Algérie

Agression sioniste contre Ghaza: Des enfants continuent de mourir de faim et de déshydratation


Lundi, 262e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes civiles a atteint 37.626 martyrs et 86.098 blessés, a annoncé le ministère de la Santé de l'enclave.

La même source a précisé que les bombardements de l'armée d'occupation durant les précédentes 24 heures ont fait 28 martyrs et 66 blessés.

Hier, l'armée sioniste a bombardé plusieurs régions à Ghaza faisant des dizaines de martyrs et de blessés. Elle a continué à cibler les établissements de santé, après avoir bombardé la veille un des sièges de l'UNRWA dans Ghaza. Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté, hier, l'assassinat de deux membres du personnel médical, dont le directeur du service des ambulances et des urgences du ministère de la Santé de l'enclave, Hani al-Jaafarawi, et la blessure de plusieurs autres personnes dans un bombardement de l'occupation contre la clinique Al-Daraj, dans le centre de la ville de Ghaza.

En assassinant al-Jaafarawi, Israël a visé « un pilier » du système de santé en ruine de l'enclave, a déclaré à Al Jazeera, Eyad Zaqout, directeur du service des urgences de l'hôpital Al-Aqsa de Deir Al-Balah.

« Il est clair que les forces israéliennes tentent une fois de plus de détruire complètement le système de santé et médical à Ghaza », a déclaré Zaqout, ajoutant que Hani al-Jaafarawi était un « pilier du système de santé de Ghaza », qu'il « travaillait dur pour servir les malades et les blessés » et « ceux qui vivent dans des circonstances très difficiles à Ghaza ».

En outre, un bombardement d'artillerie visant les zones nord du camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Ghaza, a fait un martyr et plusieurs blessés. Toujours à Nuseirat, le correspondant d'Al Jazeera a fait état de deux blessés dans des tirs de drones israéliens au nord-ouest du camp.

Un bombardement de plusieurs maisons à l'est du camp de Bureij a fait, selon une estimation initiale, 4 martyrs et plusieurs blessés transférés à l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah, a indiqué le journaliste.

L'agence palestinienne Wafa a rapporté qu'un bombardement israélien à l'est du quartier d'al-Zaytoun, au sud-est de la ville de Ghaza, a fait un martyr. Citant des sources locales, Wafa affirme que les équipes de la Protection civile « ont récupéré le corps d'un civil à proximité de la rue Al-Sikka, à l'est dudit quartier ».

« Les chars d'occupation israéliens et les véhicules militaires ont tiré sur des civils dans les quartiers d'al-Zaytoun et Cheikh Ajlin au sud-ouest de la ville de Ghaza. Les avions de guerre israéliens ont également bombardé la région d'al-Mughraqa, au nord du camp d'al-Bureij, dans le centre de l'enclave assiégée, et le nord de Nuseirat », a ajouté la même source.

A Rafah, et pour le troisième jour successif, l'armée sioniste a fait exploser plusieurs maisons dans le centre de la ville. Le correspondant d'Al Jazeera a déclaré que pendant ces opérations de dynamitage, des hélicoptères militaires israéliens lançaient des raids sur les zones à l'ouest de la même ville.

Plusieurs Palestiniens ont été également blessés par les balles de tireurs d'élite israéliens dans le quartier de Tal al-Sultan, à l'ouest de la ville de Rafah, alors qu'un autre a trouvé la mort dans le bombardement d'un drone israélien sur la zone de Shakoush, au nord-ouest de la ville.

Vers 16h (heure locale) l'armée d'occupation a également renouvelé le dynamitage d'une zone résidentielle dans le quartier saoudien, à l'ouest de la ville de Rafah, a également rapporté un correspondant d'Al Jazeera.

UNRWA : les habitants de Ghaza vivent « un enfer »

Le Commissaire de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a averti, lundi, que les habitants de Ghaza se trouvent dans « un enfer », au moment où la situation humanitaire devient de plus en plus désastreuse au milieu des restrictions israéliennes sur l'acheminement de l'aide.

