Algérie

Agence foncière de Tiaret Des mandats de dépôt et des contrôles judiciaires à la pelle



Après deux jours de défilement non-stop depas moins de 70 personnes, entre accusés, victimes et témoins, par devant leprocureur de la République près le tribunal de Tiaret, ce dernier a ordonné,hier en fin d'après-midi, la mise en détention préventive de douze individus,dont l'ex-directeur, le chef d'unité de Sougueur et trois autres cadres del'agence foncière de Tiaret. Six autres personnes impliquées dans la mêmeaffaire ont été placées sous contrôle judiciaire, quatorze autres laissées enliberté provisoire, tandis que vingt et une autres personnes ont reçu descitations directes à comparaître.Il faut rappeler que l'affaire dite de «l'agence foncière de Tiaret », sur la place publique depuis plusieurs semaines,a éclaté après que le wali, qui occupe lui-même la fonction de président duconseil d'administration de l'agence, eut suspendu de leurs fonctions ledirecteur et quatre de ses collaborateurs, avant de confier, à titreintérimaire, la gestion de l'agence au directeur général de l'OPGI. Ensuite, lechef de l'exécutif a décidé de confier une enquête aux services de lagendarmerie nationale, dont les conclusions ont révélé un « trou » de plus de100 milliards de centimes représentant les créances irrécouvrables de l'agence,créée, faut-il le rappeler, à la suite de la fusion de neuf agences foncièrescommunales. La dilapidation du portefeuille foncier consiste en des centainesde lots acquis par des cadres et employés de l'agence, avant d'être cédés,presque au dinar symbolique, à d'autres acquéreurs également entendus par lajustice. Le wali, et lors d'une déclaration à lapresse, avait notamment révélé qu'une fillette âgée de trois ans seulement aété retrouvée en possession d'un lot de terrain en son nom, avant d'être cédé àune agence immobilière moyennant une somme faramineuse. Ce qui avait amené lewali à faire de l'affaire de l'agence foncière de Tiaret une « affairepersonnelle », avant de confier le dossier volumineux à la justice. Ledétournement foncier décelé lors de l'enquête de la section judiciaire de lagendarmerie a montré une « gabegie intolérable » dans la gestion de l'agence,certains cadres se permettant d'acquérir des téléphones cellulaires « Thuraya »pour payer des redevances inouïes sur le compte de l'agence, avait notammentrévélé le wali dans une déclaration à la presse. Le wali, qui a prispersonnellement en charge « l'affaire », avait également décidé dé réduire demoitié les salaires des 149 employés de l'agence de gestion et de régulationfoncière.Parmi les mesures de redressement prisespar le directeur intérimaire, l'on cite le départ à la retraite des employés,ouvrant droit et l'orientation des autres vers la Caisse nationale del'assurance chômage (CNAC), avait indiqué le wali, précisant en outre qu'aucunesuite favorable ne sera réservée aux demandes de départ volontaire. « Uneenquête sera diligentée pour faire toute la lumière sur les bénéficiaires desprocédures de départ volontaire entachées d'irrégularités, notamment concernantle montant de la prime fixée d'une façon arbitraire et contraire à laréglementation », a encore indiqué le chef de l'exécutif de wilaya, ajoutantque « certains ont indûment bénéficié d'assiettes foncières et je leurconseille de les restituer », a-t-il souligné, avant d'appeler les citoyens àéviter d'acquérir ces parcelles qui sont répertoriées comme patrimoine public. La stratégie des autorités locales vise àsanctionner les auteurs de graves manquements qui sont à l'origine de lasituation catastrophique de l'agence, dont « la mise sous mandat de dépôt dedouze parmi ses responsables et employés ne signifie pas pour autant quel'affaire est close », a commenté le wali, qui a annoncé que toute la force dela loi sera appliquée à ce qu'il a qualifié de « lobbies cherchant pour leurpropre intérêt à piller le patrimoine foncier de la ville de Tiaret (...) ».


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