«Pour moi et pour toute personne sage, l'affaire Safia est une affaire de
souveraineté, d'honneur et de religion».
Ce sont là les propos de Ali Benhadj, le numéro deux de l'ex-Fis dissous,
qui résument globalement sa réaction, au lendemain de l'annonce du transfert de
la petite Sophie en France et sa remise à son père français.
Dans un communiqué publié sur un site islamiste, Ali Benhdaj, se basant
sur les versets du Saint Coran, lance un appel au soutien de la famille
algérienne de la petite fille.
Dans ce communiqué, Ali Benhadj affirme avoir reçu, vendredi dernier, la
visite de la grand-mère de Sophie qui lui a donné tous les détails sur la
genèse de cette affaire. «La grand-mère de Safia, l'enfant enlevée et
transférée en France à la veille de la Fête de l'indépendance, était
accompagnée de son fils Abdelkrim», lit-on dans le document. Le numéro deux de
l'ex-Fis affirme que la grand-mère, une Moudjahida âgée de 75 ans, s'est
longuement étalée sur les circonstances de «l'enlèvement» de sa petite-fille,
notamment l'intervention des forces de l'ordre à son domicile, la mise en
détention provisoire de son fils Abdellah... etc. «Toute cette humiliation »,
dira-t-il, pour «satisfaire les autorités françaises...». Se disant
profondément touché par les propos de cette grand-mère et par la situation que
vit cette famille, Ali Benhadj souligne que cette affaire, et plus
particulièrement la manière avec laquelle elle a été traitée, «touche
incontestablement à la souveraineté nationale, surtout qu'elle coïncide avec la
Fête de l'indépendance». Revenant sur les déclarations du président français,
l'ex-membre fondateur du parti dissout se demande «pourquoi M. Sarkozy a-t-il
adressé ses remerciements au président algérien et au ministre de la Justice au
lieu de remercier la justice ?... Cela prouve qu'il s'agit bel est bien d'un
marché politique... Est-il légal du point de vue de la religion de livrer une
musulmane à un pays qui aspire à la convertir au christianisme ? Est-il aussi
légal de la rendre à un présumé père qui a refusé catégoriquement de subir un
test ADN... ?», des questions avec lesquels l'ex-numéro deux du parti dissous a
conclu son communiqué.
Pour rappel, le feuilleton «Sophie» a connu son épilogue la semaine
dernière, après quatre années d'un conflit judiciaire entre un père français et
la famille de la mère, une Algérienne décédée, pour la garde de la petite fille
âgée aujourd'hui de 08 ans.
Mercredi dernier, la petite Sophie Scharbook a été confiée a son père
français. L'enfant était arrivée en France mardi après-midi par un vol en
provenance d'Alger, accompagnée par le consul général de France, Francis Heude,
à qui les autorités algériennes l'avaient remise le matin même. Installé en
1984 à Arzew, l'ancien directeur commercial de Renault Véhicules industriels à
Oran, Jacques Scharbook, avait épousé une algérienne Farah Belhoucine, en mars
2001, selon le rite musulman. Ils s'étaient ensuite mariés civilement en septembre
suivant à la Seyne-sur-mer, dans le sud de la France ou est née la petite
Sophie. En 2005, sa mère meurt dans un accident de la route. L'enfant est alors
confiée, le temps des obsèques, à sa grand-mère, à Oran. Celle-ci refusera de
la rendre à son père. Au terme de trois années de procédures judiciaires, la
Cour suprême d'Algérie a confié, en février 2008, la garde de Sophie à son
père. Le président français Nicolas Sarkozy et son ministre des Affaires
étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, avaient remercié le président
Bouteflika et le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni et les autorités
algériennes, en général, pour le rôle joué dans la résolution de cette affaire.
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Posté Le : 05/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com