Algérie

Afrique - Le Congo, deuxième poumon vert de la planète plus que jamais menacé



Afrique - Le Congo, deuxième poumon vert de la planète plus que jamais menacé




Victime de la déforestation, la forêt du Bassin du Congo en République Démocratique du Congo (RDC) tend à disparaître et vient ainsi grossir les rangs des sites naturels en danger sur la planète. A ce titre, des associations se mobilisent dans la lutte pour un plus grand respect de cet environnement, espace vital pour les populations et bon nombre d'espèces.

La forêt du Bassin du Congo n'est ni plus ni moins que le deuxième poumon vert de la planète derrière celle de l'Amazonie. Inutile de rappeler alors l'enjeu qu'elle représente dans la biodiversité ainsi que dans la sauvegarde d'un patrimoine mondial. Cependant, cette symbolique ne semble pas toucher tout le monde, puisque le site naturel est la proie des investisseurs et de la déforestation qui la met en grande danger.

Depuis plusieurs années, un lent dépeçage via des permis artisanaux détournés, une exploitation intensive illégale ainsi que des trafics se sont mis en place. Le bois Wengé (bois noir et veiné) concentre ainsi toutes les envies et se vend très bien dans les pays du nord. Le pillage prend alors la forme d'une latte de parquet, une table ou tout autre objet permettant à l'industrie de se faire de l'argent sur les ressources d'un pays qui en a tant besoin.

"Un mètre cube de Wengé vaut 5 dollars américains dans la forêt lors de l'achat légal auprès des communautés locales" explique un expert qui ne désire pas laisser son nom. Au port où il sera acheminé la taxe s'élèvera à 450 dollars et le prix de vente en Europe se positionnera entre 4 et 8.000 dollars. Un manque à gagner pour l'Etat Congolais et les populations qui en vivent.

Greenpeace en action

L'ONG Greenpeace a donc lancé une grande campagne contre cette déforestation espérant mobiliser un maximum de personnes. Elle a par ailleurs dénoncé le débarquement illégal à Anvers de grumes (morceau d'arbre abattu) d'Afrormosia un autre bois.

"La Belgique a placé les intérêts des entreprises de bois au-dessus de la protection des forêts du Congo" explique Raoul Monsembula coordinateur national de RDC pour Greenpeace Afrique.

De nombreuses personnes dépendent de la forêt et beaucoup d'anonymes ont témoigné sur l'acheminement de nombreuses grumes (40 mètres cube) sur le port fluvial de Kinkole (près de Kinshasa) et dans les camions vers Matadi.

L'organisation dénonce une vaste exploitation du bois et demande à la Banque Mondiale et au gouvernement congolais de maintenir le moratoire sur les attributions de nouveaux titres forestiers.

De plus, de nombreuses souches de bois ne seraient pas identifiées lors du transport, ne portant aucune inscription. A ce titre, Greenpeace pointe du doigt plusieurs sociétés européennes photographies à l'appui. Le ministère de l'Environnement congolais, aurait selon elle délivré plus de permis artisanaux que le nombre autorisé à des sociétés prête-nom aux intérêts des étrangers.

Une forêt pourtant sous protection

Le Bassin du Congo a pourtant fait l'objet à de nombreuses reprises de sommet sur l'Environnement. Elle s'étend sur le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa et la Guinée Equatoriale. En 1999 à Yaoundé, ces pays s'étaient réunis afin d'établir des normes sur la régénération de la forêt victime de déforestation qui causait énormément de dommage à la biodiversité.

En 2002, un sommet de la Terre avait été organisé à Johannesburg en partenariat avec les Etats-Unis et le France ainsi que des pays membres de la COMIFAC (Commission des Forêt d'Afrique Centrale) afin d'établir une aide financière et une zone de protection (10 à 15% de la forêt) en créant notamment des parcs nationaux (11,25% du territoire).

En 2005 encore, à Brazzaville, un traité avait mis à jour les mesures entreprises par la COMIFAC, Jacques Chirac étant présent à l'époque. Une taxe sur la faune et les produits forestiers exportés avait également été créé.

Le deuxième poumon vert de la planète

La forêt constitue 60% du territoire de la RDC, soit 10% de la surface forestière du monde et représente 90% des besoins énergétiques du pays (10% du PNB, 20% du PIB). Il est étonnant alors de voir s'opérer une déforestation aussi intense sans que les pouvoirs publics ne réagissent outre mesure.

Le Bassin du Congo compte 480 espèces de mammifères, 1.090 espèces d'oiseaux, 350 reptiles et 11.000 espèces de plantes. En outre, plusieurs populations vivent sur place dont les Pygmées.

La déforestation que Greenpeace explique comme ancrée dans l'histoire coloniale, serait à l'origine de 25% des émissions de gaz à effets de serre au niveau mondial. Il ne s'agit donc pas que d'une question d'éthique, d'énergie ou d'économie.

Ressource Extraction Monitoring ou encore Global Witners, toutes deux des ONG sont également lancées dans la protection de la forêt en tentant d'avertir la communauté internationale et les potentiels consommateurs.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)