Afrique

La liste des huit candidats retenus, publiée ce vendredi, constituerait un handicap face aux autres communautés économiques régionales.Parmi les candidats retenus, quatre sont des ressortissants des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) en l'occurrence, le Cap- Vert, le Mali, le Nigeria et la Sierra Leone. Tandis que les autres candidats viennent du Maghreb (Tunisie), de l'Afrique centrale (Tchad), de l'Afrique australe (Zimbabwe) et de l'Afrique de l'Est (Ethiopie).Le 28 mai prochain à Abidjan, lors des opérations de vote de l'élection du nouveau président de la Bad, pendant l'Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs, il est clair que les candidats issus de la Cedeao auront le désavantage d'un émiettement des voix face aux autres communautés économiques régionales qui ne présentent qu'une seule candidature.De fait, comment les candidats ouest-africains pourraient-ils réaliser la double performance d'obtenir la double majorité requise des voix d'au moins 50,01% de voix attribuées à tous les pays membres régionaux et au moins 50,01 % des voix attribuées à tous les pays membres, régionaux et non régionaux 'En clair, la multiplicité des candidatures ouest-africaines va fragiliser l'unité au sein de la Cedeao, en plus de susciter un dilemme cornélien chez les délégués électeurs qui auraient l'embarras du choix entre des candidats de profils équivalents et qui porteraient leur préférence à celui qui ne pose pas de problème bilatéral post-scrutin.Comme lors de la désignation en novembre 2014 à Cotonou au Bénin du directeur régional Afrique de l'Organisation mondiale de la santé (Oms), l'Afrique de l'Ouest avait payé cash la multiplicité de candidatures face à celle de la Botswanaise, Dr Matshidiso Rebecca Moeti, qui a obtenu le poste.En recevant le 12 janvier dernier, le vice-Premier ministre du Cap-Vert, Mme Cristina Fontes Lima, venue présenter la candidature de la ministre cap-verdienne des Finances et du Plan, Mme Cristina Duarte, le président ivoirien, Alassane Ouattara, avait émis le souhait que la Cedeao n'ait pas de candidats multiples.L'Afrique doit tirer les leçons sur le risque d'un échec patent avec des candidats multiples pour un même poste aussi bien aux plans continental qu'international.La meilleure leçon à retenir est celle de la désignation du secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (Oif) en novembre 2014 à Dakar au Sénégal, où les divisions africaines par défaut de consensus autour d'une seule candidature, ont permis à la Canadienne, Michaëlle Jean, d'être désignée.PANA