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Afghanistan : Les législatives du désengagement occidental



Afghanistan : Les législatives du désengagement occidental
Le président afghan a revendiqué la nécessité de la réconciliation pour «servir leur pays et participer, bâtir leur pays, bâtir la stabilité.» Pour la deuxième fois, en dix ans d'occupation, l'Afghanistan vit aux temps des urgences électorales pour conjurer le péril de l'enlisement de la coalition internationale irrémédiablement vaincue dans l'autre guerre impériale. Tout comme en Irak, le chaos occidental a laissé des traces indélébiles dans les Etats colonisés démembrés et livrés aux fléaux ravageurs du sectarisme et de la violence. En Afghanistan, par delà l'alibi de la démocratisation et de la lutte contre le terrorisme international, le modèle occidental en faillite concourt à  la mise en place d'un ordre interne vide de toute substance. Après la présidentielle  de la fraude massive et de la corruption de Karzaï imposé et discrédité, les législatives de la dernière chance sont loin de répondre aux normes standards dans «Â l'un des pires endroits » tenus d'organiser des élections «Â au pire moment », selon l'appréciation judicieuse du haut représentant des Nations unies pour l'Afghanistan, Staffan de Mistura. Outre l'absence de légitimité du scrutin contesté, les impératifs électoraux priment sur la perspective démocratique. «Â Nous ne nous attendons pas à  un scrutin libre et équitable. Ce que nous attendons, c'est un scrutin acceptable », confesse en tout lucidité le directeur du Centre de recherche et d'études politiques d'Afghanistan, basé à  Kaboul, Haroun Mir. Le processus dévoyé se caractérise par les urnes de la violence, des intimidations, des irrégularités et des fraudes électorales devenues monnaie courante. La menace taliban a sévi. Elle a marqué la campagne électorale ensanglantée (au moins 21 personnes y ayant trouvé la mort, dont quatre candidats, 18 travailleurs électoraux kidnappés dans la province de Badghis). Outre les intimidations proférées contre les populations locales, les talibans ont effectué près de 150 attaques. Cette vague d'insécurité a empêché l'ouverture de 8% des 5.816 bureaux de vote qui se sont ajoutés aux 1.019 bureaux fermés par la CEI (commission électorale indépendante). Le scrutin de toutes les violences est ainsi crédité d'un «Â bilan mitigé », en matière de sécurité, et du taux de participation de 40% présenté en victoire remportée sur le mouvement insurrectionnel. La réussite relative des législatives renferme un double enjeu qui permet de conforter le pouvoir fragile de Karzaï et d'esquisser une sortie du tunnel de la coalition internationale plus que jamais interpellée par les opinions internes sur la poursuite d'une guerre perdue et les coûts humains et financiers générés par l'effort militaire. C'est pourquoi, à  une question sur le message qu'il souhaitait adresser aux talibans, le président afghan a revendiqué la nécessité de la réconciliation pour «Â servir leur pays et participer, bâtir leur pays, bâtir la stabilité.»


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