Algérie

Aggravation de la situation des unités encore en production



«Les Emiratis sont actuellement les seuls candidats positionnés en acquéreur de l'actuel complexe sidérurgique El Hadjar appelé à être transformé par la volonté de certains cadres et travailleurs en tas de ferraille». Tel est le mot d'ordre qui aurait été donné en ce qui concerne l'avenir du Complexe Sidérurgique El Hadjar (CSEH). Tout est actuellement fait pour que les Emiratis gagne la partie.Ce que prouve, du reste, l'actuel laisser-aller dans la gestion du CSEH. Il est réalisé au vu et au su de tout le monde avec fermeture étanche de tous les moyens de communication. C'est dire que quel que soit la volonté des cadres honnêtes à placer l'intérêt national au-dessus de tout autre considération, le syndrome du «complexe Sider à liquider» est bien ancré dans les esprits de ceux encore en position de décider. Pour preuve, l'aggravation de la situation des unités encore en production et cette tendance à vouloir brader le prix de cession du complexe Sider El Hadjar appelé obligatoirement à devenir un tas de ferraille. Ces derniers jours, l'idée et formulée au su de tout le monde. Ce qui a imposé à d'anciens partenaires techniques de se soumettre à la loi de la corruption. Plusieurs se préparent à transmettre leur dossier à la «Coface» avec tout ce que cela comporte comme atteinte à la crédibilité politique et économique de l'Algérie. D'où cette tendance persistante à la baisse du prix de cession que l'on exprime discrètement. Et comme pour l'éroder davantage, l'on multiplie les actes de dégradation avec un cloisonnement étanche de toute relation avec l'extérieur.
«Quelle que soit l'enveloppe financière à engager pour remettre en état ses installations actuelles de production, le CSEH n'atteindra plus jamais le niveau planifié. Tout sera fait pour qu'il en soit ainsi», a indiqué un des anciens cadres. Il est apparemment bien imprégné de la situation du complexe et des problèmes techniques auxquels il est confronté. Surtout ceux qui surviennent à chaque fois que les sidérurgistes croient être sortis du gueulard. Ce qui implique que les 1.000 milliards de dollars engagés ces dernières années pour la remise en état des installations de production l'ont été en pure perte. C'est ce que l'on veut faire comprendre à tous les partenaires de Sider. Aujourd'hui, il semble que la corruption ait tracé sa voie au CSEH. Ce qui explique l'échec de nos multiples tentatives de prise de contact avec la direction générale du complexe ou celle du groupe Sider. La situation s'est aggravée avec une corruption généralisée. Elle est imposée aux partenaires étrangers.
Particulièrement ceux qui tenteraient de faire appel à la «Coface» une société d'assurance-crédit dont la mission est d'aider les entreprises à se développer en assurant le risque d'insolvabilité de ses clients, et à prendre les décisions de crédit nécessaires pour renforcer leur capacité à vendre sur leurs marchés nationaux et d'exportation. Il faut savoir que, d'une manière ou d'une autre, Coface s'est installée dans la gestion financière, comptable, technique et administrative de toute entreprise qui la sollicite. L'absence de tout interlocuteur habilité à exprimer la position des directions des entreprises ou du groupe, est une autre preuve de la cession du patrimoine sidérurgique à l'état de ferraille du CSHE aux émiratis.
Il s'agit de «Algerian Qatari Steel» (AQS). Il place depuis quelques jours les derniers jalons de consolidation du rôle d'important d'acteur de la sidérurgie algérienne qu'il est appelé à jouer dès la fin du mois de novembre 2019. Il a déjà tout prévu pour accomplir efficacement cette mission. C'est ce qu'il a démontré en participant au Salon international de la construction et du bâtiment du 4 au 8 novembre 2019, Parc des Expositions, Paris Nord Villepinte, France. Cela avait été confirmé par la ministre de l'Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt, lors de sa récente rencontre avec l'ambassadeur du Qatar.
Tout en se félicitant de l'avancement des travaux de ce complexe avec un taux d'exécution de 97%, elle avait annoncé son inauguration officielle et l'entrée totale en service pour fin novembre 2019. Il n'en demeure pas moins que si du côté du complexe sidérurgique de Bellara l'on multiplie les déclarations de satisfaction, il n'en est pas de même au complexe sidérurgique El Hadjar Annaba. Cadres et travailleurs suivent avec inquiétudes la situation que caractérise une instabilité constante. Avec la multiplication des arrêts au niveau des unités de production, les clignoteurs sont au rouge. La situation pourrait s'aggraver avec la mise en service du complexe sidérurgique Bellara (Jijel). Celui d'El Hadjar et ses 5.200 cadres et agents sont appelés à survivre au fil des départs à la retraite, départs volontaire et des opérations compressions des effectifs. Cette situation intervient au moment où le secteur commercial de l'entreprise connaît une très faible affluence des clients.
La déliquescence qui y prévaut a entraîné, en juillet dernier, 21 accidents de travail, dont 17 avec arrêt. Selon le magazine info de Sider El Hadjar, ces accidents ont fait perdre à l'entreprise 165 jours. «Le taux de fréquence réalisé est de 13,75 pour un objectif de 5,67 et un taux de gravité de 0,16 pour un objectif de 0,08». Il reste à dire que de toutes les dépenses engagées par l'Etat pour la réhabilitation des installations, la toute dernière est de 900 millions de dollars. Rappelons que malgré les différentes opérations de réhabilitation, le niveau de production du fer et de l'acier a poursuivi sa chute. Alors que l'on avait planifié à 800.000 tonnes pour 2019, il a atteint à peine 430.000 tonnes au 5 novembre 2019. Les arrêts techniques pour diverses raisons se sont multipliés. Ce qui impose l'ouverture d'un enquête approfondie.


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