Ivahlal ou Bahalil, un village relevant de la commune d’Aghbalou, perché sur les hauteurs du versant sud de la chaîne montagneuse du Djurdjura, dans l’est de Bouira, fait sa mue. Ses habitants ont mené plusieurs opérations visant l’embellissement de leur localité.
Les débuts étaient des volontariats sporadiques de nettoyage lancés par le comité du village à travers les quartiers, il y a plus d’une année. L’adhésion de la population de la bourgade avoisinant les 5.000 âmes a donné un nouveau souffle à l’opération.
Plusieurs zones sensibles menaçant la vie des villageois, notamment en cas d’inondations, ont été nettoyées et nivelées.
Selon Toufik Bouriah, président du comité du village, la mission n’aurait pas été facile sans la participation active de la gent féminine.
«Nous avons commencé les travaux dans les quartiers dont les travaux souterrains (eau et assainissement) ont été déjà réalisés. Nous avions entamé nos opérations avec le peu de moyens dont on disposait. Tout a été réalisé avec la main d’œuvre locale et les contributions des habitants», dira-t-il.
Place ensuite aux travaux de décoration.
Le quartier Tamzyabt, situé au centre du village et abritant une intarissable source d’eau, a fait peau neuve. Les murs ont été embellis avec des tableaux en bas relief représentant des motifs de bijoux berbères ou des dessins symbolisant la culture amazighe.
Notre interlocuteur insiste sur le fait qu’aucune opposition d’un quelconque citoyen n’a été déplorée.
Un particulier disposant d’un morceau de terrain en a fait don pour l’utilité publique. Les responsables du comité ont décidé de l’aménager et le transformer en un jardin.
«Nous avons projeté de participer au concours du village le plus propre à Bouira. Malheureusement, l’événement a été annulé à cause de la pandémie de la Covid-19. Néanmoins, ce que nous avons réalisé est un acquis pour toute la localité qui a abrité une grande festivité à l’occasion du 8 mars dernier, organisée par le collectif des femmes d’Ivahlal. Des centaines de personnes venues des communes environnantes ainsi que d’autres régions y ont pris part», dira Salah Chalhi, un des bénévoles.
Revenant aux tâches sur le terrain. Nos interlocuteurs indiquent qu’il y a des quartiers où les travaux nécessitent beaucoup de moyens, notamment financiers.
«Nous avons déjà contacté les responsables de l’APW de Bouira pour une éventuelle aide. De notre côté, nous ne comptons pas nous arrêter à mi-chemin. Nous continuerons les travaux jusqu’à l’atteinte de nos objectifs, à savoir, l’embellissement de tout le village, et ce, grâce à la solidarité citoyenne et à leur ouverture d’esprit.»
En outre, le comité s’est attaqué à une autre paire de manches, celle de l’installation de l’éclairage public en LED.
«L’APC a dégagé 2 millions de dinars pour un projet d’installation de l’éclairage public en LED, mais la somme est insuffisante pour couvrir tout le village. Nous avons donc décidé de prendre en charge le reste. Nous avons installé, jusqu’ici, une vingtaine de luminaires dans des quartiers où les supports existent déjà», précise M. Bouriah.
Par ailleurs, l’un des problèmes cruciaux auxquels font face les habitants d’Ivahlal est le manque d’eau potable, notamment dans les quartiers sis sur les hauteurs. Auparavant, les foyers ont été alimentés via les eaux des sources. Avec l’extension urbaine, les quantités jaillissant des sources ne suffisent plus pour subvenir aux besoins des ménages. L’APC, quant à elle, ne dispose pas de ressources financières pour régler la crise. Dernièrement, les pouvoirs publics avaient décidé de lancer des projets de réalisation et de réparation du réseau d’eau potable.
En matière d’infrastructures sportives et de loisirs, Ivahlal en est dépourvue, car tout est concentré au niveau du chef-lieu communal. Le seul espace dédié à la jeunesse de la localité est une médiathèque construite grâce à une émission TV.
Notons qu’il n’existe même pas de ligne de transport reliant les nombreux villages d’Aghbalou, dont Ivahlal, au chef-lieu.
Photo: Une ruelle du village embellie et aménagée - PHOTO : EL WATAN
Omar Arbane
Posté Le : 19/05/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Omar Arbane
Source : elwatan.com du dimanche 16 mai 2021