Algérie

Aggoune Abdelkader, président du Ceimi



Aggoune Abdelkader, président du Ceimi
Liberté : En Algérie, un producteur est aussi un importateur. Comment l'opérateur national vit cette dichotomie '
M. Aggoune : L'opérateur national est souvent un importateur en puissance soit de matières premières, d'équipements ou carrément de produits finis et de consommation. En tant que tel, il est le premier à être concerné par les problèmes d'environnement tant internes qu'externes. Dieu sait qu'ils sont nombreux et constituent une des préoccupations essentielles des opérateurs économiques concernés. Ces derniers sont très ouverts sur le commerce extérieur en ayant une présence importante et pour laquelle nos partenaires étrangers nous respectent et sont très sollicités sur les grandes places et marchés mondiaux, qu'ils soient européens ou asiatiques.
Comment percevez-vous vos relations avec vos clients et partenaires étrangers '
Depuis la levée de la lettre de crédit pour les matières premières et les produits destinés à la production, l'on est revenu à la normale. Ceci se traduit par une meilleure fluidité et un assouplissement dans nos transactions. Vous savez, la suppression de cette lettre de crédit, contrairement à ce que d'aucuns pensent, profite seulement aux opérateurs qui ont une crédibilité et une confiance du partenaire étranger avec lequel des liens commerciaux sont solidement ancrés et qui permettent de part et d'autre d'assurer une plus grande fluidité dans les échanges des produits. C'est un outil important pour les producteurs nationaux et la production nationale.
Quelles sont les contraintes rencontrées par les opérateurs dans nos ports '
Nous constatons, en ce qui concerne les textes et la règlementation, que les choses ont beaucoup évolué dans le bon sens. Nous avons même l'une des meilleures règlementations par rapport à beaucoup de pays. Mais c'est sur le terrain que la machine grince de partout. Nous perdons beaucoup en temps, ce qui se traduit par des manques à gagner et des pertes qui se chiffrent et qui influent négativement sur l'équilibre de la gestion de l'entreprise, la gestion des stocks et la production et les prix sur le marché. Le délai de réception des marchandises importées demeure long, allant d'une semaine à plus d'un mois, le plus souvent pour des raisons purement bureaucratiques. Nous perdons beaucoup de temps dans les va-et-vient. Pour un opérateur, la pire des choses qui puisse lui arriver est lorsqu'on lui dit, après une longue attente et une circulation de plus en plus dense, de revenir le lendemain pour récupérer sa marchandise. Le jeu continue au gré de l'administration.
Que faut-il faire '
Il y a beaucoup à faire. Nous devons 'uvrer à changer les comportements et à améliorer notre système d'organisation afin de l'adapter aux nouvelles conditions du marché pour permettre une meilleure application des textes et une meilleure fluidité. Un travail profond de sensibilisation et de formation en direction de l'administration (banques, port, douanes) et opérateurs doit être fait pour rendre le système d'importation plus adapté.
Est-ce suffisant '
Suite à nos doléances, le gouvernement a mis en place un nouveau dispositif pour pallier ces insuffisances, appelé le «couloir vert». Le décret a été signé et nous attendons son application.
S. B.




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