Algérie

Affrontements en Irak: Alger appelle au dialogue


L'Algérie a appelé mardi «toutes les parties irakiennes à faire prévaloir le dialogue et l'intérêt suprême du pays pour préserver les vies et les biens» après les affrontements sanglants qui ont opposé les milices rivales au centre de Baghdad suite à la décision de Moqtada Al-Sadr de se retirer de la vie politique.La réaction de l'Algérie intervient après les affrontements sanglants qui ont éclaté dans la nuit du lundi au mardi, entre les partisans du courant sadriste et les milices rivales proches de l'Iran, en plein centre de Baghdad, tout près de «la Zone Verte» qu'on dit hautement sécurisée, où siègent les institutions irakiennes dont le Conseil des ministres et plusieurs chancelleries étrangères. La situation a dégénéré quelques heures après l'annonce par le leader chiite du courant sadriste, l'imam Moqtada Al-Sadr de se retirer définitivement de la vie politique. Des combats ont alors éclaté après que «le cadre de la coordination» regroupant plusieurs partis dont celui de l'ancien 1er ministre Nouri al-Maliki et celui des pro-Iraniens de l'Alliance de la conquête constituée d'anciens militaires d'El Hachd al-chaabi, ont tiré sur les partisans du courant sadriste. Ces affrontements armés se sont soldés par 35 morts et 250 blessés. L'armée irakienne a décrété un couvre-feu à travers tout l'Irak pour mettre fin à la violence qui s'est propagée à Basra, Nassiria et autres gouvernorats.
C'est lundi que cet ancien chef de l'armée d'Al Mahdi qui a combattu les Américains tout au long des années 2000, a fait part de sa décision de prendre une retraite politique et de geler toutes les structures et activités de son courant.
Il l'a fait après qu'il a demandé -en vain- la dissolution du Parlement, la révision de la Constitution, des législatives anticipées et l'assainissement de son pays de la corruption. Il n'en est pas à son premier acte politique de contestation d'un blocage politique qui dure depuis la tenue des législatives anticipées du 10 octobre 2021 où il a remporté 73 sièges sur les 329 que compte le Parlement irakien.
C'est l'étape qui devait suivre ces législatives qui a compliqué la situation politique en Irak, à savoir la constitution d'un gouvernement pour laquelle les négociations entre les différents courants représentés au sein du Parlement n'ont pas abouti. Ce qui a poussé Al-Sadr à retirer ses 73 députés et à demander la dissolution de l'Assemblée parlementaire.
L'Alliance des partis chiites proches de l'Iran a, cependant, décidé de porter son choix sur Mohamed Chia Al-Soudani, ancien gouverneur de Missane (au Sud), ancien député et plusieurs fois ministre, pour remplacer Mostafa Al Kadhimi, l'actuel 1er ministre et chef d'état-major de l'armée. Un choix rejeté par le courant sadriste dont les partisans ont, fin juillet dernier, envahi le Parlement devant lequel ils se sont mis en sit-in illimité. Les combats n'ont cessé hier qu'après un ultimatum lancé par Moqtada Al-Sadr à ses partisans pour se retirer des zones de combat. Le leader chiite s'est en effet adressé à eux pour les sommer de quitter Baghdad dans «les 60 minutes» qui suivent son intervention « sous peine de vous désavouer et de vous renier ». Plus encore, « s'ils ne se retirent pas de devant le Parlement et même s'ils protestent pacifiquement, je réagirai d'une autre manière », a-t-il menacé. Al-Sadr n'a pas manqué de « remercier El Hachd al-chaabi (les partis rivaux ndlr), les militants n'ont rien à avoir, ses chefs oui, et le chef d'état-major de l'armée » pour avoir fait l'impossible pour mettre fin à la violence. Respectueux de leur imam, les Sadristes s'exécutent et quittent tout de suite les lieux des affrontements. L'armée lève aussi le couvre-feu.
«Je suis très triste de ce qui se passe en Irak et qui m'a beaucoup fatigué, je ne peux donc me tenir longtemps debout devant vous », a commencé Al Sadr par dire. « Je marche la tête basse, je présente toutes mes excuses au peuple irakien pour ce qu'il endure », a-t-il avoué. Le leader chiite met dos à dos « tueur et tué parce qu'il n'y a aucune différence entre eux, les deux vont en enfer ». Il dénonce le fait qu' « après qu'il a été otage de la corruption, mon pays est aujourd'hui otage et de la corruption et de la violence ». Il estime «qu'importe celui qui a commencé, cette révolution n'en est pas une parce qu'elle a recouru à la violence (...), je ne veux pas me comporter comme ces milices insolentes, je m'attendais à ce que leur contestation soit pacifique...».
Interrogé sur le volet politique de la crise, Al-Sadr a répondu : « Je ne me mêle plus de politique de laquelle je me suis retiré d'une manière définitive (...) ». Le 1er ministre irakien, chef d'état-major de l'armée, a estimé hier que « l'intervention du leader du courant sadriste reflète le plus haut niveau du nationalisme et du rejet de l'effusion du sang des Irakiens ». Mostafa Al Kadhimi a réitéré son appel au dialogue pour la composition d'un gouvernement.
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