« Des enfants meurent de malnutrition et de déshydratation, tandis que de la nourriture et de l'eau potable attendent dans des camions », a déclaré M. Lazzarini, expliquant que des milliers de camions s'entassent aux principaux points de passage et que les fournitures vitales qui ont réussi à atteindre l'enclave ne sont toujours pas distribuées en raison des bombardements et des limites imposées par les Israéliens aux déplacements des camions.

Le chef de l'UNRWA a également appelé ses partenaires à s'opposer aux efforts déployés par Israël pour dissoudre l'organisation. « Israël critique depuis longtemps le mandat de l'agence. Mais il cherche maintenant à mettre fin aux opérations de l'UNRWA, rejetant le statut de l'agence en tant qu'entité des Nations Unies soutenue par une écrasante majorité d'États membres », a déclaré Lazzarini lors d'une réunion de la commission consultative de l'agence.

« À Ghaza, l'agence a payé un prix terrible : 193 membres du personnel de l'UNRWA ont été tués », a-t-il poursuivi. « Si nous ne ripostons pas, d'autres entités des Nations Unies et organisations internationales seront également ciblées, ce qui sapera encore davantage notre système multilatéral », a ajouté Lazzarini. « J'appelle à un soutien pour le rôle de l'Agence dans la réponse à la catastrophe humanitaire à Ghaza. L'agence existe en raison de l'absence de solution politique à la question palestinienne », a poursuivi le chef de l'UNRWA.

Plus de 600.000 enfants privés d'école

Lors de la même réunion, Philippe Lazzarini a expliqué la nécessité d'intervenir pour la reprise du « processus éducatif » à Ghaza, pour ne pas condamner une « génération entière à la pauvreté ».

« Plus de 600.000 enfants à Ghaza souffrent de traumatismes et sont privés d'école », affirme l'intervenant, rappelant qu'avant l'agression sioniste, l'UNRWA assurait « plus de 72% des soins dans 12 établissements de santé, dont la moitié ont cessé de fonctionner ».

Il a également rappelé que 180 travailleurs de l'agence ont été tués dans des attaques israéliennes et que 120 installations ont été ciblées depuis le 7 octobre.

Philippe Lazzarini a également averti que l'effondrement de l'ordre civil à Ghaza a donné lieu à des scènes de pillages et à une contrebande généralisée, rendant encore l'acheminement de l'aide plus difficile.

« L'effondrement de l'ordre civil a entraîné des pillages et une contrebande endémiques qui entravent l'acheminement de l'aide humanitaire dont on a désespérément besoin », a déclaré Lazzarini, ajoutant que l'UNRWA, qui coordonne presque toute l'aide à Ghaza, était « chancelante sous le poids des attaques incessantes ».

Rappelons que, depuis la première trêve de décembre dernier qui a été marquée par une réorganisation rapide des services civils à Ghaza, l'entité sioniste a particulièrement ciblé, dès la reprise de l'agression, les officiers de police de Ghaza. L'armée d'occupation a, de manière délibérée, tout fait aussi pour détruire les structures sociales et tribales qui organisaient l'acheminement des aides humanitaires, allant jusqu'à bombarder des convois de camions pour accentuer la détérioration de l'ordre civil.

D'ailleurs, à ce propos, les tribus palestiniennes de Ghaza ont déclaré, lundi, qu'elles déjoueront les « projets de Netanyahu », en réponse aux propos de ce dernier de vouloir « établir une administration civile, en coopération avec les Palestiniens locaux ».

« Tout comme nous avons déjoué les plans de l'occupation au cours des neuf derniers mois, nous déjouerons également les projets de Netanyahu. Nous avons refusé d'être une alternative à tout parti politique palestinien dirigeant la bande de Ghaza. Les tribus palestiniennes sont un soutien aux factions palestiniennes et non une alternative à elles », affirme encore le communiqué des notables de l'enclave.

« Le peuple palestinien est le seul à détenir le mandat de déterminer son sort et de choisir ses représentants et celui qui gouvernera la bande de Ghaza », affirment encore les notables de Ghaza.