Algérie

Aflou sinistrée ! Intempéries


A défaut d'une prise en charge sérieuse des risques d'inondations, plus de 20 000 âmes vivent en permanence sous la menace des crues de oued El Medsous. «La pluie n'y est pour rien, l'urbanisation anarchique, les malfaçons, l'insuffisance des ressources allouées et l'indigence des études techniques sont à l'origine d'une énième catastrophe», soutiennent la plupart des Aflaouis.
Au lendemain des inondations, plus de 50 millimètre en moins d'un quart d'heure, enregistrées samedi dernier en fin d'après-midi, médusés devant l'ampleur des dégâts, les Aflououis, ne veulent plus taire leur colère devant le peu d'intérêt porté à ce problème. Tous ceux que nous avons approchés, y compris des cadres, dénoncent le caractère anarchique des aménagements en cours, l'insuffisance des ressources allouées, l'inexistence de moyens d'intervention en pareilles circonstances et l'indigence des études techniques qui pilotent l'opération dite «Protection de la ville d'Aflou des inondations».
Faut-il des victimes, faut-il une catastrophe pour que l'on daigne enfin s'occuper de cette ville '», crie un citoyen, avant qu'un autre n'ajoute : «Nous somme livrés à nous-mêmes, les élus se sont évanouis, l'Etat n'est présent que par la grâce des travailleurs du filet social et il nous faudra encore une fois attendre l'arrivée des moyens du chef-lieu pour parer au plus pressé.»
La télévision nationale elle aussi n'a pas été épargnée «d'habitude friande d'images folkloriques qu'offre la région, elle a fait l'impasse sur nous». Face à l'état de désolation qui a pratiquement touché la plupart des quartiers de la ville, Impuissant et pratiquement livré à lui-même, 24 heures après, le chef de daïra en était réduit à quémander des engins pour curer l'oued pour parer à l'éventualité d'autres précipitations.
S'agissant d'une ville située au c'ur du bassin versant d'oued El Messous, qui la traverse, et eu égard à des précédents tout autant catastrophiques, particulièrement en juin 2005, la ville a été classéezone à risques. Lors d'une visite effectuée
en février 2008, le ministre des Ressources en eau, qui a souligné l'urgence de l'inscription d'une opération de protection de la ville avait annoncé le lancement d'un appel d'offres pour la réalisation d'une étude sérieuse allant dans ce sens.
M. Sellal ignorait sans doute que l'ébauche de schémas, qui lui a été présentée pour la circonstance et dans la précipitation, allait être imposée et adoptée par l'entremise de complicités administratives à la faveur du changement du wali.
De l'avis de spécialistes avisés et universitaires renommés, les risques et le danger des inondations à Aflou se mesurent par la possibilité de l'enregistrement de près du tiers de la moyenne annuelle en une vingtaine de minutes ;
faits qu'aggravent la soudaineté des précipitations et la nature abrupte du relief. Partant de ce fait, ils ont toujours insisté sur un aménagement à ciel ouvert d'oued El Medsous ; curieusement et contre le bon sens, la variante retenue préconise la déviation d'un seul torrent de la douzaine qui nourrissent les crues du dit oued.
A défaut d'un bilan qui reste à faire, l'on retiendra qu'une bonne partie des quelque 90 milliards alloués au secteur de l'hydraulique, consommés dans des opérations en amont, l'a été pour rien, une perte à laquelle il faudra ajouter les dégâts occasionnés à la plupart des aménagements.
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