Algérie

Agissons!



L'histoire se répète. Et en matière de sachets en plastique, elle le fait depuis plus d'une vingtaine d'années. Lois, décrets et arrêtés, décidés au moins depuis 2001, annoncent en ritournelle, les décisions d'interdiction des sachets noirs, la réglementation des caractéristiques techniques des emballages ou encore le recyclage de ces déchets. Depuis Cherif Rahmani qui avait changé les couleurs des sachets noirs en blancs et promis le recyclage par le biais des unités d'Eco-JEM, en passant par Fatma-Zohra Zerouati ou encore Nassira Benharrats jusqu'à Dalila Boudjemaâ, tous les ministres de l'Environnement, sans exception, ont fait de l'élimination de ce fléau leur cheval de bataille. Mais concrètement, rien n'a changé. Les sachets noirs et de toutes les couleurs continuent de planer dans les airs, décorant poteaux, arbres et buissons. Ils continuent de souiller les mers et de boucher les canalisations. Y-a-t-il un complot bureaucratique des sachets en plastique' Pourquoi l'Etat n'arrive-t-il pas à éradiquer ces «papillons» artificiels qui, non seulement, constituent une véritable pollution visuelle, mais aussi un danger pour la biodiversité des espèces, des sols, des mers et des végétaux' Produit à base de pétrole et de plusieurs autres composants, le sachet plastique contient des dioxines cancérigènes, ce qui représente aussi une grande menace pour la santé de l'homme. Et en Algérie, c'est pas moins de 7 milliards de sacs en plastique par an qui sont consommés. Elle occupe ainsi la 5ème place au niveau mondial. Ce chiffre angoissant, déjà révélé en 2019, a été encore une fois donné, hier, par Dalila Boudjemaâ. Ne dérogeant pas à la règle, la ministre de l'environnement a appelé à l'adoption de législations limitant les dangers de l'utilisation du plastique sur la santé et l'environnement. Elle a plaidé pour le lancement d'une réflexion sur le recyclage. Selon les chiffres avancés par la première responsable du secteur, les déchets ménagers contiennent 17% de plastique soit 130 000 tonnes/an de la quantité annuelle produite au niveau national. Selon plusieurs études faites, le manque de recyclage fait perdre à l'Algérie au moins 8 milliards de DA/an. Cette situation est d'autant plus dommageable que l'Algérie a toujours importé pour 2 milliards de dollars de matière plastique sous forme primaire. Elle le sera encore plus dans les années à venir, puisque la quantité des déchets ménagers en Algérie dépassera les 20 millions de tonnes en 2035, selon une étude récente réalisée par le ministère de l'Environnement. La même étude précise que le taux de valorisation en recyclage et compostage reste à un niveau bas, ne dépassant pas10% en 2018. Si cette situation reste inchangée, elle entraînera inévitablement une augmentation substantielle des déchets destinés à l'enfouissement. Il faudrait alors trouver d'autres sites plus adéquats et d'autres sources de financement, ce qui ne sera pas du tout facile! Il est donc urgent de penser à la transition vers une économie circulaire, génératrice de richesse et pourvoyeuse d'emplois et qui ouvrira la voie à une économie verte


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