Mardi, 214e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes est passé à 34.789 martyrs et 78.204 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de l'enclave. La même source a précisé que l'occupation israélienne a commis, la veille, 6 massacres faisant au moins 54 martyrs et 96 blessés.
Le 214e jour de l'agression sioniste contre Ghaza a été marqué par le début, à l'aube, de l'incursion terrestre à Rafah, le gouvernorat du sud de l'enclave à la frontière avec l'Egypte. Le lancement de l'opération terrestre a été précédé par d'intenses bombardements, dans la nuit du lundi à mardi, visant tout Rafah mais particulièrement l'est du gouvernorat.
Le correspondant d'Al Jazeera a annoncé, dans la nuit, qu'un bombardement israélien a visé la zone d'Al-Brahma, dans le quartier de Tal Al-Sultan, à l'ouest de Rafah, faisant au moins 5 martyrs et plusieurs blessés. Le journaliste a expliqué que les forces d'occupation ont également détruit une maison de la famille Abu Amra, à l'ouest de la ville de Rafah, faisant trois martyrs, dont un enfant. Ces bombardements ont également touché plusieurs zones au sud-ouest de la ville de Ghaza (au nord de Khan Younes).
Après minuit, les bombardements sur Rafah se sont déplacés aux environs du poste frontière entre la bande de Ghaza et l'Égypte, et le quartier du Brésil, au sud de la ville de Rafah. Plus tard, plusieurs Palestiniens de Rafah ont été blessés dans un bombardement israélien visant une maison de la famille Baroud dans le quartier d'Al-Tanour.
Une frappe aérienne israélienne qui a visé une maison de la famille Al-Hams dans le quartier d'Al-Geneina, à l'est de la ville de Rafah, a fait au moins 4 martyrs et plusieurs blessés.
A 13h GMT, le bilan provisoire des victimes des bombardements sur Rafah était de 20 martyrs et de plusieurs blessés depuis mardi à l'aube.
Par ailleurs, le nord et le centre de Ghaza n'ont pas été non plus épargnés par les bombardements israéliens. On dénombre plusieurs blessés dans une frappe aérienne israélienne qui a visé la ville de Beit Hanoun et Jabalia.
Des correspondants d'Al Jazeera ont également rapporté qu'un bombardement visant la maison de la famille Bakr dans le camp d'Al-Shati, à l'ouest de la ville de Ghaza, a fait un martyr et un blessé. Toujours dans le camp Al-Shati, le bombardement d'une école pour personnes déplacées a fait un martyr et plusieurs blessés.
Un correspondant d'Al Jazeera a également rapporté le bilan d'un martyr et de plusieurs blessés dans un bombardement israélien qui visait une maison de la famille Al-Durailmi dans le quartier d'Al-Sabra, au sud de la ville de Ghaza.
Terminal de Rafah officiellement fermé
Après une longue nuit de bombardements visant particulièrement l'est de Rafah, l'incursion terrestre de l'armée sioniste est entamée vers 5 heures GMT. Elle commence par la prise d'assaut du terminal, l'unique point de passage entre Ghaza et l'Egypte, quasiment sous contrôle israélien depuis le début de l'agression sioniste.
Les Nations Unies ont immédiatement annoncé que les autorités d'occupation les ont «empêché d'entrer au terminal de Rafah», ajoutant que «la quantité de carburant disponible» dans l'enclave de Ghaza «est suffisante pour une seule journée» et qu'une «interdiction prolongée» détruira «l'opération de secours humanitaire».
Le Hamas qualifie l'assaut contre le terminal de Rafah de «dangereuse escalade contre une installation civile protégée par le droit international visant à aggraver la situation humanitaire», et que cette opération «confirme l'intention de l'occupation de perturber les efforts de médiation».
Le bureau des médias du gouvernement à Ghaza estime quant à lui que l'occupation aggrave délibérément la situation en «fermant les points de passage de Rafah et Karem Abu Salem», craignant davantage de ciblage des «hôpitaux et des écoles» lors cette incursion.
Du côté de la résistance, les Brigades Al-Qassam ont annoncé, mardi, avoir «bombardé les forces ennemies pénétrant à l'est du terminal de Rafah avec des obus de mortier de gros calibre».
Un autre communiqué d'Al-Qassam a également annoncé le ciblage d'un char israélien Merkava avec un obus «Al-Yassin 105», confirmant que celui-ci avait pris feu, ajoutant que ses combattants ont affronté des soldats israéliens barricadés à l'intérieur d'un bâtiment proche du char, dans le quartier d'Al-Shoka, à l'est de la ville de Rafah.
De leur côté, les Brigades Al-Aqsa (Jihad islamique), ont déclaré avoir bombardé «des regroupements de soldats et de véhicules ennemis avec des missiles de type 107 et des obus de mortier à proximité de l'aéroport et du quartier d'Al-Shoka, à l'est de la ville de Rafah».
L'opération militaire à Rafah va «aggraver la catastrophe humanitaire»
Plusieurs réactions ont été enregistrées, mardi, à l'annonce par l'entité sioniste du début de l'incursion à Rafah et de son contrôle du point de passage entre l'enclave de Ghaza et de l'Egypte.
Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a averti qu'une invasion israélienne de la ville de Rafah serait «insupportable» et a également exhorté les alliés d'Israël à faire pression sur ses dirigeants pour qu'ils mettent fin à la guerre contre Ghaza.
«J'appelle tous ceux qui ont une influence sur Israël à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter encore plus de tragédie. La communauté internationale a la responsabilité partagée de promouvoir un cessez-le-feu humanitaire, la libération inconditionnelle de tous les otages et une augmentation massive de l'aide vitale», a-t-il déclaré. «Il est temps que les parties saisissent l'opportunité et concluent un accord dans l'intérêt de leur propre peuple.», a ajouté Guterres.
Pour sa part, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti qu'«une opération militaire dans la ville de Rafah aggraverait la catastrophe humanitaire». «Compte tenu des conditions de vie déjà précaires et du système de santé paralysé, toute opération à Rafah aggraverait considérablement la catastrophe humanitaire et pousserait les opérations de secours déjà fragiles jusqu'au point de rupture», a déclaré Margaret Harris, porte-parole de l'organisation, dans un communiqué. «Une nouvelle vague de déplacements va exacerber la surpopulation, restreindra l'accès à la nourriture, à l'eau, aux services de santé et à l'assainissement, ce qui entraînera une augmentation des épidémies, une aggravation des niveaux de faim et des pertes de vies humaines supplémentaires», a également prévenu Harris.
Par ailleurs, dans un communiqué, les factions palestiniennes ont déclaré que l'agression terrestre contre Rafah et contre les points de passage «est une catastrophe humanitaire qui cible 2,5 millions de Palestiniens» à Ghaza, et menace spécialement «plus de 1,5 million de Palestiniens déplacés, dont 400.000 installés dans des zones menacées hier (lundi) par l'occupation».
L'UNICEF a mis en garde contre la fermeture prolongée du terminal de Rafah et qu'il serait difficile d'éviter la famine dans la bande de Ghaza.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a condamné les opérations militaires dans la ville de Rafah et le contrôle par Israël du côté palestinien du terminal de Rafah. Ajoutant que cette opération menaçait les efforts visant à parvenir à une trêve durable à Ghaza.
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Posté Le : 08/05/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com