Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a paru récemment à la télévision pour annoncer que son parti, l'ANC, comptait amender la Constitution pour y faire entrer le principe d'expropriation des fermiers blancs sans compensation.Lors d'une allocution télévisée du mardi 31 juillet, le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui avait promis de rendre les terres appartenant aux fermiers blancs depuis les années 1600 à la population noire après son entrée en fonction en février de cette année, a déclaré que le Congrès national africain (ANC) devait initier un processus parlementaire pour apporter un amendement approprié à la Constitution.
"L'ANC va proposer un amendement de la Constitution qui précise de manière plus claire et explicite les modalités exactes de l'expropriation des terres sans compensation", a-t-il ainsi annoncé.
L'ex-homme d'affaires a fait valoir qu'"il est devenu clair que notre peuple voulait que la Constitution soit plus explicite" sur la question, considérée par la minorité blanche sud-africaine comme une expulsion forcée capable d'inciter à la violence contre les agriculteurs.
Des craintes existent cependant que l'expropriation projetée ne porte atteinte à l'agriculture commerciale en Afrique du Sud et provoque une crise de la production alimentaire, à l'instar de celle qui a frappé le Zimbabwe lorsqu'il avait pris une décision similaire envers les fermiers blancs en 1999 et 2000.
En avançant son plan de redistribution des terres en mars, le Président sud-africain avait cherché à rassurer les citoyens blancs, qui représentent environ 9% de la population totale, affirmant que le gouvernement traiterait ce sujet controversé par le dialogue.
"Il n'y a aucune raison pour que quelqu'un d'entre nous panique et commence à battre les tambours de guerre", avait-il déclaré à l'époque, notant que rien ne devait entraver la poursuite des activités agricoles.
Cependant, de nombreux Boers, descendants des colons hollandais, ne font pas confiance au gouvernement, cherchant plutôt à obtenir l'asile à l'étranger et à fuir une vague de violence et d'hostilité qui est, selon eux, alimentée par le gouvernement.
Le mois dernier, un appel du ministre australien des Affaires intérieures, Peter Dutton, à fournir des visas d'urgence pour les fermiers blancs d'Afrique du Sud menacés de persécution avait déclenché un scandale diplomatique. Le chef de file de l'opposition sud-africaine avait même qualifié l'Australie de "pays raciste" pour avoir accordé un refuge aux agriculteurs blancs à la fois pendant l'ère Mandela et aujourd'hui.
Les Boers envisagent également la Russie en qualité de leur refuge éventuel. Début juillet, une délégation composée d'une trentaine de familles agricoles sud-africaines s'était rendue dans la région de Stavropol pour évaluer les opportunités d'un déménagement définitif.
Le chef de la délégation, Jan Slebus, avait déclaré à Sputnik que le motif était le même pour tous: les persécutions de la part de la population noire.
"Les terrains des fermiers blancs sont quotidiennement attaqués par des bandits. Des meurtres de Boers sont rapportés constamment dans différentes régions du pays", avait-il expliqué lors d'une rencontre avec les représentants des autorités locales.
Le conseiller de l'ombudsman du territoire de Stavropol Vladimir Polouboïarenko a noté qu'entre 30 et 50 familles étudiaient la possibilité de déménager dans les mois à venir, et que le nombre total de personnes intéressées s'élevait à 15.000.
Pas d'asile en Allemagne
La détérioration de la situation de la minorité blanche en Afrique du Sud ne susciterait aucune émotion chez les militants des droits de l'homme et les politiciens européens. Les requêtes envoyées au gouvernement allemand et au Parlement européen n'ont pas provoqué la réaction attendue, voire sont restées sans réponse.
Les Boers se disent prêts à s'installer définitivement en Russie. Début avril, le député allemand du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) Martin Hebner a envoyé une demande au cabinet d'Angela Merkel concernant l'"expropriation et la persécution des Boers en Afrique du Sud". Les médias ont passé sous silence cette requête. Ayant pris connaissance de ce communiqué sur le site Jouwatch, le quotidien russe Nezavissimaïa gazeta a demandé à son auteur les raisons qui l'avaient poussé à formuler une telle demande. Après tout, Martin Hebner souhaitait également savoir s'il était possible d'accorder aux Boers un asile en Allemagne. Son bureau a envoyé sa réponse au journal russe.
Le député est inquiet pour deux raisons. Tout d'abord, il rappelle que Berlin a accordé à l'Afrique du Sud une aide financière de plus de 300 millions d'euros en 2016-2017, sans savoir si les droits de l'homme étaient respectés dans ce pays. D'un autre côté, les Boers persécutés ne sont pas seulement des descendants des ressortissants des Pays-Bas mais également du nord de l'Allemagne - et le destin des émigrés allemands a toujours préoccupé les politiciens allemands. Tout en sachant que le gouvernement allemand est bien plus scrupuleux avec les migrants d'une autre couleur de peau.
D'après Martin Hebner, la réponse qu'il a reçue était plutôt bureaucratique et ne répondait pas aux questions hypothétiques du député (au moins cinq). Ce dernier voulait également savoir comment le gouvernement comptait réagir à l'arbitraire contre les Boers, quelle aide il comptait accorder aux descendants des émigrés allemands et, enfin, si les Boers avaient un droit d'asile en Allemagne.
Des requêtes identiques ont été envoyées au Parlement européen par Janice Atkinson, mais l'institution ne s'est pas encore prononcée à ce sujet.
Selon le site Jouwatch, le gouvernement sud-africain a l'intention de procéder à une réforme foncière qui entraînera la confiscation des terres appartenant aux Blancs sans la moindre indemnisation. Or ces derniers détiennent près de 70% de toutes les terres cultivées. Au Zimbabwe voisin, après l'arrivée au pouvoir des représentants de la population autochtone, les terres et les biens des Blancs avaient été saisis de force au début des années 1990. Le Zimbabwe, qui consommait jusqu'alors la nourriture qu'il produisait, est contraint depuis de l'acheter à l'étranger.
La situation en Afrique du Sud se complique d'autant plus que les radicaux de gauche parmi les représentants des peuples autochtones appellent ouvertement à tuer les Blancs. Cela entraîne l'intensification des attaques contre les Blancs, et l'organisation internationale Genocide Watch parle déjà d'un génocide des Blancs en Afrique du Sud.
Plus de 200 fermiers blancs sud-africains ont déjà envoyé une demande d'asile en Australie.
Des médias russes ont rapporté la visite d'une délégation de plusieurs dizaines de fermiers blancs d'Afrique du Sud dans la région de Stavropol, qui étudiaient la possibilité de faire migrer en Russie près de 15.000 descendants des Boers. Chaque famille fermière sud-africaine est prête à investir jusqu'à 100.000 dollars dans l'agriculture russe.
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Posté Le : 11/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M G E
Source : www.lemaghrebdz.com