Afrique - Afrique du Sud: Une centaine de chefs d’État à ses funérailles "le monde aux pieds du géant Mandela"

C’est un jour qui fera sûrement date dans l’histoire du monde contemporain.

Ce mardi verra les dirigeants du monde entier affluer vers le stade Soccer City, qui a accueilli la finale de la Coupe du monde, pour rendre un hommage grandeur nature à la mesure de la légende que fut Nelson Mandela.

Jamais peut-être depuis le mythique Mahatma Gandhi, le monde ne s’est bousculé autant devant l’imposante stature d’un homme qui a mis le monde à ses pieds.

Nelson Mandela, Madiba pour les intimes, aura droit aujourd’hui à un véritable pèlerinage des quatre coins de la planète.

Près de 100 dirigeants, dont les chefs d’Etat, des têtes couronnées, des responsables de gouvernement, des anciens responsables, des sportifs de haut niveau, des «people» et autres stars du monde sont attendus ou déjà arrivés à Pretoria pour témoigner leur reconnaissance à un homme d’exception.

«91 chefs d’Etat et de gouvernement en exercice, 10 anciens dirigeants, 86 têtes de délégation et 75 personnalités éminentes ont confirmé leur présence», a assuré hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Clayson Monyela.

Autant dire une grand-messe, une ultime prière pour une légende qui aura marqué irrémédiablement la conscience mondiale par son courage, son engagement et ses convictions.

Dans leurs différences ethniques et religieuses, les dirigeants du monde vont ainsi se recueillir à la mémoire d’un homme d’Etat, d’un militant anticolonialiste et anti-apartheid, d’un père aimable et, par-dessus tout, d’une personnalité profondément humaniste.

De Barack Obama à Raul Castro en passant par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le prince Charles, François Hollande et même George Bush, les maîtres du monde vont se faire tout petits aujourd’hui, face à ce corps frêle et inanimé qui a fait et fait encore bouger le monde. Aujourd’hui, toutes les barrières vont se lâcher en Afrique du Sud.

Les stars ne seront pas ces présidents des grandes puissances ni leurs bolides rutilants. La star est encore et toujours Madiba, l’ex-bagnard de Robben Island, qui va ravir la vedette à ces apprentis guerriers des temps modernes.

Il est en effet le contre-exemple de leur façon de mener le monde avec une sacrée dose d’injustice et de néocolonialisme. Quelle belle revanche d’un homme si simple et en même temps si profond dans sa philosophie de vie que d’attirer, comme des chasseurs de lumières, ces maîtres du monde dans leurs petits souliers.

Le système infâme de l’apartheid a été en effet encouragé et couvert par beaucoup de pays, dont les dirigeants foncent aujourd’hui à Pretoria pour s’offrir un peu de Mandela.

Mais du haut de leurs statures, ils vont baisser la tête devant cet homme qui a su et pu forcer son destin avant d’imposer le respect.

Les chrétiens, les musulmans, les bouddhistes, les maoïstes, les Blancs et les Noirs vont prier en chœur à la mémoire d’un homme dont l’amour du prochain, l’égalité et l’humanité auront été les valeurs auxquelles il a voué sa vie.

Autant sa vie est une intarissable source d’inspiration, autant sa mort va le consacrer comme un patrimoine mondial hélas disparu.

Puisse le grand Mandela dormir du sommeil du juste dans ce monde brutes.


Hassan Moali