Agression sioniste: 300.000 Palestiniens déplacés de force de Rafah

Au 219e jour de l'agression sioniste à Ghaza, le nombre de victimes s'est élevé à 35.034 martyrs et 78.755 blessés, a indiqué dimanche le ministère de la Santé de l'enclave, précisant que l'armée d'occupation a commis, la veille, 8 massacres faisant 63 martyrs et 114 blessés.

Hier, les bombardements à Rafah, ainsi que le contrôle et la fermeture par l'armée sioniste du point de passage entre Ghaza et l'Egypte, se sont poursuivis. Selon l'UNRWA, environ 300.000 Palestiniens ont été de nouveau déplacés de force de Rafah, en raison des bombardements israéliens.

Dimanche, les bombardements israéliens ont touché le nord, le centre et le sud de Ghaza. Les attaques sionistes ont commencé, dès l'aube, par des raids sur Nuseirat (centre) et surtout Jabalia (nord). Le porte-parole de la Protection civile de Ghaza, Mahmoud Basal, a décrit à Al Jazeera des «bombardements de folie» et l'impossibilité pour ses équipes d'avancer «pour récupérer les blessés». L'intervenant a précisé que «tous les hôpitaux du nord de la bande de Ghaza sont hors service», ajoutant que la Protection civile «a perdu 80%» de ses capacités, et «qu'aucun service médical ni aide humanitaire ne sont fournis aux personnes déplacées dans le nord de la bande de Ghaza». Dans le centre de Ghaza, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que deux médecins sont tombés en martyrs dans un bombardement israélien survenu samedi soir à Deir al-Balah.

Toujours à Deir al-Balah, les bombardements des forces israéliennes ont fait, dimanche, «au moins 45 martyrs» transférés à l'hôpital Al-Aqsa de la ville, a rapporté hier le journaliste Tareq Abu Azzoum d'Al Jazeera English.

En début de matinée de dimanche, les forces d'occupation ont tenté de pénétrer dans les régions orientales de Jabalia, a rapporté le correspondant d'Al Jazeera, qui a également fait état de l'usage de drones d'attaque israéliens, soutenus par l'artillerie, qui «tiraient sur des centres d'hébergement et des bâtiments résidentiels dans le camp de Jabalia», au moment où se déroulait le mouvement des soldats.

Moins d'une heure plus tard, Al-Qassam (branche armée du Hamas) a annoncé que ses combattants étaient «engagés dans de violents affrontements avec les forces d'occupation dans l'axe de Taqaddum, à l'est du camp de Jabalia». Des affrontements confirmés par un correspondant d'Al Jazeera sur place. Selon des images publiées sur Telegram, au nord de Ghaza, Al-Qassam, comme aux premiers jours de l'agression sioniste, cible des chars israéliens avec un obus lancé par un drone.

Les brigades Al-Qassam et les brigades Al-Qods ont également ciblé d'autres chars Merkava ainsi que des troupes de l'armée sionistes par des tirs d'obus dans différentes zones du camp de réfugiés de Jabalia.

Des missiles et des roquettes de fabrication locale ont été lancés hier par les différentes factions de la résistance palestinienne sur des colonies sionistes environnantes en Palestine occupée, notamment à Asqalan (3 blessés au moins) et Raeem, ainsi que sur les troupes sionistes pénétrant à l'est de Rafah, selon des communiqués d'Al-Qassam.

Rafah : le point de passage toujours fermé à l'aide humanitaire

A Rafah, au sud de l'enclave de Ghaza, l'opération terrestre était, dimanche, à son 6e jour. Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que l'armée israélienne a procédé, tôt dans la journée d'hier, à des bombardements d'artillerie dans le centre et l'est de la ville de Rafah.

Selon l'Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), depuis le début de l'incursion terrestre à Rafah, «il n'existe aucun endroit sûr où aller dans la bande de Ghaza».

