L’Unesco envisage de classer l’imzad, l’instrument musical touareg, parmi le patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La décision pourrait être prise lors de la réunion du comité, prévue du 2 au 7 décembre, à Bakou en Azerbaidjan.
L’imzad sera bientôt classé par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), parmi le patrimoine immatériel culturel de l’humanité. La décision pourrait être prise lors de la réunion du comité intergouvernemental en charge de la sauvegarde du patrimoine culturel de l’humanité de l’Unesco prévue du 2 au 7 décembre prochain à Bakou, en Azerbaidjan.
L’Algérie, le Mali et le Niger vont présenter un dossier sous le titre «Les pratiques et savoirs liés à l’imzad des communautés touarègues».
Le comité en charge d’étudier les candidatures a déjà donné son accord après une réunion le 21 octobre dernier. Il a donné plusieurs arguments à cette décision.
«Transmise oralement de génération en génération, la musique de l’imzad joue un rôle important dans la consolidation des valeurs spirituelles et culturelles des communautés touareg ; l’important rôle des femmes dans sa pratique et sa transmission est plus particulièrement notable», est-il précisé dans le document transmis à la réunion de Bakou.
Le comité de l’Unesco estime que le classement de l’imzad pourrait favoriser le dialogue culturel et le respect de la créativité humaine entre les communautés touareg du Sahel et d’autres communautés.
Le dossier de classement a été élaboré par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH).
«Tout le travail technique que nous avons fait au ministère de la Culture, au CNRPAH et au niveau des ateliers organisés avec les Etats-parties, le Mali et le Niger, a été accepté par les experts de l’Unesco. Notre dossier répond aux critères de classement. Toutes les étapes ont été franchies. Reste la dernière, celle de l’annonce du classement dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité», a précisé Dida Badi, anthropologue et chercheur au CNRPAH.
Selon lui, les Etats concernés par l’imzad auront désormais la responsabilité de protéger cet instrument de musique devant toute l’humanité.
«L’inscription au patrimoine mondial est un honneur et une responsabilité. Il faut donc définir toute une politique commune pour promouvoir l’imzad et utiliser cet acquis pour faire des rapprochements entre Etats voisins.
L’Algérie est plus concernée que les autres pays. C’est l’Algérie qui a engagé la procédure, préparer le dossier et mis les moyens financiers. Sa responsabilité est énorme donc», a appuyé Dida Badi, auteur de L’imzad: une musique millénaire touareg, paru en 2006 chez ENAG à Alger.
A Bakou, l’Unesco va également examiner un autre dossier présenté par l’Algérie sur le pèlerinage annuel au mausolée de Sidi Abdelkader Ben Mohammed dit Sidi Cheikh (El Bayadh).
Le comité qui a étudié le dossier a également donné son OK pour le classement de ce rituel au patrimoine universel.
"Le pèlerinage au mausolée de Sidi Cheikh allie festivités sacrées et profanes et procure aux communautés concernées un sentiment d’identité sociale et religieuse, représentant pour celle-ci un espace de cohésion sociale", a-t-il argué.
Faten Hayed
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Posté Le : 30/11/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: imzadanzad.com ; texte: Faten Hayed
Source : El Watan.com du vendredi 29 novembre 2013