Algérie

Afrique : le Conseil de sécurité appelle à répondre aux causes profondes des conflits



Le Conseil de sécurité de l'ONU a affirmé lundi la nécessité de répondre aux causes sous-jacentes des conflits qui affectent le continent africain et à leur dimension régionale, citant notamment la pauvreté, la faim, les violations des droits de l'homme, la marginalisation et l'impunité, en particulier s'agissant des violences sexuelles.
Cette séance du Conseil de sécurité, qui a été présidée par la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, était axée sur la prévention structurelle des conflits dans le continent, à savoir leurs causes politiques et socio-économiques.
Dans son intervention, Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU, a indiqué que plusieurs facteurs sont à la source des conflits, que ce soit en Afrique ou ailleurs, et a cité à cet égard la faiblesse des institutions, les violations des droits de l'homme, ou la répartition inégale des ressources, des structures de santé ou du pouvoir au sein d'un pays.
En outre, les tensions persistent là où les individus sont exclus, marginalisés, et là où leur participation utile n'est pas assurée dans la vie politique ou sociale , a souligné M. Ban.
Pour empêcher les conflits, le Secrétaire général a mis l'accent sur la bonne gouvernance, en particulier à travers le renforcement de la démocratie, ainsi que la création d'institutions d'Etat solides, responsables et plus efficaces.
Pour le ministre des Affaires étrangères du Togo, Elliot Ohin, les conflits internes qui éclatent en Afrique prennent souvent leurs racines dans l'apprentissage laborieux de modèles de gouvernement et de concepts politiques exogènes .
Il a notamment relevé que le tracé des frontières, hérité de la colonisation, apparaissait comme une source majeure de conflits sur le continent.
En outre, il a plaidé pour que la gouvernance économique des Etats africains soit repensée à travers un changement de mentalités, car les problèmes économiques du continent sont dus à la mauvaise gestion de ses nombreuses ressources.
L'Afrique d'aujourd'hui n'est plus l'Afrique des années 80 ni celle des années 90 , a, pour sa part, souligné le représentant de l'Ethiopie, Tekeda Alemu, dont le pays assume la présidence de l'Union africaine.
Il a noté que les dirigeants africains avaient été en mesure de réaliser des progrès importants, comme cela a été démontré en Somalie notamment, ou de gérer des situations complexes, comme celle existant entre le Soudan et le Soudan du Sud.
Les organisations sous-régionales du continent jouent un rôle clef en faveur de la paix et de la stabilité , a souligné M. Alemu, ajoutant que la qualité des relations entre l'ONU et l'Union africaine peut encore être améliorée, en se basant sur la force de l'une et de l'autre .
De son côté, la ministre des Affaires étrangères, Mme Mushikiwabo, qui présidait la séance, a fait remarquer que près de 70% de l'ordre du jour du Conseil de sécurité concernent les conflits en Afrique.
Elle a souligné que, depuis sa création, voilà 50 ans, l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), devenue l'Unions africaine (UA), avait démontré que les Africains étaient capables de travailler ensemble pour prévenir et régler les conflits. Aujourd'hui, l'Union africaine doit cependant faire plus et mieux, et elle a décidé de le faire , a-t-elle ajouté.
Dans son intervention, le représentant des Etats-Unis a souligné que les conflits nécessitaient de mettre en place des institutions capables et légitimes de gouvernance , ajoutant que la présence d'une société civile efficace et de médias libres peut aussi augmenter la confiance que les citoyens ont envers le système politique, leur permettre de se faire entendre et de faire comprendre leurs préoccupations .
Saluant la spécificité des organisations régionales, la Russie a proposé de renforcer le partenariat entre le Conseil de sécurité de l'ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine.
"Pour lever les obstacles qui empêchent de transformer le continent africain en un continent de paix, il faut se reposer sur un partenariat égal et mutuellement avantageux, sans connotation idéologique , a préconisé le représentant russe.


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