Agression sioniste contre Ghaza: Déluge de feu sur l'hôpital Kamal Adwan

Dimanche, 443e jour de l'agression contre Ghaza, l'armée sioniste poursuit ses massacres et le nettoyage ethnique contre la population civile de l'enclave assiégée. Hier, le nombre de victimes de la barbarie israélienne, soutenue par les Etats-Unis, s'est élevé à 45.259 martyrs et 107.627 blessés, a indiqué le ministère de la Santé de Ghaza. Ce bilan comprend également les 32 martyrs et 54 blessés victimes des 4 massacres enregistrés lors des précédentes 24 heures.

Depuis samedi soir, l'hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, dans le nord de Ghaza, est soumis à des bombardements aériens, y compris de drones, et des tirs d'artillerie, pour obliger les équipes médicales d'évacuer l'établissement de l'ensemble de ses occupants, y compris les malades, sous respiration artificielle, et les blessés. «L'attaque à laquelle nous sommes exposés actuellement est la plus intense depuis 70 jours», a déclaré samedi soir le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, Hossam Abu Safia, à Al Jazeera. «L'occupation a directement bombardé l'hôpital sans avertissement. Il s'agit d'une nouvelle étape de la mise à mort de l'établissement. Le franchissement dangereux de toutes les lignes rouges», a-t-il ajouté, avant de dénoncer «le silence du monde entier concernant le génocide qui se produit à l'hôpital Kamal Adwan».

L'attaque de l'hôpital Kamal Adwan a commencé samedi soir vers 19h (localement) et a duré de nombreuses heures. «De violents bombardements, sans précédent et sans sommation, avec des bombes et des tirs d'artillerie, qui ciblent même la salle de soins et la crèche de l'établissement», a dénoncé le ministère de la Santé de Ghaza dans un communiqué publié à 19h40 sur Telegram.

«Les forces d'occupation demandent aux équipes médicales d'évacuer immédiatement l'hôpital Kamal Adwan, ce qui menace la vie de 80 patients», ajoute la même source, indiquant que les bombardements ont eu lieu «lors d'une visite d'une délégation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)». Ajoutant que les soldats de l'armée sioniste ont «arrêté une personne blessée des mains de la délégation de l'OMS».

Vers 22h, le directeur des hôpitaux de campagne du ministère de la Santé, Marwan Al-Hams, a annoncé sur Al Jazeera la «perte de contact» avec les équipes médicales de l'hôpital Kamal Adwan. «Nous avons contacté l'Organisation mondiale de la santé et l'UNRWA, mais en vain», a-t-il ajouté. Dimanche matin, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté également la perte de contact avec les journalistes qui sont à l'intérieur de l'établissement.

Des images diffusées par la chaîne qatarie montrent des malades et des blessés, dont des femmes et des enfants, entassés dans un des couloirs de l'hôpital, après que toutes les chambres et tous les services de l'hôpital aient été exposés aux tirs et aux bombardements d'artillerie des Israéliens stationnés à proximité de l'établissement.

Le Réseau des organisations de la société civile à Ghaza a déclaré, vers midi sur Al Jazeera, avoir demandé l'intervention de l'OMS, qualifiant de «catastrophique» la situation du secteur de la santé dans l'enclave.

Et pour massacrer davantage, «les forces d'occupation ont largué des bombes incendiaires sur un certain nombre de maisons à proximité de l'hôpital Kamal Adwan», a indiqué vers 12h30 un correspondant d'Al Jazeera.

Une heure plus tard, des drones larguent des bombes sur les réservoirs de carburant de l'hôpital, provoquant une panne de courant dans l'établissement, a ajouté la même source.

Par ailleurs, selon Al Jazeera, citant le journal israélien Haaretz, «l'armée sioniste estime qu'environ 70% des maisons du camp de Jabaliya, au nord de la bande de Ghaza, ont été entièrement démolies». La même source indique également que «l'armée israélienne a forcé 96.000 Palestiniens à quitter le camp de Jabaliya».

Les bombardements ne s'arrêtent pas sur le reste de Ghaza

La violente attaque que mènent les forces sionistes d'occupation sur l'hôpital Kamal Adwan n'a pas empêché l'armée génocidaire de continuer de bombarder d'autres régions de Ghaza. Dimanche, des sources médicales ont indiqué à Al Jazeera que le bilan des bombardements avait atteint 24 martyrs dont 19 dans le nord de l'enclave, depuis l'aube à 11h (heure de Ghaza).

