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Afrique - Les derniers rhinocéros du parc Limpopo du Mozambique tués par leurs propres gardes



Afrique - Les derniers rhinocéros du parc Limpopo du Mozambique tués par leurs propres gardes




Des braconniers, aidés par des garde-chasses, ont abattu les derniers rhinocéros qui vivaient dans la partie mozambicaine du parc transfrontalier du Grand Limpopo.

Le parc national du Limpopo, dans sa partie située au Mozambique, abritait quelque 300 rhinocéros en 2002, lors de sa création. Mais aujourd'hui, cette population n'est plus: les 15 derniers rhinocéros qui y vivaient ont été tués le mois dernier par des braconniers, aidés par des garde-chasses du parc. Un massacre qui marque l'extinction de cette population de rhinocéros au Mozambique.

Pour Kelvin Alie, Directeur du programme Criminalité faunique et sensibilisation des consommateurs d'IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), ceci est un témoignage de l'ampleur qu'a pris ces dernières années le braconnage des animaux.

"Cette situation est insoutenable. Les garde-chasses ont désormais rejoint les lignes ennemies dans la lutte pour la protection des rhinocéros contre le braconnage de leurs cornes", affirme t-il cité dans un communiqué de l'IFAW.

"Le fait qu'une population entière de rhinocéros ait été exterminée dans le cadre d'une initiative de conservation majeure avec le concours d'agents de protection de la faune sauvage montre bien que les braconniers ne reculent devant rien pour obtenir leur butin", ajoute t-il encore.

Le responsable du parc a promis que les 30 garde-chasses impliqués seraient rapidement traduits en justice, inculpés pour complicité dans le massacre de rhinocéros.

180 rhinocéros tués en 4 mois

Néanmoins, le mal est déjà fait et la situation pourrait encore empirer davantage. Le parc national du Limpopo du Mozambique qui fait partie du parc national du Grand Limpopo, englobe le parc national Kruger d'Afrique du Sud et le parc national de Gonarezhou du Zimbabwe. Il s'étend sur plus de 35.000 kilomètres carrés dans lesquels le braconnage fait rage, en particulier celui touchant les rhinocéros et les éléphants.

Ainsi, en 4 mois seulement, pas moins de 180 rhinocéros sur les 249 vivant encore dans le parc Kruger ont été tués. L'année dernière, 668 rhinocéros sont morts en Afrique du Sud à cause du braconnage. Pour lutter contre ce fléau, l'IFAW a décidé de s'associer à Interpol afin de proposer des formations aux douaniers et aux rangers du Mozambique.

"Une coopération transfrontalière et des opérations de répression s'appuyant sur les renseignements de terrain constituent le seul moyen de mettre un terme au braconnage et au trafic d'espèces sauvages".

Un fléau qui nécessite une réaction internationale

"Le problème est trop vaste pour qu'un pays puisse faire cavalier seul. Il faut que les pays de l'aire répartition des espèces concernées, les pays de transit et les pays demandeurs partagent leurs ressources judiciaires, et notamment les informations dont ils disposent, si l'on veut mettre un terme à l'impunité des cadors du trafic international d'ivoire", assure Jason Bell, Directeur d'IFAW en Afrique australe.

Plus de 1.600 officiers en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, en Océanie et dans les Caraïbes ont déjà été formés depuis 2006 pour lutter contre les crimes liés à la faune sauvage. Néanmoins, le massacre ne recule pas.

"Le braconnage et le commerce illégal d'ivoire et de corne de rhinocéros sont un problème global qui appelle une réponse internationale".

"Cela n'arrivera pas en un claquement de doigt : les pays demandeurs, la Chine, le Vietnam et l'Indonésie, doivent travailler de concert pour réduire la demande en produits dérivés de la faune sauvage sur leur territoire.

S'ils ne réagissent pas, la bataille est perdue d'avance...", conclut ainsi Jason Bell.



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