Ghaza compte trois nouveaux journalistes martyrs tombés hier dans deux bombardements ciblés de l'armée sioniste, faisant passer à 110 le nombre de martyrs des médias, depuis le 7 octobre 2023. Le premier bombardement a ciblé un véhicule des médias, à l'ouest de Khan Younes, assassinant deux journalistes, Mustapha Thuraya et Hamza Al-Dahdouh, fils de Wael Al-Dahdouh de la Chaine Al Jazeera. Terribles images de notre confrère Wael Al-Dahdouh d'Al Jazeera, faisant ses adieux à son fils Hamza, après la perte de plusieurs membres de sa famille, dont son épouse, son fils, sa fille et sa petite-fille, le 27 octobre 2023, dans le bombardement de la maison dans laquelle ils avaient été déplacés dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Ghaza. Environ deux heures après le martyr de Mustapha Thuraya et Hamza Al-Dahdouh, à Khan Younes, un troisième journaliste est ciblé dans la ville de Ghaza.Il s'agit du martyr Ali Salem Abu Ajwa, photographe de l'Agence « Quatrième Pouvoir ». Selon des médias palestiniens, cités par Al Jazeera, le journaliste Abu Ajwa est le petit-fils du cheikh Ahmed Yassine, fondateur du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Le bureau des médias du gouvernement à Ghaza a condamné l'assassinat des trois journalistes, soulignant que le nombre de journalistes tombés en martyrs depuis le début de l'agression est passé à 110 ».
La même source a ajouté que « ces crimes continus commis par l'armée d'occupation israélienne visent à intimider les médias, et une tentative manquée de cacher la vérité ». Le bureau des médias a appelé « tous les syndicats de presse, des médias, des droits de l'Homme et les organismes juridiques à condamner ce crime, à dénoncer sa répétition par l'occupation » et à « faire pression » pour que l'entité sioniste « mette fin à la guerre génocidaire dans la bande de Ghaza ».
«Israël viole les règles du Droit international à Ghaza»
Pour la rapporteuse de l'ONU, Irene Khan, dans une déclaration à Al Jazeera, « tant que les bombardements se poursuivront à Ghaza, les journalistes continueront de vivre dans une situation dangereuse ». «Israël ne respecte pas les droits humains fondamentaux ni le droit des journalistes à accomplir leur mission. Prendre pour cible les journalistes à Gaza est un crime horrible et un crime de guerre», ajoute Mme Khan, estimant «important que les membres du Conseil de sécurité examinent ce qui se passe » dans la bande assiégée. «Israël viole les règles du droit international. Il existe désormais de nombreuses preuves des crimes israéliens dans la bande de Ghaza », ajoute Irene Khan qui en appelle aux responsables de l'ONU d'agir « pour faire pression sur Israël afin qu'il conclue une trêve ».
De son côté, le Mouvement de la Résistance islamique (Hamas) a déclaré, dans un communiqué que le ciblage par l'armée israélienne des journalistes Hamza Al-Dahdouh, Mustafa Thuraya et Ali Salem Abu Ajwa, « est un crime de guerre délibéré visant à terroriser et à décourager les journalistes de rapporter la vérité ». « À la lumière des crimes odieux de l'occupation contre les journalistes (…) et des massacres odieux contre des civils, des enfants et des femmes, nous appelons les institutions internationales des droits de l'Homme à documenter ces crimes contre notre peuple et à poursuivre en justice cette entité voyou », ajoute le communiqué de Hamas. Le mouvement a également présenté ses condoléances au journaliste Wael Al Dahdouh, correspondant d'Al Jazeera, pour le martyre de son fils aîné, Hamza, ainsi qu'aux familles des journalistes Mustafa Thuraya et Ali Salem Abu Ajwa.
FIJ: «ciblage délibéré» des journalistes
Le secrétaire général adjoint de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Tim Dawson, a déclaré à Al Jazeera que « ce qui arrive aux journalistes à Ghaza est un ciblage délibéré ». M. Dawson estime, par ailleurs, qu'en « empêchant les journalistes internationaux d'entrer à Ghaza », Israël « vise à détourner l'attention du monde de ce qui s'y passe». «Nous espérons qu'il y aura une volonté de changer le cours de ce qui se passe actuellement à Ghaza dont la population vit une tragédie, mais les journalistes ont particulièrement souffert de la guerre », affirme Tim Dawson. «Les Etats voyous ciblent toujours les journalistes pour échapper à leurs responsabilités. Les gens sont désormais plus conscients des crimes commis à Ghaza. Nous devons faire tout notre possible pour attirer l'attention sur le carnage à Ghaza », ajoute encore le Secrétaire général adjoint de la FIJ.