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté le martyr de 5 Palestiniens, dont 4 enfants, ainsi que plusieurs blessés, dans un bombardement israélien sur la région de Jabaliya al-Nazla, au nord de la bande de Ghaza. La même région a été également le théâtre d'une autre attaque ciblant un groupe de Palestiniens qui a fait 2 martyrs et un blessé, a indiqué le journaliste. Dans le centre de l'enclave, le premier bombardement de dimanche a eu lieu peu avant l'aube, ciblant une école abritant des personnes déplacées, dans le quartier d'Al-Daraj de la ville de Ghaza. Bilan : 8 martyrs et plusieurs blessés, a indiqué un correspondant d'Al Jazeera.

Entre 9h et 14h, le centre de Ghaza, en particulier la ville de Ghaza, a été la cible d'au moins 4 autres bombardements. D'abord, sur la rue Al-Jalaa, dans la ville de Ghaza (4 martyrs et des blessés), l'entrée d'une école abritant des personnes déplacées au nord du camp de Nuseirat (un martyr et des blessés), un bombardement ciblant le camp d'al-Bureij (plusieurs blessés), et des tirs d'artillerie visant un rassemblement de Palestiniens dans le quartier de Shujaiya, à l'est de la ville de Ghaza.

En 70 jours : la résistance a tué 35 soldats à Jabaliya

Selon le quotidien israélien Haaretz, qui cite des données de l'armée d'occupation, depuis le début de l'opération dans le nord de Ghaza, en particulier le camp de Jabaliya et ses environs, le 5 octobre dernier, pas moins de «35 soldats israéliens ont été tués et des centaines d'autres ont été blessés», a rapporté hier Al Jazeera.

Ces chiffres confirment partiellement les déclarations des factions de la résistance palestinienne sur les attaques menées dans le nord de Ghaza, en particulier les Brigades Al-Qassam qui ont annoncé plusieurs opérations entre le jeudi 19 et le dimanche 22 décembre 2024.

Rien que pour la journée de dimanche, Al-Qassam a annoncé 5 opérations dans le nord de l'enclave, entre 10h et 15h.

D'abord «la destruction d'un véhicule de transport de troupes sionistes avec un dispositif d'action de guérilla dans la zone d'Al-Alami, dans le centre du camp de Jabaliya» ; l'exécution d'un officier israélien dans la rue Abu Al-Eish, au milieu du camp de Jabaliya» par un sniper d'Al-Qassam ; «l'attaque contre un véhicule de transport de troupes par une charge explosive à l'ouest de la ville de Beit Lahia» ; un guet-apens mené contre «une force sioniste composée de 9 soldats barricadés à l'intérieur d'une maison avec un obus du TBG, tuant et blessant ses membres à l'ouest du camp de Jabaliya» ; et «l'explosion d'une forte charge actionnée lors du passage d'un autre véhicule de transport de soldats sionistes à Beit Hanoun».

Samedi, Al Qassam a annoncé une «opération complexe» qui a permis à des combattants de «tuer 3 soldats sionistes en les poignardant avec des couteaux et les délester de leurs armes personnelles». Le même groupe de moudjahidine, ajoute Al-Qassam sur Telegram, «a pris d'assaut une maison dans laquelle des soldats d'infanterie s'étaient barricadés, tuant deux soldats, avant d'affronter les autres à distance nulle». Dans leur 3e opération menée samedi à Jabaliya, «les combattants d'Al Qassam ont attaqué un regroupement de soldats israéliens, installés à côté d'un véhicule transport de troupes, avec des grenades à main de fabrication sioniste, faisant des morts et des blessés parmi eux».

Vendredi, Al Qassam a annoncé une autre «opération complexe» menée par un seul combattant qui «a pu achever, à distance nulle, un tireur d'élite sioniste et son collègue», dans le camp de Jabalia, avant de glisser, «déguisé en soldat sioniste», parmi une «force sioniste composée de 6 soldats» et de déclencher sa «ceinture explosive».

La veille, toujours à Jabaliya, un autre combattant d'Al-Qassam avait réussi à «poignarder un officier sioniste et 3 soldats», à «distance nulle», «les achever avant de saisir leurs armes personnelles», a rapporté jeudi un communiqué de la branche militaire du Hamas.