Algérie

Agréments et désagréments d'une dictature



Dans l'édition d'hier, il était question de l'interdiction d'une session de formation pour journalistes dans le domaine des droits de l'homme. En réalité, il serait juste de mentionner que la ligue en question n'a pas d'agrément et que le ministère de l'Intérieur, refusant de statuer sur ce cas, a saisi ce prétexte pour interdire cette session. Ce qui renvoie à un problème fondamental dans l'exercice d'activités, politiques ou non, partisanes ou pas, ces fameux agréments que l'on doit avoir pour toute envie de bouger, de sauter, de grimper ou de respirer de l'air en dehors de l'Etat. En Algérie, empire bureaucratique à fermeture éclair verticale, les agréments sont ces papiers à valeur magique que l'on donne surtout aux amis recommandés du régime ou à leurs enfants et que l'on interdit généralement à tout le monde. Que ce soit une association, un syndicat, un journal, un parti ou un bar, ces fonctions semblant semblables, tous sont soumis à un agrément, qui n'est dans la plupart des cas jamais délivré.Bien sûr, dans n'importe quel pays, ces activités sont aussi soumises à des agréments, mais si dans les pays modernes, ce n'est qu'une formalité, dans les autocraties comme l'Algérie, c'est un moyen de pression et de contrôle de la société, afin d'empêcher les groupes en dehors des cercles liés à la rente d'activer.En bon citoyen, on pourrait se demander qui est ce ministère de l'Intérieur pour décider de qui a le droit de vivre et qui n'en a pas le droit ' En pratique, on peut aussi se demander pourquoi tous ces journaux, partis ou associations à qui on a refusé un agrément ne l'exigent pas avec plus de bruit.C'est le piège de la dictature. Faire du bruit équivaut à une interdiction éternelle. Ne pas en faire induit que peut-être, un jour, si on est sage, on l'aura. Le piège étant bien sûr qu'on ne l'aura jamais. Autant alors faire du bruit.


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