En Afrique de l’Est, on teste une bien étrange manière de protéger les éléphants des conflits avec les villageois des zones rurales. L’alliée de taille de ce projet hors du commun n’est autre que l’abeille!
Quand on évoque l’extinction des éléphants, on pense immédiatement au braconnage. Il existe pourtant une cause cependant moins connue mais tout aussi problématique. Au Kenya, de nombreux éléphants sont tués lors d’altercations entre les villageois des régions rurales et ces animaux qui traversent les champs et s’approchent des habitations. Parfois, ce sont les villageois eux-mêmes qui perdent la vie dans ces confrontations. À la vue de la taille de l’espèce, placer des hautes grilles serait inefficace et coûteux. La zoologiste Lucy King va trouver une solution naturelle favorable aux éléphants comme aux communautés locales: l’abeille.
Le mythe est réducteur, les éléphants n’ont pas peur que des rongeurs. Ils craignent surtout les butineuses et leur dard. Pour cause, la peau à l’intérieur de leur trompe est vulnérable aux piqures d’insectes. Par réflexe primitif, le simple bruit d’un essaim d’abeille suffit à les faire fuir. Partant de ce constat, Lucy King a imaginé un système de «grillage» invisible à base de ruches. Placées à dix mètres d’intervalle, les abeilles encerclent les champs habituellement visités par les pachydermes en bordure de forêts. Si un spécimen s’approche trop près d’une ruche ou la percute, l’essaim s’active dans un bruyant nuage qui fait fuir l’animal vers son milieu naturel. Les éléphants éviteront probablement à l’avenir ces zones à risque et les habitants se voient protégés sans devoir faire usage de la force.
La Beehive Fence fut testée dans 3 régions rurales du Kenya avec un taux de fuite de 80%. La vie quotidienne des communautés accueillant le système changea immédiatement. Non seulement les récoltes sont protégées sans faire de mal aux éléphants, éliminant les conflits potentiels, mais les paysans vont également pouvoir augmenter leurs maigres revenus grâce aux abeilles. D’une part, car ces insectes jouent un rôle central dans la bonne santé de la biodiversité et des récoltes. D’autre part, car le miel récolté peut être consommé et vendu localement.
À ce jour, l’Elephant and Bees Project est testé dans d’autres pays africains, du Botswana au Mozambique en passant par la Tanzania, l’Uganda et le Sri Lanka. Estampillé «elephant friendly», le miel unique qui en découle ne suffit cependant pas à étendre le programme. L’organisation propose donc à chacun de devenir un apiculteur numérique à travers une campagne de financement participatif. Les fonds serviront aux communautés pour agrandir le projet et s’équiper pour recueillir leur miel.
Véritable succès, le projet est soutenu par divers partenaires de poids dont l’Université d’Oxford, Save The Elephants, et le fond de conservation animalier Disney. Un exemple remarquable d’utilisation circulaire des forces de la nature pour protéger plusieurs espèces et faire vivre les communautés locales.
Source : thisiscolossal.com / nagonthelake.blogspot.be / Toutes photographies à la discrétion de elephantsandbees.com
Rédaction: mrmondialisation.org
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Posté Le : 23/01/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: elephantsandbees.com ; texte: Rédaction du 8 décembre 2015
Source : mrmondialisation.org