Samedi, 449e jour de l'agression contre Ghaza, l'armée sioniste poursuit ses massacres et le nettoyage ethnique contre la population civile de l'enclave assiégée. Hier, le nombre de victimes de la barbarie israélienne, soutenue par les Etats-Unis, s'est élevé à 45.484 martyrs et 108.090 blessés, a indiqué le ministère de la Santé de Ghaza. Ce bilan comprend également les 48 martyrs et 52 blessés victimes des deux massacres enregistrés lors des précédentes 24 heures.
Hier, des sources médicales ont rapporté à Al Jazeera que plusieurs membres du personnel médical de l'hôpital Kamal Adwan à Jabaliya, dans le nord de la bande de Ghaza, ont été brûlés vifs dans l'incendie déclenché par les bombardements des forces d'occupation sionistes.
Le Bureau des médias du gouvernement de Ghaza avait déclaré, vendredi en fin de journée, qu'au moins 350 personnes, dont 180 membres du personnel médical, technique et administratif de l'hôpital Kamal Adwan et 75 blessés et malades, ont été arrêtées par les forces d'occupation et emmenées vers une destination inconnue. Des vidéos diffusées par Al Jazeera, vendredi soir, montraient les personnes arrêtées marcher en file indienne, portant leurs vêtements dans les mains, vers la direction qui leur avait été ordonnée par les soldats de l'occupation.
Samedi matin, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que les forces d'occupation ont libéré plusieurs centaines de Palestiniens détenus, depuis la veille, y compris du personnel médical. Une infirmière de l'hôpital Kamal Adwan, Chorouk Al-Rantisi, a déclaré à un correspondant de la chaîne Al Jazeera que les soldats de l'armée israélienne ont agressé le personnel de l'hôpital, avant de les forcer à évacuer avec les malades, les blessés et les personnes déplacées qui étaient abritées dans l'enceinte de l'établissement. « Nous pouvions entendre les gens crier, mais nous ne pouvions pas savoir exactement qui était battu. J'attendais aussi d'être battue », a-t-il ajouté. Ismail al-Kahlout, un autre infirmier à l'hôpital Kamal Adwan, a déclaré à Al Jazeera que le personnel et les patients avaient été détenus par l'armée israélienne dans le froid alors qu'ils étaient presque nus pendant plus de 12 heures. Al-Kahlout a confirmé que plusieurs ont été battus, « notamment ceux qui étaient blessés ou malades ». « Les femmes ont refusé l'ordre de soulever leurs vêtements pour inspection et ont été giflées », a-t-il ajouté.
Al Jazeera English (AJE), rapporte, qu'un malade, nommé Ezzat Ramadan, a déclaré qu'il avait marché pendant deux heures dans le froid avec quelques vêtements avant d'atteindre l'endroit où lui et d'autres avaient été interrogés. «Ils ont pris des photos de nous tous. Ils nous ont craché dessus. Ils nous ont humiliés», a-t-il déclaré. «Avant de nous relâcher, ils ont mis un numéro sur la poitrine et le dos de chacun».
A noter que quelques heures après la libération de ces personnes, les forces d'occupation israéliennes ont procédé à l'arrestation du directeur de l'hôpital Kamal Adwan, le Dr Hossam Abu Safiya, qui avait reçu des menaces la veille s'il refusait d'évacuer l'établissement. Rappelons qu'il y a environ un mois, Abu Safiya avait été blessé lors d'une attaque contre l'hôpital.
Hier également, la Protection civile à Ghaza a annoncé l'arrestation de son directeur pour la région du nord de l'enclave, Ahmed Hassan Al-Kahlot, rappelant que l'armée d'occupation avait précédemment arrêté 22 de ses agents dans les gouvernorats de Ghaza et du nord (Beit Lahia, Jabaliya et Beit Hanoune) et que leur sort est encore inconnu.
Commentant les attaques contre des installations médicales, Lex Takkenberg, avocat international et ancien haut responsable de l'UNRWA, a déclaré, vendredi, sur Al Jazeera, que la « présomption normale » du droit international humanitaire est que les installations médicales et les écoles «doivent être respectées».
