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Afrique - Egypte: L’ex-président Hosni Moubarak blanchi hier du meurtre de manifestants "L'ancien régime réhabilité"


Afrique  - Egypte: L’ex-président Hosni Moubarak blanchi hier du meurtre de manifestants




Plus de 846 personnes ont été tuées en 2011 au cours des 18 jours de soulèvement populaire, durant lesquels les manifestants réclamaient le départ de Hosni Moubarak. La justice égyptienne a blanchi, hier, l’ancien raïs.

L’ex-président égyptien, Hosni Moubarak, a été blanchi, hier, par la justice, des accusations de complicité de meurtre de manifestants durant la révolte de 2011, rapporte l’AFP. Révolte qui a causé sa chute. 846 personnes avaient été tuées en 2011 durant les 18 jours de soulèvement populaire réclamant son départ. Il a été aussi acquitté des accusations de corruption. Il restera cependant en détention dans un hôpital militaire, car il purge actuellement une peine de prison de trois ans pour une autre affaire de corruption. Les accusations pesant sur ses enfants, Alaa et Gamal Moubarak, ont été abandonnées en raison de la prescription des faits. Dans le procès pour complicité de meurtre, sept hauts responsables de la sécurité, dont l’ex-ministre de l’Intérieur de Moubarak, Habib Al Adly, ont été acquittés. Le parquet et les parties civiles ont la possibilité de faire appel des verdicts.

Le sphinx renaît de ses cendres

Lors du premier procès en 2012, Moubarak avait été condamné à la prison à perpétuité, mais la sentence a été annulée pour des «raisons techniques». Cependant, le coup d’Etat de l’ancien chef de l’armée et actuel chef de l’Etat, Abdelfattah Al Sissi, en juillet 2013, contre le président islamiste Mohamed Morsi amorce la reviviscence de l’ancien régime. Le successeur de Moubarak et la quasi-totalité des dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans sont mis en prison et encourent la peine de mort dans divers procès.

La police est réhabilitée dans une partie de l’opinion publique, celle qui a soutenu le pronunciamiento d’Al Sissi. L’actuel Premier ministre, Ibrahim Mahlab, était un cadre du parti de Moubarak. Après la destitution de Morsi, plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués par la police et l’armée, essentiellement au Caire, et plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants ont été emprisonnés. Le pouvoir s’est, entre-temps, attaqué à l’opposition laïque et de gauche, emprisonnant des dizaines de militants pour avoir enfreint une loi limitant le droit de manifester. Les grandes puissances observent la situation avec prudence.

Les monarchies du Golfe sont divisées: l’Arabie Saoudite est favorable au coup d’Etat, alors que le Qatar y est opposé. Successeur d’Anouar Sadate, assassiné en 1981, Hosni Moubarak, 86 ans, met l’Egypte sous le boisseau de l’état d’urgence. Mesure régulièrement reconduite tout au long de son règne, justifié par les attentats terroristes et les attaques des extrémistes contre la minorité copte. Il poursuit la politique économique d’«infitah» de son prédécesseur. Cependant, l’économie égyptienne ne réussit pas à décoller. Après la guerre du Golfe en 1990, Le Caire obtient une diminution importante de sa dette.

Washington a annulé 6,7 milliards de dollars de dettes militaires, les pays du Golfe font de même pour plus de 6 milliards de dollars et les créanciers réunis au sein du Club de Paris décident en juillet 1991 une réduction substantielle de la dette. Néanmoins, l’Egypte est confrontée à plusieurs défis. Entre autres, les attentats terroristes qui visent les touristes, source importante de recettes en devises. La réaction du pouvoir se traduit par des arrestations et la torture, au prix du peu de libertés concédées dans les années 1980. Et le 26 juin 1995, Moubarak échappe à une tentative d’assassinat à Addis-Abeba (Ethiopie) dans laquelle le Soudan est mis en cause. Moubarak refuse de nommer un vice-Président, comme l’ont fait ses prédécesseurs.

Ainsi, au cas où il disparaît se pose un problème constitutionnel. Son fils Gamal est donné comme son possible successeur. Sur le plan économique, après avoir résisté aux pressions du FMI (ce qui entraîne le report de l’effacement d’une partie des dettes égyptiennes), le gouvernement formé en 1996 décide d’accélérer le programme de privatisation. En parallèle, les inégalités sociales et la croissance démographique continuent à augmenter pour devenir un terreau des tensions sociales.

Un lumignon d’espoir est apparu avec le départ de Moubarak. Néanmoins, les lendemains de la fête ont été de courte durée. Son successeur Morsi a fini en prison. Ses procès ont fini par éclipser ceux de son prédecesseur. Ainsi, le pays vit aujourd’hui un changement dans le changement pour que rien ne change.

Amnay idir

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