Par ailleurs, le Groupe Al Jazeera a « fermement condamné le ciblage par les forces d'occupation israéliennes d'une voiture de journalistes palestiniens, dans le nord de Rafah, qui a tué Hamza Al-Dahdouh et Mustapha Thuraya d'Al Jazeera, et a grièvement blessé son collègue journaliste Hazem Rajab ».
Pour Al Jazeera, ces derniers meurtres démontrent « sans aucun doute la détermination des forces israéliennes à poursuivre ces attaques brutales contre les journalistes et leurs familles, visant à les décourager d'accomplir leur mission, violant les principes de la liberté de la presse ».
La chaîne qatarie a appelé « la Cour pénale internationale, les gouvernements, les organisations de défense des droits de l'Homme et les Nations Unies à tenir Israël pour responsable de ces crimes odieux » et a exigé « la fin du ciblage et du meurtre de journalistes », et a promis de prendre « toutes les mesures légales pour poursuivre les auteurs de ces crimes » et « réaffirme son engagement à obtenir justice pour plus de 100 journalistes tués et à continuer de couvrir ces graves violations ».
Près de 23.000 martyrs en 93 jours
Au 93e jour de l'agression israélienne contre Ghaza, le bilan des victimes s'alourdit davantage passant à 22.835 martyrs et 58.316 blessés, a annoncé dimanche le ministère palestinien de la Santé à Ghaza. La même source a indiqué que l'armée d'occupation israélienne a commis en 24 heures 12 massacres, faisant 113 martyrs et 250 blessés dans plusieurs régions de la banque de Ghaza.
Dimanche, les bombardements de l'aviation et l'artillerie israéliennes ont fait plus d'une centaine de martyrs et autant de blessés. A Khan Younes, au sud de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a déclaré que le nombre de martyrs des bombardements s'est élevé à 71 martyrs, dont 14 enfants, et des dizaines de blessés. A Al-Fallujah, dans le camp de Jabalia, dans le nord de la bande de Ghaza, un bombardement sioniste a fait 20 martyrs, dans la nuit de samedi à dimanche.
Au centre et au sud de Ghaza, le nombre de martyrs dus aux bombardements israéliens est d'au moins 40 et des dizaines de blessés. A Rafah, au sud de Ghaza, le nombre de martyrs, dans un bombardement visant un immeuble abritant des personnes déplacées, s'est élevé à 7 et de nombreux autres blessés dont des enfants transférés à l'hôpital Abu Youssef Al-Najjar. De son côté, le porte-parole de la Protection civile de Ghaza, le major Mahmoud Bassal, a déclaré hier que « le nombre de personnes portées disparues dans la bande de Ghaza dépasse les 8000 », ajoutant que « la plupart des blessés ont besoin de soins en dehors de la bande assiégée ». Selon Mahmoud Bassal, les équipages de la Protection civile de Ghaza ont été ciblés. « Les bombardements israéliens ont ciblé plus de 70 % de nos capacités. Plusieurs de nos centres ont été perturbés à cause des bombardements israéliens. Les forces d'occupation ont délibérément détruit les infrastructures, ce qui a affecté les mouvements de nos équipages », ajoutant que « l'occupation a arrêté 5 de nos membres et nous ne savons rien d'eux à ce jour ». « Nous appelons la Communauté internationale à agir immédiatement pour mettre fin à cette guerre sanglante. Nous appelons les institutions internationales, notamment arabes, à nous doter de compétences. Nous avons besoin de 18 véhicules de pompiers, 18 véhicules de secours et ambulances, 5 excavatrices et 10 camions-citernes. Nous avons également besoin d'appareils pour détecter les personnes vivantes sous les décombres. Nous n'avons reçu aucune quantité de carburant, ce qui a entraîné la perturbation de plus de 70 % de nos capacités opérationnelles », a ajoute le porte-parole de la Protection civile à Ghaza.
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Posté Le : 08/01/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com