Algérie

Affaire Sonatrach-Safir: Les accusés et le parquet font appel



Jugée en première instance par le Pôle pénal spécialisé d'Oran, le 3 mai dernier, l'affaire Sonatrach-Safir va rebondir en début d'été devant la cour d'Oran, suite à un double appel.  

Les cinq ex-cadres condamnés ont tous interjeté appel de la sentence du premier degré. Pour sa part, le ministère public, par le biais du procureur de la République près le Pôle spécialisé Oran, a fait pareil. La date du procès en appel n'a pas encore été fixée, mais selon des prévisions concordantes basées sur un calcul des délais relatifs à ce type de procédure, «le procès pourrait avoir lieu avant le 30 juin». En première instance, le tribunal avait condamné Meziane Mohamed, l'ex-PDG de la compagnie pétrolière nationale, à deux ans de prison dont un an ferme. Le vice-président du groupe et PDG de la filiale activité Aval à la période des faits, Feghouli Abdelhafid, avait écopé d'un an de prison dont quatre mois fermes, au même titre que les trois autres accusés : Benamar Touati (PDG de la filiale Sonatrach : Cogiz), Henni Mekki (DG des études et du développement de Sonatrach), Nechnech Tidjini (DG de la coentreprise algéro-française Safir). Ces peines étaient assorties d'amendes, 500.000 DA pour Meziane Mohamed, 200.000 DA pour les quatre autres. En vertu de ces décisions, ils - exception faite pour Meziane Mohamed qui était déjà en liberté sous contrôle judiciaire depuis le déclenchement de la procédure- avaient quitté la prison le jour même, étant donné qu'ils avaient purgé leur peine. Il y a lieu de rappeler également que le parquet avait requis six ans de prison ferme contre Feghouli Abdelhafid, Meziane Mohamed et Benamar Touati, et 4 ans de prison ferme contre Mekki Henni et Nechnech Tidjini.

Au cÅ“ur de l'affaire, un marché de réalisation d'un complexe de stockage d'azote, composé de deux stations, une à Arzew d'une capacité de 1,5 millions de litres (10 bacs de 150 m3 chacune), l'autre à Ouargla, d'une capacité de 600.000 litres (4 bacs), d'un coût global de près de 680 millions de DA. Il est reproché aux gestionnaires de ce projet de l'avoir scindé en deux tranches, octroyé la 1e à la compagnie India Inox par voie d'appel d'offres et la 2e à Safir (coentreprise algéro-française spécialisée en engineering et réalisation) par la formule du gré à gré. Le lot II relatif à l'étude et la réalisation du complexe d'azote a été confié par Sontrach, via sa filiale Cogiz spécialisée dans la commercialisation des gaz (principalement l'azote et l'hélium), à Safir par gré à gré, quatre mois avant la réception du «ok» de l'état-major du groupe Sonatrach, représenté par son PDG Meziane Mohamed. En d'autres termes, Safir s'était déjà adjugé le marché bien avant que la décision officielle n'ait été prise. Quand la «bénédiction» du marché en faveur de Safir est tombée du sommet de la pyramide de Sonatrach en passant par sa section Aval, qui en a pris à son compte le financement au prétexte que Cogiz n'avait pas le calibre d'un tel chantier financièrement parlant, le joint-venture Safir était déjà à pied d'Å“uvre. Le circuit administratif n'était aux yeux de l'accusation, qu'une post-formalisation pour revêtir de légalité, en apparence, ce projet.




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