Algérie

Affaires des « casseurs de Ramadhan » : la LADDH dénonce l'intolérance


La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) désapprouve le comportement de la justice qui a poursuivi deux jeunes, dont Djamila Salhi, émigrée, pour avoir mangé en plein Ramadhan à Ben Aknoun, à Alger, au début du mois. Un acte d'intolérance selon la LADDH. « Nous considérons ce qui s'est passé comme un acte d'intolérance par la justice algérienne », a affirmé hier Khelil Moumène, secrétaire général de la ligue dans une déclaration à El Watan Week-end. « Il est véritablement désolant que la justice de notre pays s'occupe de ce genre d'affaire alors qu'il y a d'autres dossiers qui méritent plus d'intérêt, à l'exemple de la corruption », regrette Khelil Moumène. Les parents des deux « accusés » ont saisi la LADDH qui s'apprêtait à entreprendre des démarches nécessaires avant que les deux personnes soient enfin relâchées. « Le temps que la ligue prenne les choses en main et essaie de comprendre toute l'affaire, les deux jeunes ont été relâchés entre-temps », explique Moumène. Et même sur la nature et les conditions de leur libération, la ligue s'interroge également : « Nous avons des questionnements sur la nature de leur relâchement. Les deux personnes étaient sous mandat de dépôt et leur libération nécessite des procédures judiciaires. C'est donc une affaire doublement grave », déplore t-il. Que prévoit la loi si le jeûne n'est pas respecté ou de manger sur la place publique ' C'est justement l'article 144 bis 2 du code pénal qui laisse le champ libre à toutes les interprétations possibles. Il stipule, selon Moumène Khelil, de poursuivre en justice toute personne pour dénigrement à la foi musulmane, mais l'article reste vaste dans son interprétation. « Cependant, j'estime que cet article parle d'actes plus graves à l'exemple de porter atteinte aux lieux de culte ou au Livre coranique », conclut-il.
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