La dispensation de psychotropes dans les officines, bien qu'elle soit réglementée, demeure un problème de sécurité pour de nombreux pharmaciens. Les deux agressions ayant ciblé des officinaux à Mascara et à Oran tout récemment, ont été vivement dénoncées par les syndicats du secteur.
Le porte-parole du Syndicat national des pharmaciens algériens agréés (SNPAA), Samy Khellaf, a condamné, dans une déclaration faite au «Le Quotidien d'Oran», ce genre d'agression due, dit-il, aux problèmes des psychotropes et des produits assimilés.
En soulignant que tout acte d'agression dans un espace de santé doit être dénoncé et contrecarré. Il a plaidé pour plus de sensibilisation et des rappels pour l'application rigoureuse de loi qui exige une protection des professionnels de la santé notamment contre les agressions verbales et physiques. En mentionnant que toute agression d'un professionnel de la santé qu'il soit dans le secteur public ou privé doit être punie sévèrement. Soulignant le fait que ces agressions ont un impact négatif sur la santé publique, il précise que le pharmacien aujourd'hui est dans la contrainte de dispenser des produits dits dangereux au sein de son officine tout en ayant peur d'être pris pour cible, et ce, pour ne pas pénaliser le patient algérien.
Le Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO) a lui aussi dénoncé, à travers un communiqué rendu public, ces agressions «brutales et préméditées contre des officinaux dans plusieurs wilayas du pays. Affirmant avec regret que «les pharmaciens d'officines subissent de plus en plus d'agressions physiques». Les membres du SNAPO ont affirmé que «la possession par les pharmaciens de certains types de médicaments sensibles, comme les substances psychotropes, sans protection de sécurité, les rend vulnérables au harcèlement quotidien et aux agressions violentes, allant jusqu'à plusieurs assassinats». Le syndicat a ainsi appelé les autorités concernées à appliquer strictement la loi, notamment les sanctions contenues dans l'arrêté présidentiel n° 20 01, d'autant plus que la loi sur la santé 18-11 stipule que les pharmaciens sont considérés comme des professionnels de santé et que les pharmacies sont des établissements de santé habilités à dispenser des soins de santé au profit du citoyen algérien. Ils ont également appelé toutes les autorités compétentes à prendre toutes les mesures qui relèvent de leur compétence pour protéger le pharmacien dans l'exercice de ses fonctions, car la mission confiée au pharmacien est essentiellement une mission de santé publique. En mettant en garde qu'«avec la récurrence de ce type d'accidents graves, il se peut que les pharmaciens s'abstiennent complètement de proposer ce type de médicaments dans leurs pharmacies».
Contacté par nos soins, le président de l'Association nationale des pharmaciens algériens (ANPHA), Dr Mouadh Tabaïnet, a dénoncé encore une fois ces récentes attaques violentes contre les officinaux. En appelant à la nécessité de prendre des mesures immédiates pour remédier à cette situation inquiétante. En recommandant d'encourager vivement les autorités, les organismes de sécurité et les parties prenantes à collaborer avec les représentants des pharmaciens d'officine pour élaborer des solutions concrètes et réalisables. Parmi lesquelles, le renforcement des mesures de sécurité en mettant en place des protocoles de sécurité renforcés, tels que des systèmes de vidéosurveillance connectés et centralisés autour des pharmacies.
Le renforcement de la présence policière et l'élaboration des stratégies de prévention spécifiques aux pharmacies dans des zones spécifiques et avec les régimes de prestation spécifique telles que les gardes. Et plaider pour des lois strictes et des peines sévères pour dissuader les criminels de s'attaquer aux pharmacies.
Posté Le : 06/01/2025
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M. Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com