes dans les localités de Remchi, Bensekrane, Hennaya, Ouled Mimoun et Maghnia qui faisaient la fierté de l'extrême ouest du pays, ils ont été, pour la plupart, convertis en plateformes pour l'érection d'habitats. Le peu de terres arables qui restent se rétrécit comme une peau de chagrin à cause de la convoitise des hommes cupides aidés par des responsables inconscients et mus par les ristournes des transactions illégales.A Maghnia, toute une forêt a été détruite pour des constructions démesurées au vu et au su de tout le monde. «Alors, ne parlez pas d'agriculture dans ces conditions où tout le monde grignote au détriment d'une richesse terrienne», rage un agriculteur qui reconnaît que «nous comparer aux Marocains dans ce domaine est de la pure insulte». En attendant d'en prendre conscience, les habitants de la région se nourrissent, aussi, des produits agricoles marocains. Une vérité difficile à dire pour certains.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)