L'UNRWA estime à «environ 300.000 personnes (qui) ont fui Rafah, depuis la semaine dernière», dénonçant la poursuite depuis des mois des «déplacements forcés et inhumains des Palestiniens».

La fermeture du point de passage de Rafah bloque totalement les entrées de l'aide humanitaire, déjà très insuffisante, ce qui entraîne des pannes de courant dans les rares hôpitaux fonctionnels à Ghaza ou dans certaines installations vitales comme les pompes à eau.

Le maire de Nuseirat a déclaré, dimanche, que si la fermeture du point de passage se poursuivait, une panne de carburant serait inévitable dans les 48 heures, et que cela annoncerait «une crise humanitaire et de graves catastrophes sanitaires et environnementales».

«Nous tenons l'occupation entièrement responsable de toute catastrophe humanitaire qui surviendrait à tout moment en raison de l'épuisement du carburant. Nous appelons toutes les organisations internationales à intervenir pour fournir du carburant pour faire fonctionner les puits d'eau et les pompes à eaux usées», a-t-il déclaré.

Pour le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Turk, l'invasion à grande échelle contre la ville de Rafah «ne peut pas avoir lieu».

«Je ne vois pas comment les derniers ordres d'évacuation, et encore moins un assaut complet, dans une zone où la présence de civils est extrêmement dense, peuvent être conciliés avec les exigences contraignantes du droit international humanitaire et avec les deux séries de mesures provisoires contraignantes ordonnées par la Cour internationale de justice (CIJ)», a déclaré, hier, Volker Turk dans un communiqué.

Cisjordanie : des martyrs et des dizaines d'arrestations

L'armée d'occupation sioniste a également pris d'assaut les villes de Ariha, Beit Lahm, en Cisjordanie occupée, tôt dans la journée de dimanche, selon le correspondant d'Al Jazeera sur place. Le journaliste a également rapporté que les forces israéliennes ont simultanément pris d'assaut le camp de réfugiés d'Al-Arroub au nord d'Al Khalil, dans le sud de la Cisjordanie occupée.

Sous protection de soldats de l'occupation, des colons sionistes ont, de leur côté, incendié une maison dans le village de Douma, au sud de Nablous. Selon des médias locaux, les assaillants ont écrit des slogans anti-palestiniens sur les murs.

Cette attaque s'est poursuivie par un assaut des soldats israéliens à Nablous où des affrontements ont eu lieu avec des combattants de la résistance lors de l'assaut contre le camp de réfugiés du village de Balata.

Des sources palestiniennes, citées par Al Jazeera, ont fait état de tirs d'un drone israélien sur une maison dans le camp de réfugiés de Balata, sans faire de blessés.

Toujours à Balata, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé qu'un adolescent palestinien a été blessé dimanche matin par des balles tirées par des soldats israéliens.

Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que les forces d'occupation ont déployé des tireurs d'élite sur des bâtiments dans le camp, et qu'un bulldozer a enlevé les barrières à ses entrées.

Par ailleurs, un autre jeune Palestinien est tombé en martyr lors de l'assaut des forces israéliennes sur le camp de réfugiés de Balata. Un groupe de la résistance «Sanctuaire des lions» a annoncé le martyr du jeune Samer Roummana.

Les forces d'occupation israéliennes ont également perquisitionné, dimanche, la maison du prisonnier Nadim Sabarneh, dans la ville de Beit Ummar, au nord d'Al Khalil, avant de procéder à sa totale démolition. Le Croissant-Rouge palestinien a rapporté que deux personnes ont été blessées par des balles en caoutchouc et trois autres par suffocation lors de la prise d'assaut de la ville de Beit Ummar.

Depuis la nuit et jusqu'à dimanche matin, l'occupation sioniste a procédé à l'arrestation de 28 Palestiniens dans différentes zones de Cisjordanie occupée. Selon le Club des prisonniers palestiniens, des enfants et d'anciens prisonniers figurent parmi les personnes arrêtées.