« Elles ne doivent pas faire l'objet de perquisitions, d'attaques ou de toute autre forme d'interférence. Les attaques contre les installations médicales, dont ces dernières attaques en cours contre l'hôpital Kamal Adwan, constituent une fois de plus des violations flagrantes du droit international humanitaire et du droit pénal international », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la Société des prisonniers palestiniens affirme que des « centaines de personnes sont victimes du crime de disparition forcée » commis par l'armée israélienne à Ghaza et que le nombre de personnes arrêtées par les forces israéliennes dans l'enclave est estimé à plusieurs milliers depuis le début de l'agression sioniste le 7 octobre 2023.
La même source a indiqué aussi, dans un communiqué, que des « dizaines de personnes arrêtées avaient été tuées après avoir été torturées », ajoutant que « la pratique est systématique contre les détenus de Ghaza qui a pris un rythme sans précédent ». L'organisation a déclaré avoir obtenu des informations de l'armée israélienne sur seulement 89 personnes détenues à Ghaza. Ajoutant que la dernière confirmation reçue du côté israélien, concernant le nombre de personnes arrêtées remonte au début du mois de décembre, lorsque l'administration pénitentiaire a avancé le chiffre de 1.772 personnes détenues et classées comme «combattants illégaux», dont des enfants et des femmes, affirme encore la Société des prisonniers palestiniens.
La famine et le manque d'abris tuent les enfants
Les agences de l'ONU ont averti qu'à Ghaza les bébés meurent à cause des températures glaciales, du manque d'abris et d'un grave manque de fournitures essentielles. Philippe Lazzarini, le commissaire général de l'UNRWA, a déclaré, vendredi, qu'en plus du manque d'accès aux soins médicaux, les nourrissons de Ghaza meurent de froid en raison des conditions météorologiques difficiles et du manque d'abris adéquats. « Pendant ce temps, des couvertures, des matelas et d'autres fournitures d'hiver sont bloqués dans la région depuis des mois en attendant l'autorisation d'entrer à Ghaza », a déclaré Lazzarini dans un message sur X, appelant à la livraison immédiate de fournitures essentielles, y compris des produits de première nécessité pour l'hiver, et a réitéré l'appel à un cessez-le-feu sans délai.
De même, le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU affirme que plus de 2 millions de personnes à Ghaza n'ont accès ni à la nourriture, ni à l'eau, ni à des abris convenables pour cette période de froid. Le PAM a affirmé, vendredi aussi, que les organisations humanitaires internationales sont toujours incapables de répondre aux besoins de la population civile de la bande de Ghaza, en raison des blocages systématiques à l'entrée des aides humanitaires imposés par l'armée israélienne, tout en créant une atmosphère de chaos et de violence qui empêche les rares camions d'aide d'atteindre leurs destinations.
Des dizaines de martyrs et de blessés
Les bombardements d'hier sur plusieurs parties de Ghaza ont fait des dizaines de martyrs et de blessés, depuis l'aube jusqu'à la mi-journée. Vers 10h (localement), Al Jazeera a signalé au moins 11 martyrs et plusieurs blessés, samedi à l'aube, dans un bombardement israélien qui a visé un rassemblement de civils au nord de Ghaza et un autre ciblant une maison dans le centre de l'enclave. Deux Palestiniens sont tombés en martyrs et d'autres ont été blessés, dans un bombardement contre un groupe de Ghazaouis à Jabaliya al-Balad et Nazla.
Dans le centre de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a fait état de 9 martyrs et de plusieurs blessés à la suite d'un bombardement israélien qui a visé une maison du camp de Maghazi. Au sud de l'enclave, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté un bilan de plusieurs victimes à la suite d'un bombardement israélien visant les tentes de personnes déplacées dans la zone d'Al-Mawasi, à l'ouest de la ville de Rafah. A Khan Younes, la Protection civile a annoncé la récupération d'un corps de martyr et de trois blessés suite à un bombardement ciblant des tentes de personnes déplacées. La même source a précisé que l'attaque de l'armée sioniste a eu lieu dans la région d'al-Buraq à l'ouest de Khan Younes. Vers 15h40, un nouveau bilan d'al Jazeera fait état de « deux martyrs et un blessé, dans un bombardement israélien sur le quartier d'Al-Nasr, à l'ouest de la ville de Ghaza » ; « quatre martyrs, dont une fille, dans le ciblage d'une maison à Beit Lahia, au nord de la bande de Ghaza » ; et d'un autre martyr par les tirs de l'occupation dans la région d'Al-Mawasi, à l'ouest de la ville de Rafah.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com