Algérie

"Afriques en lutte" en débat



Survie est une association indépendante créée en 1984, constituée de 25 groupes locaux et de 1300 membres activant dans toute la France. Agissant sous le slogan "Avant d'aider, commençons par ne pas nuire", cette association s'est octroyé comme mission de sensibiliser les citoyens à cette ingérence française dans ses anciennes colonies africaines sous le couvert de vouloir les aider à vaincre certains fléaux ou situations dont elle est souvent le principal responsable. Voulant encore une fois dénoncer ce système qui perdure au mépris des peuples en Afrique comme en France, une journée fut consacrée cette semaine à parler et à débattre sur ces "Afriques en lutte" pour dire "non" à cette "Françafrique" qui n'a que trop duré. L'espace "La parole errante", qui est en lui-même un haut lieu symbolique de lutte sociale et de mouvements culturels, a abrité cette courageuse rencontre qui a voulu dire haut, fort et sans détour tout le danger de cet appauvrissement de l'Afrique qui se fait en douce, "sous prétexte de crise économique et de lutte contre le terrorisme". Un rendez-vous qui a vu la participation de nombreux intervenants africains et français, auteurs, journalistes, artistes et autres, venus informer et sensibiliser le grand public, interpeller les responsables politiques, témoigner de leurs expériences dans leurs pays respectifs et s'engager à travers des actions judiciaires pour faire avancer le droit à la dignité, à la liberté et à leur autonomie monétaire, économique et autres revendications légitimes qu'ils continuent à revendiquer, plus de 50 ans après leurs indépendances. "Révolutions africaines, figures et luttes historiques" a été le thème de la première table ronde animée par Nadia Fartaoui et Juliette Poirson (co-présidentes de Survie Paris).Il a été question du Burkina Faso et de l'affaire Sankara, ce jeune militant assassiné pour qui on demande justice ; du panafricanisme et de la révolution des deux Congo ; de Ruben Um Nyobe et des révolutionnaires camerounais ; du combat pour les libertés et la démocratie au Congo ; des luttes pour et contre le pouvoir au Maroc avec deux cas d'exemples : le 20 Février et le Hirak débattus par deux doctorants Montassir Sakhi et Hamza Esmili ; et du Maghreb ? Algérie, Tunisie et Maroc ? à travers l'évocation et le parcours des luttes de femmes revisités par l'avocate Alima Boumediene qui a longuement parlé du courage et de la persévérance de ces militantes maghrébines qui ont toujours scandé et revendiqué leur droit au respect et à la dignité, quitte à se mettre en danger ou à s'opposer au régime gouvernant. La Révolution algérienne a été souvent citée comme exemple lors des nombreuses interventions des orateurs invités, et l'Algérie, comme terre de lutte et pôle stratégique pour toutes les autres luttes africaines, a été plus particulièrement revisitée à travers la contribution de Mireille Fanon-Mendès-France qui a rappelé le parcours courageux et militant de Frantz Fanon et à travers lui de tous les justes qui ont dit non à la colonisation d'hier, et qui continuent aujourd'hui ce combat en disant non à cet autre visage d'un colonialisme qui ne dit pas son nom, mais qui est tout autant ravageur et spoliateur...
S. B.-O.


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