Algérie

Affrontements interconfessionnels au Caire, agressions islamistes à Tunis Quand l'intégrisme religieux sape les révolutions arabes



Affrontements interconfessionnels au Caire, agressions islamistes à Tunis                                    Quand l'intégrisme religieux sape les révolutions arabes
La situation est tellement grave et confuse en Egypte que, malgré les affirmations de l'autorité militaire qui se veulent rassurantes, le spectre d'une guerre civile et confessionnelle est ouvertement évoqué dans la rue.
Une violente manifestation a opposé dimanche des Coptes égyptiens, minorité chrétienne représentant 10% de la population environ, à des islamistes radicaux dans un premier temps, puis à des forces de l'ordre.
Le bilan est lourd : 24 morts et 200 blessés, essentiellement parmi les manifestants coptes. La manifestation a été initiée pour contester contre la destruction d'une église la semaine dernière dans la province d'Assouan.
La manifestation avait débuté dans le quartier de Shoubra, dans le nord du Caire, avant de gagner le siège de la télévision sur les bords du Nil. C'est là que les affrontements ont commencé lorsque des individus armés de gourdins s'en sont pris aux manifestants. Sur un pont enjambant le Nil, des centaines de personnes des deux camps se sont violemment affrontées avant que les troubles n'atteignent la place Tahrir, haut lieu de la contestation populaire qui a fait chuter Hosni Moubarak en février dernier.
Des milliers de manifestants s'en sont alors pris au maréchal Hussein Tantaoui, chef de du Conseil supérieur des forces armées, au pouvoir depuis le départ du raïs. 'Le peuple exige la chute du maréchal', a scandé la foule. Aux abords du siège de la télévision, l'armée a tiré à balles réelles sur les manifestants et des témoignages font état de véhicules militaires qui ont sciemment écrasé certains d'entre eux.
A contrario, usant de cocktails Molotov, les manifestants ont incendié plusieurs de ces véhicules. Les forces de l'ordre ont procédé à l'interpellation de dizaines de personnes, sans que l'on sache leur confession pour l'instant. Le pouvoir a également réagi en instaurant le couvre-feu de minuit à 7h du matin dans le centre du Caire. La minorité copte a été régulièrement la cible de fondamentalistes musulmans en Egypte.
On se rappelle que la fête de Noël de l'année dernière a été sanglante, suite à un attentant visant une église, qui a fait de très nombreuses victimes. Depuis la chute du régime Moubarak les attaques salafistes contre les Coptes sont devenues récurrentes, notamment dans le sud du pays.
La situation est tellement grave et confuse en Egypte que, malgré les affirmations de l'autorité militaire qui se veulent rassurantes, le spectre d'une guerre civile et confessionnelle est ouvertement évoqué dans la rue. Tout aussi inquiétants sont les derniers évènements survenus en Tunisie, a,utre pays d'Afrique du Nord dont la révolte populaire a réussi à faire chuter le dictateur au pouvoir, dès le 14 janvier. Dimanche dernier, quelque 300 militants islamistes sont montés à l'assaut du siège d'une télévision privée, Nessma TV, avec la ferme intention de l'incendier. Cette attaque en règle est venue en représailles après la diffusion, vendredi soir, du film franco-iranien Persépolis, suivi d'un débat sur l'intégrisme islamiste. Le propriétaire de ladite chaîne a affirmé pour sa part avoir été destinataire de menaces de mort.
La veille, à Sousse, ce sont 200 intégristes aux velléités de violence affichées qui ont investi l'université pour imposer l'inscription d'une étudiante portant le niqab, la voile intégral. Mais, fin juin déjà, des intégristes ont investi la salle de cinéma de l'hôtel Africa et ont tout saccagé, pour empêcher la projection du film de Nadia El Feni, intitulé Ni Dieu ni Maître, ainsi que le débat qui devait s'ensuivre.
À Tunis comme à Sousse, les forces de l'ordre sont intervenues et ont procédé à l'interpellation d'une centaine d'individus parmi les agresseurs. A moins de 15 jours de l'élection de l'Assemblée constituante en Tunisie, ces évènements gênent un tant soit peu le parti islamiste Ennahda, donné comme favori, qui les dénonce mais qui tente de les relativiser, les qualifiant d'acte isolé, sans conséquence.
En Tunisie comme en Egypte, les islamiste n'ont contribué ni de près ni de loin à la chute des dictateurs. Dans les deux pays, les formations fondamentalistes sont traversées de courants radicaux et violents et, dans les deux pays, ces formations semblent en pôle position pour remporter les prochaines élections. Que dire alors de la Libye où, avant même la fin de la guerre, des salafistes alliés à Al-Qaïda sont au c'ur du pouvoir et de l'armée insurrectionnelle ' Les révolutions arabes, censées apporter démocratie et libertés aux peuples, sont-elles donc condamnées à servir de concierge à l'intégrisme islamiste qui, partout, frappe à la porte du pouvoir '
M. A. Boumendil
Brahim 12-10-2011 10:12
Meziane Afiri 12-10-2011 06:39
amar 11-10-2011 18:12
hakimus 11-10-2011 17:54
elkhayam 11-10-2011 13:15
Mmis Umazigh 11-10-2011 12:15
mumuss 11-10-2011 11:54
mokrak 11-10-2011 11:45


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