Algérie

Africa is back'



L'Afrique est certainement de retour à l'occasion de la deuxième édition du Festival culturel panafricain d'Alger du 5 au 20 juillet. Mais Alger est-elle vraiment prête à accueillir 10 000 personnes en deux semaines ' Transport, hygiène, commerces : nous avons enquêté. Et les réponses font frémir' Jour J-1. Alger s'apprête à recevoir quelque 8000 participants et délégations étrangères et au moins 2000 journalistes, visiteurs et professionnels de la culture. Soit environ 10 000 personnes pendant deux semaines. Mais rien ne flotte dans l'air à part quelques drapeaux algériens que l'on pourrait confondre avec ceux habituellement hissés pour la fête de l'Indépendance. Pas une troupe en répétition, pas une guirlande, aucune effervescence populaire ni aucun point de renseignements pour orienter les futurs visiteurs. Ni banderoles, ni affiches, ni prospectus ne sont à la disposition du citoyen lambda pour prendre part aux détails de cet événement. Alger, classée récemment 138e sur 140 villes par la revue britannique The Economist, manque presque de tout. « C'est une ville adolescente qui n'arrive toujours pas à se prendre en charge », analyse un urbaniste. « Nous devons présenter un visage agréable pour accueillir nos invités concernés par ce grand événement. Tout est pris en charge en ce sens », assure le wali d'Alger lors de la visite effectuée dans la capitale avant-hier. « La ville d'Alger devait mettre en place une commission de préparation de ce genre d'événement international, qui aurait en charge de mettre en place un dispositif réactif afin d'agir en cas d'urgence. Mais rien n'a été fait », remarque une source à la wilaya d'Alger. La ville est-elle donc prête à recevoir autant de monde 'La santé ' Aucune mesure de renfort. D'après une source hospitalière, « aucune mesure n'a été prise pour parer à une épidémie, avec ce flux de voyageurs venus d'Afrique, un risque important menace Alger. Nous ne mettons pas en cause les Africains, seulement voilà, le climat n'est pas le même ». Et de s'interroger : « Avez-vous vérifié la disponibilité des vaccins contre certaines maladies au niveau de la pharmacie centrale ' Je vous le dis, aucune commande spéciale n'a été faite ! » La disponibilité de lits au niveau des hôpitaux est un autre problème. Les établissements d'Alger souffrent déjà d'une surcharge et, toujours d'après les mêmes sources, « aucune instruction spéciale n'a été envoyée aux services des urgences médicales ». Les services de la Protection civile ne seraient, eux non plus, destinataires d'aucune instruction spécifique.Les commerçants mis à l'écart. « Bonjour, est-ce que vous allez ouvrir plus tard ou faire quelque chose de spécial pour le Panaf' ' » La question a été posée aux commerçants du centre-ville. Surpris par la question, la plupart n'ont en tout cas pas prévu de retarder la fermeture. Alger restera morose by night et tout le week-end. « Aucune mesure n'a été prise permettant aux commerçants d'ouvrir le soir ou le week-end », nous apprend de son côté Farouk Tifour, chargé de la communication auprès du ministère du Commerce. D'après nos sources, le wali aurait accepté. Même son de cloche au niveau de la wilaya d'Alger où il est annoncé que « les choses rouleront au même rythme durant la période du Panaf' ».Toujours pas de toilettes publiques. « Impossible de trouver des toilettes publiques dans Alger, même les cafés ferment leurs toilettes aux clients !, s'insurge Mourad, habitant à Alger. Comment voulez-vous accueillir des étrangers alors que nous n'arrivons même pas à assurer un minimum d'hygiène publique ' » La wilaya d'Alger avait promis à ses habitants ainsi qu'aux touristes des points sanitaires, un marché a d'ailleurs été passé avec quelques afficheurs publics, suite à l'appel d'offres lancé en 2006. Le contrat en question stipule l'autorisation faite à ces mêmes agences d'exploiter l'espace public pour l'affichage urbain. En contrepartie, à eux d'équiper la ville en mobiliers urbains (abribus, bancs, toilettes, etc.). Facile de trouver des abribus. En revanche, pour les toilettes' « Alger reste une ville sale, constate une militante de la protection de l'environnement. Cafards, rats et moustiques sont aujourd'hui les autres habitants de notre ville. » Et ce, malgré l'effort consenti par Netcom, l'entreprise chargé du nettoyage et le ramassage des ordures dans la ville d'Alger en particulier depuis Alger capitale de la culture arabe.Des dessertes centralisée sur le 1er Mai. « Nous avons mis en place des lignes spéciales de la place du 1er Mai à destination des points suivants : Palais de la culture, Palais des expositions (Safex) et Riadh el Feth », annonce Krim Yacine, directeur général de l'Entreprise du transport urbain et suburbain d'Alger (ETUSA). Cependant, de l'avis des observateurs, cela reste insuffisant, car « la Place du 1er Mai n'est pas la place centrale d'Alger, on aurait dû prévoir plusieurs points de départ et d'arrivée ! », remarque un ex-cadre de la direction du transport de la wilaya d'Alger. Et de poursuivre : « Est-ce que le nombre de bus serait suffisant, sachant que l'ETUSA doit faire face à la demande quotidienne ' » Quant au transport des délégations qui participent aux Panaf', il serait « exclusif à l'entreprise Tahkout qui reste le seul transporteur habilité à prendre en charge ce volet organisationnel de l'événement ».


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