Algérie

Affrontements entre spéculateurs de ciment


Affrontements entre spéculateurs de ciment
Une violente altercation avec armes blanches s'est déclarée à l'aube, le 25 juillet, entre des spéculateurs originaires pour les uns de Hammam Dalaâ (wilaya de M'sila), pour les autres de Ouled Khlouf (wilaya de Bordj Bou Arréridj), se soldant par la blessure de deux personnes de Ouled Khlouf, l'incendie par les Ouled Khlouf de deux tentes faisant office de restaurant et la dévastation des petits commerces qui ponctuent les abords de l'usine. La violence de l'altercation entre les deux groupes, étant proportionnellement liée à l'acuité de la crise du ciment sévissant depuis quelque temps dans le pays, a fait que les deux groupes, faisant le même métier, celui de spéculateurs, ne se sont pas retenus de s'entretuer pour une place de choix dans la chaîne, cédée à pas moins de 5000 DA. Chaîne qui leur permet d'acquérir des bons de ciment dont les prix ont atteint des proportions alarmantes. Un bon pour 20 t de ciment est cédé au niveau de l'usine à 138 000 DA ; ce même bon est revendu sur place pas moins de 23 200 DA. D'après un cadre de la direction du commerce qui a requis l'anonymat, « ce sont des éléments de l'usine qui sont à l'origine de cette forte spéculation sur le ciment. Ils se créent des clients fictifs, qu'ils enregistrent dans leur fichier client et les programment au même titre que les représentants-distributeurs. Ils alimentent de cette manière leur réseau qui se charge de la revente des bons à des prix qui dépassent l'entendement ».Plus grave, dira l'intérimaire de la direction du commerce : « Une véritable débandade règne au niveau de cette usine. C'est une gestion à vau-l'eau qui caractérise ce mastodonte de la production de ciment (4 millions de tonnes par an). La responsabilité est tellement diluée qu'on ne sait pas à qui on a affaire. La réglementation ayant trait à la distribution du ciment n'est pas appliquée par le fait que les relations commerciales entre Lafarge et ses représentants dans les différentes wilayas continuent à se baser sur de simples conventions et non pas sur des actes édictés par la réglementation en vigueur. » D'aucuns diront que le phénomène de spéculation, qui a permis à certains de bâtir de véritables empires, est en phase d'être à l'origine d'une situation d'insécurité pouvant embraser toute une région. Les violences de cette journée du 25 juillet qui ont mis sur le pied de guerre deux tribus, les Ouled Khlouf et les Kherabcha (M'sila) pourraient être les prémices d'autres crises aux conséquences inconnues.
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