Affluence prématurée

L'ambiance se métamorphose dans les villes côtières de Béjaïa. La saison estivale commence-t-elle prématurément' Alors que celle-ci ne s'amorçait que juste après les résultats des examens de fin d'année, cette année, la situation déroge à la règle. Et ce n'est pas l'affluence constatée ces derniers jours qui va nous contredire. Une virée sur la côte nous a permis de faire le constat avec les vacanciers, mais aussi avec les opérateurs. Kamel et son épouse est un couple sans enfant. Ils sont là pour une virée de quelques jours. Au complexe touristique du Sahel où séjournent d'autres familles, pour la plupart jeunes, qui sont là à profiter des jours agréables. Ammi Ahmed, le gérant du complexe était aux dernières retouches avant le grand rush prévu pour la période post-Ramadhan. «Comme chaque année, nous procédons à des améliorations. Outre l'embellissement de l'établissement, cette année, nous offrons à nos clients une piscine couverte», nous dit-il fièrement. Voilà une idée qui ne manquera pas de réjouir les estivants, notamment lors des journées pluvieuses. Un argument attractif en somme, sachant que la clientèle touristique de Béjaïa est beaucoup plus balnéaire. Ils sont venus même du Sud, avons-nous constaté à l'hôtel Syphax. Des touristes reconnaissables à leurs tenues étaient à la réception réservant leurs chambres. Un groupe de deux couples sans enfant. «Nous sommes venus dans la région pour un bon bout de temps», explique l'un d'entre eux. Le Ramadhan qui coïncide chaque année avec les vacances contraint en quelque sorte les vacanciers à changer leurs habitudes. Certains s'y prennent assez tôt pour organiser leurs vacances afin de profiter au maximum de la mer. Il y a ceux qui partent en vacances avant le Ramadhan, qui coupe la saison estivale en deux parties égales, cette année, d'autres préfèrent les programmer après le Ramadhan. Chacun a sa propre conception des vacances. Saïd a un penchant pour la période de moindre affluence. «Je suis mieux en cette période creuse. Il y a moins de monde et donc plus d'espace aussi bien à l'hôtel que sur la plage. Les encombrements sont rares pour visiter la ville de Béjaïa et ses sites touristiques», souligne-t-il. Des vacances plus cools en somme pour ces touristes de la première heure qui évitent le grand rush de l'après-Ramadhan et optent pour le mois de juin. Ils sont pour la plupart des familles qui n'ont pas d'enfants scolarisés. Elles ne sont donc pas astreintes à la fin de l'année scolaire pour pouvoir aller en vacances. «Nous recevons depuis le week-end dernier des familles pour des séjours d'une semaine. Pour les familles nombreuses, des réservations ont été faites pour ce week-end, à savoir juste après la fin des examens du BEM pour des séjours allant jusqu'à la fin du mois en cours», a indiqué le directeur du complexe les Hammadites. Dans les agences immobilières, la location d'appartements de particuliers et dans les campings bat son plein. Ceux-là sont des vacanciers, les moins nantis, louent des tentes dans les campings familiaux, lesquels proposent des prix abordables. Dans les complexes et hôtels balnéaires, ce sont les plus nantis qui élisent domiciles Les lieux d'hébergement des touristes varient en effet suivant les moyens des uns et des autres. Hier, les plages étaient prises d'assaut. L'ouverture officielle étant donnée, ces lieux sont désormais surveillés, ce qui incite la venue des premiers vacanciers qui se joignent aux autochtones et certains citoyens de la wilaya voisine de Sétif, Bordj Bou Arréridj, M'sila et Constantine.