Algérie

Affaires religieuses: Aïssa atténue ses propos sur le salafisme


Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs Mohamed Aïssa a sensiblement relativisé ses déclarations faites lundi à Relizane contre le courant salafiste et un de ses dirigeants en Algérie, Mohamed Ali Ferkous, dont les derniers propos ont été dénoncés par des oulémas et la société civile. Le ministre a indiqué, dans une déclaration en marge de l'ouverture hier mardi du salon du ‘'Hadj et de la Omra» à Alger et en présence de l'ambassadeur d'Arabie saoudite, que ‘'l'Algérie n'a aucun problème avec la doctrine religieuse dominante en Arabie saoudite», précisant que ‘'cette doctrine ne constitue aucun danger pour le pays». Pour Mohamed Aïssa, ‘'le seul danger est l'apparition de sectes religieuses qui excluent à leur tour d'autres courants religieux». Pourtant, lundi à Relizane, à l'ouverture des travaux du sixième colloque international sur le soufisme organisé sous le thème de «L'éducation spirituelle et son rôle dans la promotion de la paix'', M. Mohamed Aïssa avait vivement réagi aux dernières ‘'déclarations'' de Ali Ferkous, soulignant que ‘'l'Etat combattra les idées sectaires visant à semer la discorde et à diviser la société» en l'éloignant de la Sunna et de la Djamaâ (Communauté)''. «Une école supposée suivre la voie des ancêtres de la nation, véhicule depuis quelques jours, une pensée d'exclusion réduisant l'appartenance à la Sunna et à la Djamaâ à ses adeptes seulement», a déploré le ministre. Mettant en garde contre de telles déviances, il a rappelé que ‘'l'Etat fera face à ces idées, et la loi sera appliquée contre de telles pratiques et leurs auteurs, afin de ne pas les laisser s'introduire dans les écoles, les mosquées et les universités et, par conséquent, empêcher l'effusion du sang des Algériens». Toujours à Relizane, le ministre des Affaires religieuses avait également prévenu contre «le danger futur pour les musulmans qui est à craindre, après l'anéantissement de la sinistre organisation Daech, qui reste un pur produit de laboratoires étrangers à desseins politiques».Dans une tribune sur son site, Ali Ferkous, propose de ‘'mettre la lumière'' sur ce qui définit la ‘'communauté'' de la Sunna en excluant de nombreuses catégories sociales, notamment ‘'ceux qui recourent aux grèves et aux manifestations'', ou ceux qui militent pour ‘'les droits des femmes''. Des propos qui ont suscité une polémique dans certains milieux. Des imams et des personnalités de la société civile ont alerté sur les dangers de ce genre de discours et ses conséquences sur la société, dont l'association des oulémas musulmans, qui l'a accusé de susciter la fitna et la division entre les musulmans. ‘'Nous lisons ces jours-ci un article de certains qui prétendent appartenir à la communauté de la Sunna en excluant les autres, suscitant la fitna, trompant les musulmans et les mettant dans la catégorie de ceux qui suivent les passions'', a dénoncé l'organisation, citée par ‘'El Khabar''. Pour le ministre des Affaires religieuses par contre, il est clair que ‘'les mosquées, les zaouias et les écoles coraniques sont appelées à ?uvrer pour promouvoir la paix, instaurée en Algérie après des années de violence et de terrorisme grâce aux sacrifices des forces de sécurité et des citoyens et à la faveur de la politique de réconciliation nationale adoptée par le Président (...)''. «Le rôle de l'éducation spirituelle dans la promotion de la paix et la lutte contre la violence se poursuit depuis l'avènement de l'Islam, à travers le refus des premiers appels au Takfir et à l'exclusion à l'époque des Mouâtazila et ensuite du chiisme qualifiant d'hérétiques le reste de la Oumma et portant atteinte aux compagnons du prophète (QSSSL) et à ses épouses», a rappelé le ministre.
Par ailleurs, M. Mohamed Aïssa a annoncé lors de ce salon qu'il a été décidé d'augmenter le nombre de la délégation médicale algérienne qui accompagnera les pèlerins algériens aux lieux saints cette année. Il a souligné que la hausse du nombre des membres de la délégation médicale algérienne aux lieux saints a été décidée par les autorités saoudiennes pour mieux encadrer et prendre en charge le nombre important de ‘'hadjis'' algériens. C'est lors d'un conseil interministériel, dont il n'a pas précisé la date, qu'il a été décidé d'augmenter le nombre de la délégation médicale algérienne aux lieux saints, alors que la composante de la délégation de la protection civile sera inchangée, a-t-il précisé. Le ministre a appelé par ailleurs les futurs pèlerins, qui ont déjà obtenu le visa pour accomplir le Hadj, qu'ils doivent dès maintenant déposer les frais du pèlerinage dans les banques. Il a en outre indiqué que les visas dits ‘'de courtoisie'' pour les lieux saints sont octroyés de manière souveraine par les autorités saoudiennes, ajoutant que ceux qui ont obtenu ce visa de courtoisie pour effectuer le Hadj, bénéficieront des services de la délégation algérienne aux lieux saints, dont la prise en charge médicale. Le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs avait indiqué que le coût du Hadj pour la saison 2018 a été fixé à 525.000 DA, billet d'avion inclus. Les hadjis, tirés au sort, devaient verser la somme de 405.000 DA au niveau des agences de la Banque d'Algérie ouvertes dans chaque wilaya du pays à partir du 11 mars. Le prix du billet d'avion n'a pas changé, et il est de 120.000 DA, alors que le nombre de «hadjis'' pour 2018 a été maintenu à 36.000.
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