Algérie

Africom Les Américains peinent à concrétiser leur projet en Afrique



Le nouveau commandement militaire régional des Etats-Unis pour l?Afrique (Africom) démarre officiellement ses opérations durant ce mois d?octobre. Les Américains tablent sur une durée d?une année à peu près pour que l?Africom devienne totalement opérationnel. Une prévision que beaucoup d?observateurs jugent trop optimiste. Car, l?initiative transaharienne contre le terrorisme, conduite par le département d?Etat américain, est confrontée à de nombreux problèmes. Des problèmes que les Américains ont tenté de résoudre en renforçant leurs relations militaires avec les militaires africains et européens. Mais l?initiative bute encore sur l?absence d?une interopérabilité entre les différentes parties (même en ce qui concerne l?échange des cartes) et une certaine «frilosité» à partager certaines informations. Le deuxième exercice Flintlock, qui s?est déroulé à la fin du mois d?août dernier au Mali, avec la participation de l?Algérie, le Burkina, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Tunisie, la France, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et les USA, avait des objectifs plus ambitieux et plus ciblés que le premier exercice de ce type. Flintlock 2007 a voulu tester un nouveau réseau technologique militaire baptisé CISA (Coalition Information Sharing Architecture). Un système qui dévoilera très rapidement ses limites tant les nouveaux besoins d?échange d?informations aussi bien dans la sécurité domestique que dans le développement de la «guerre en réseau» (Network Centric Warfare) sont occultés. D?un autre côté, les dix pays africains ayant pris part à cet exercice souffrent d?un manque sévère de technologie de pointe dans le domaine de l?information et de la communication. Microsoft, un des six partenaires industriels de l?initiative avec TKC Communication, Cisco, EMCn Decru et Titus Labs, a le rôle de développer le contrôle des utilisateurs non identifiés sur le réseau, l?accès aux ordinateurs, la sécurité et la visibilité des opérations sur le réseau. L?exercice Flintlock a permis néanmoins à la SOCEUR (US Special Operation Command Europe) de tester CISA et de déterminer son efficacité en Afrique en cas d?une attaque trans-frontalière baptisée (Centrix-Cross Enclaves). Autre contrainte, celle relative au quartier général de l?Africom, qui, en dépit du fait qu?il soit responsable de toute l?Afrique à l?exception de l?Egypte, il sera basé à Stuttgart en Allemagne pendant une phase de transition, d?une durée non encore déterminée. Selon Mme Theresa Whelan, vice-ministre adjointe de la défense pour l?Afrique, «l?objectif principal de l?Africom n?est pas d?aller guerroyer sur le continent africain, mais plutôt de renforcer la capacité militaire des Africains afin que ceux-ci puissent faire eux-mêmes face à toute agression, sans devoir solliciter l?aide de la communauté internationale». S?exprimant à l?occasion d?un séminaire tenu récemment autour de ce nouveau commandement sous les auspices de l?American Entreprise Institute, Mme Whelan a tenu par ailleurs à souligner que «les Africains continueront d?avoir la maîtrise totale de leurs priorités sécuritaires» et l?Africom loin de chercher «à imposer des solutions américaines» aux problèmes de l?Afrique, veut, a-t-elle dit, «renforcer ce que les Africains ont déjà construit», par exemple le dispositif de maintien de la paix de l?Union africaine, afin de le rendre plus efficace. Selon les Américains, l?un des objectifs clés du Commandement sera d?aider les Africains à créer une force de réserve de 25.000 soldats maximum sous les auspice de l?Union africaine. Selon Mme Whelan, il n?y aurait aucune nouvelle base militaire américaine en Afrique. La présence des Etats-Unis sera modeste car seul un cinquième au plus des effectifs du Commandement sera stationné en Afrique, a-t-elle dit. Depuis 1983, les Etats-Unis ont réparti leur présence militaire en Afrique entre le Commandement européen (EUCOM), dont le quartier général se trouve à Stuttgart en Allemagne et qui est responsable de la plus grande partie du continent, le Commandement central (CENTCOM), situé en Floride qui s?occupe de la Corne de l?Afrique, et le Commandement Pacifique (PACOM), basé dans les îles Hawaï et qui est chargé de la région Asie-Pacifique et d?un certain nombre d?Etats insulaires de l?océan Indien, tels que Maurice.
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