Le verdict du procès en appel de l'affaire «Sonatrach-Safir»,
impliquant les ex-numéros 1 et 2 de la compagnie pétrolière nationale, Meziane Mohamed et Feghouli Abdelhafid, est tombé hier. La Cour d'Oran a, finalement, confirmé
la culpabilité de tous les mis en cause, tout en maintenant le jugement de la
première instance. Ainsi, les cinq anciens cadres de Sonatrach
et de son joint-venture Safir ont vu leur
condamnation pour «passation de contrat contraire à la réglementation (le code
des marchés publics)» et «dilapidation de deniers publics» confirmée, à savoir
une peine de deux années de prison dont une année ferme pour Meziane Mohamed, ex PDG du groupe Sonatrach,
et une peine d'un an de prison dont quatre mois fermes pour Feghouli
Abdelhafid (ex vice-président du groupe, P-DG de la
filiale activité Aval), Benamar Touati
(P-DG de la filiale Sonatrach : Cogiz),
Henni Mekki (DG des études et du développement de Sonatrach) et Nechnech Tidjini (DG de la coentreprise algéro-française
Safir). Ces peines sont assorties d'amendes, 500.000
DA pour Meziane Mohamed, 200.000 DA pour les quatre
autres. Le verdict avait été, pour rappel, mis en délibéré à l'issue du procès
qui s'est tenu le 23 novembre dernier.
Suite à cette décision, les avocats de la défense qui avaient plaidé «non-coupable» en demandant la relaxe pure et simple des
accusés en bloc, ont exprimé leur mécontentement, déclarant qu'ils allaient se
pourvoir en cassation devant la Cour
suprême.
A Meziane Mohamed et ses quatre coaccusés, il
est particulièrement reproché d'avoir scindé le projet de construction du
centre de stockage et de conditionnement de l'azote à Arzew et Laghouat en deux
parties, dont seule la première - celle concernant l'importation de bacs de
stockage - était passée par l'avis d'appel d'offres (le contrat a été remporté
par les Indiens d'Inox India). L'autre - celle
portant sur l'étude et la réalisation du centre de stockage - avait été confiée
à la société algéro-française Safir,
sans passer par l'avis d'appel d'offres.
Dans leurs réponses, les prévenus ont été unanimes : le choix de la
formule de gré à gré, au lieu de l'appel d'offres dans le contrat signé avec Safir était justifié, d'une part, par l'urgence de réaliser
rapidement le centre de stockage et de conditionnement de l'azote et, d'autre
part, parce que, techniquement, l'azote est un gage de sécurité dans les
installations industrielles et que l'Algérie, qui n'en disposait pas, allait
devoir en importer.
«La décision A-408 R15 (décision portant directive de la passation des
marchés de fournitures, de travaux, de fournitures et montage d'installations
et de services physiquement quantifiables, adoptée par Sonatrach
en 2004, ndlr) nous impose l'accord du P-DG, la
sécurité et l'urgence comme préalables, pouvant autoriser le recours au gré à
gré. Or, c'est précisément de cela qu'il était question dans le contrat avec Safir», avaient insisté les accusés lors du procès, en
soulignant qu'il aurait été plus laborieux et plus long de recourir à l'appel
d'offres, alors que la société algéro-française avait
les capacités et les compétences pour prendre en charge la construction du
centre de stockage pour un coût payable en dinars (660 millions de dinars). Pour
sa part, le ministère public avait requis l'aggravation des peines à l'encontre
de l'ensemble des accusés.
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Posté Le : 08/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com